Publié le 23 Feb 2015 - 23:22
AFFAIRE DU SMS MENACANT LES AUTORITES

La fausse alerte Al Qaida

 

Un parfum de règlements de comptes…politiques

Le dossier présumé de terrorisme aujourd’hui sur la  table du Doyen des juges est loin d’être un fleuve tranquille où les faits coulent de source. Bien au contraire, un tissu de contradictions et d’inconnus vient corser une affaire présentée au départ avec tous les atours d’un cocktail Al Qaida. De nos investigations, il ressort bien que le sigle Apr est revenue de façon plus récurrente dans l’enquête qu’Al Qaida, qui ne serait pas la tasse de thé des présumés malfaiteurs.

 

‘’Salam les ennemis de l islam, Vs Avez Commis Des Erreurs Graves Sur l affaire charie, vs Ns Pousser A Agir Au Senegal Au Nom De L Islam, on Est 19 membres d’ alkaida déjà a dakar nous vous suivons de près à l interieur comme a l exterieur du pays la menace vs concerne ainsi que vos enfants, toi et ton président’’ (sic). C’est ce message envoyé depuis le téléphone portable de marque Samsung contenant la carte sim 781235245, au ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo et la Directrice générale de la Police nationale Anna Sémou Diouf à la date du 15 janvier 2015 qui a tout déclenché. Très vite la Police judiciaire entre en scène. La Société nationale des télécommunications (Sonatel) est mise en branle pour non seulement identifier l’attributaire du numéro de téléphone avec lequel le message incriminé a été envoyé, mais aussi localiser le périmètre à partir duquel le message est parti. Les masques commencent alors à tomber.

L’énigme Diary…

Nous savons avec certitude que moins de 48 heures après les faits, le téléphone portable de marque Samsung, couleur rouge qui a servi à envoyer le message est retrouvé entre les mains d’une dame répondant au nom de Diary B. Arrêtée et interrogée, elle lâche le nom de Salif Hamady Ba alias Johnny Bâ comme étant la personne qui le lui a offert. Dans cette affaire rocambolesque où les déclarations se  suivent pour se contredire, Diary B. tiendra plusieurs propos pour protéger Johnny Bâ. Pour quelles raisons ? La parenté suffit-elle pour expliquer le jeu trouble de ce témoin au début de l’affaire ?

Poussive au départ, l’enquête va finir par connaître un coup d’éclair, à la suite d’aveux plus clairs. L’investigation policière dans cette affaire, telle que narrée par ceux qui l’ont vécue de l’intérieur ressemblent à un vrai polar avec des acteurs qui peuvent jouer un jeu double, triple …

Aussi, Diary B., chez qui le téléphone portable ayant …porté les menaces, identifié sur numéro EMEI, a été trouvé, tient plusieurs propos contradictoires sur le portable à elle offert par Johnny Bâ dans un premier temps, acheté au marché de Thiaroye dans un deuxième et troisième temps du scénario, retour à la case du cadeau offert par Johnny Bâ. Où donc va mener le fameux portable, objet de tous intérêts, aveux, faux témoignages ?

Al Qaïda, simple paravent ?

En vérité, assurent des sources dignes de foi, le message prétendument Al Qaida envoyé aux autorités au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, n’est en réalité qu’une diversion pour cacher le mobile du ‘’crime’’ ?  C’est au moment où les limiers de la Brigade des affaires générales de la Division des investigations criminelles (DIC) ont fini de fouiner dans les moindres recoins du dossier que les vraies pièces du puzzle ont commencé à se constituer.

Pourtant, dès l’entame de l’enquête, la vérité aurait pu jaillir. Au moment où Johnny Bâ se présente en effet aux enquêteurs, mettant en avant sa casquette d’apporteur d’affaire qui s’est forgé une réputation aussi bien au Gabon qu’en Côte d’Ivoire, il est clairement apparu que dès 2009, il est militant actif au sein de l’Alliance pour la République (Apr). Il se présente en effet à l’officier de police principal qui l’auditionne comme un ancien du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui va quitter cette formation en 2009 au moment où l’Apr se créait, avant de retourner dans les rangs de sa formation politique initiale en 2011, un an donc avant l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême.

La politique (et non le terrorisme) traverse ce dossier comme un vrai fil d’Ariane. Et à la fin, lorsque les carottes semblent bien cuites pour lui, il fait des aveux pour dire qu’un membre du Protocole du Président Sall lui aurait demandé de s’adresser à Alassane Sène, pour que ce dernier arrête ses attaques contre le Président Macky Sall. Mais il aurait refusé de s’exécuter, alors que tous les deux, ils abordaient ce sujet bien délicat au domicile de M. Sène à Ouest Foire, au motif que le Président devait lui donner d’abord de l’argent. C’est d’ailleurs à Ouest Foire que démarre l’histoire du fameux portable de marque Samsung.

Johnny Bâ va raconter aux enquêteurs que c’est à Ouest Foire que le téléphone lui sera offert par M. Sène et qu’il va lui-même offrir à sa cousine Diary B. Il déclarera aussi aux enquêteurs n’avoir aucun problème avec Cheikh Alassane Sène, en même temps qu’il avouera être ‘’persuadé’’ être victime d’un ‘’complot’’ ourdi par ce dernier ‘’pour saboter sa tentative de rapprochement avec le président Macky Sall’’. Comprenne qui pourra ! En tout cas, la géo localisation opérée par la Sonatel ne dit pas cela. Car au moment où le téléphone incriminé expédiait les menaces contre les autorités de la République, Cheikh Alassane Sène était loin de la zone indexée. Il a en effet été établi que non seulement il se trouvait sur le même périmètre que le portable Samsung ayant envoyé le fameux sms, mais qu’il a aussi utilisé ses autres portables, connectant des numéros retracés. Et parmi les numéros contactés, pas un membre d’Al Qaida, mais plutôt… un membre de l’Apr se nommant Mamadou Aly Bâ, domicilié à  Rufisque.

Lorsque les enquêteurs lui demandent pourquoi il tient un double langage, refusant au départ de reconnaître que c’est lui qui a offert le fameux téléphone à la dame Diary B., il se défend en faisant patte  blanche : ‘’Je n’ai aucun problème avec le président Macky Sall.’’ Et d’ajouter immédiatement : ‘’Je vous ai dit que des personnes travaillaient à nos retrouvailles.’’ Les enquêteurs remarquent au passage que Johnny Bâ n’avait pas besoin que Cheikh Alassane Sène lui offre un téléphone-portable alors qu’il en dispose trois dont un pas encore utilisé. Pour toute réponse, il avance que s’il affirme avoir offert l’appareil à sa cousine Diary B., c’est parce que justement  il n’en avait pas besoin. Convaincant ?

 

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