Publié le 15 Jun 2021 - 17:14
RESTAURATION DE LA SOUVERAINETE NATIONALE EN CASAMANCE

Badem, Bagame, Basseré, etc., libérés enfin d’Atika

 

 
Même si toutes les cinq bases n’ont pas   totalement été conquises, eu égard à quelques escarmouches notées par-ci, par-là, les opérations militaires en cours dans l’arrondissement de Nyassia ont permis le démantèlement effectif de trois sanctuaires appartenant à Atika, la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) qui, depuis plus de 30 ans maintenant, y assurait l’exclusivité de l’exploitation des ressources naturelles.
 
 
Depuis le 31 mai dernier, la zone militaire n°5 de Ziguinchor a déclenché une opération de sécurisation d’envergure pour mieux contrôler la frontière avec la Guinée-Bissau, en créant des postes militaires au plus près.
 
Selon le commandant de cette zone, le colonel Souleymane Kandé, l’objectif majeur de cette opération consistait à réaliser les conditions pour que le retour, en toute sécurité, des populations sur leurs terroirs d’origine soit effectif. ‘’Toutefois, pour aider ces populations à retourner au bercail jadis abandonné, il fallait créer les conditions de sécurité, en procédant à la neutralisation des bandes armées qui y sont installées.  Mais également créer les conditions de sécurité en dépolluant cette partie de l’arrondissement de Nyassia’’, véritable no man’s land où s’est développée, depuis belle lurette, une économie marginale. Cette action de déminage ne pouvait pas se faire avec l’armée seulement. Il a fallu l’intervention d’autres acteurs, a indiqué le colonel Kandé qui a rappelé les nombreuses exactions perpétrées contre les populations. Exactions exercées pour s’assurer l’exclusivité de l’exploitions des ressources forestières. Parmi ces abus, figurent la prise en otage, le 3 mai 2013 à Kailou, de 9 démineurs humanitaires ainsi que la tuerie de Boffa-Bayottes le 6 janvier 2018 pour, souligne le com’zone n°5, compléter ce bilan très sombre des actes odieux commis par ces bandes armées contre les populations de cette localité longtemps polluée.
 
Après le démantèlement des sanctuaires d’Atika de Badiong, de Sikoune, de Mbissine et de Boussoloum dans l’arrondissement de Niaguis   en février dernier, c’est au tour de Badem, d’Ahinga, de Bouniack, de Bagame, de Basséré et de Djiléor (arrondissement de Nyassia) d’être conquis par l’armée sénégalaise, avec comme objectif, entre autres, de ‘’parachever le dispositif opérationnel et faire en sorte qu’il n’y ait plus de positions rebelles au sud du fleuve Casamance’’.  
 
L’armée a profité de ces opérations de sécurisation et de restauration de la souveraineté nationale pour mener des opérations de dépollution qui ont permis de neutraliser 25 mines dont 10 antichar et 15 antipersonnel. La conquête de la base de Bagam (composée de 15 bunkers) ‘’fermement défendue par l’ennemi’’ et située à 200 mètres de la frontière avec la République de Guinée-Bissau, n’a pas été facile, a reconnu le lieutenant-colonel Clément Hubert Boucal. Il a affirmé qu’il y a eu des ‘’accrochages intenses’. Mais, ajoute-t-il, l’ennemi a cédé le terrain et laissé sur place beaucoup de matériel dont des roquettes d’armes antichar, 5 mines antipersonnel, 5 AK47, une quantité énorme de munitions de calibre 762 mm, des documents classés secrets, une grande logistique, etc. Tout comme à Bagam, des saisies d’armes et de munitions ont été opérées à Basséré, à Ahinga et à Djiléor, ainsi que la destruction de champs de chanvre indien.
 
Du coté des forces militaires, l’on déplore deux blessés – un par balle et un autre (un gradé) qui a marché sur une mine.
 
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

 

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