Publié le 25 Jun 2015 - 17:31
SUPPRESSION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES

Dialogue de sourds entre le  syndicat des impôts et domaines et la tutelle

 

Le syndicat des agents des impôts et domaines ne trouve pas rassurants les propos du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, soutenant que l’Etat a le droit d’auditer les heures supplémentaires. Pour le secrétaire général dudit syndicat, Amadou Ba n’a pas dit tout ce qui se cache derrière cette décision du gouvernement.

 

On s’attendait à une accalmie des fonctionnaires dans leur combat pour la conservation de leurs heures supplémentaires suite à la sortie du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. A l’occasion de la revue conjointe de coopération entre le Sénégal et les Etats-Unis, mardi dernier, Amadou Ba avait réagi, affirmant qu’il n’était pas question pour le gouvernement de supprimer les heures supplémentaires. Pour donner plus d’assurances aux fonctionnaires de l’Etat, le ministre disait : ‘’Le gouvernement n’a pas le droit, il ne peut pas les supprimer, ça n’a pas de sens.’’

Cependant, cette sortie de l’argentier de l’Etat n’a pas réussi à convaincre les travailleurs. Selon le secrétaire général du syndicat des agents des impôts et domaines, joint par EnQuête, ‘’cette sortie du ministre ne rassure pas’’, dans la mesure où, ajoute Elimane Pouye, ‘’elle ne révèle pas tout ce qui se cache derrière cette décision (suppression des heures supplémentaires)’’. Le gouvernement est bien dans une logique de supprimer les heures supplémentaires, si l’on en croit M. Pouye. C’est ce qui justifie à son avis la convention que le Sénégal vient de signer avec le Fonds monétaire international sur la période 2016-2017. Dans ce mémorandum, dit-il, le gouvernement a pris un certain nombre d’engagements relativement à des mesures de rationalisation de la masse salariale. ‘’Quand on lit l’ensemble des mesures listées dans ce document, la sortie du ministre est loin d’être rassurante. Elle n’est pas rassurante également parce qu’elle ne se prononce pas sur le passé’’, ajoute-t-il.

Aux dires d’Elimane Pouye, les heures supplémentaires se posent en deux dimensions : le passé, c’est-à-dire les heures supplémentaires qui ont été déjà effectuées mais aussi les heures supplémentaires à venir. Pour le premier cas de figure, M. Pouye  informe que les états sont disponibles mais le ministère de l’Économie et des Finances a refusé de payer.

 Réplique d’Amadou Ba : ’’La volonté du gouvernement est que ces heures supplémentaires soient perçues par ceux qui les ont réellement effectués’’. Une décision que partage Elimane Pouye, même s’il dit la prendre avec des pincettes. Car dans l’administration fiscale, explique-t-il, les heures d’arrivée des agents sont pointées de même que leurs heures de sortie. ‘’On a tous les instruments pour vérifier qui a fait des heures supplémentaires, qui ne l’a pas fait et procéder à une allocation en conséquence’’, soutient le  secrétaire général du syndicat des agents des impôts et domaines, avant de révéler que tous les syndicats des fonctionnaires sont en train de s’organiser. ‘’Nous  attendons la fin de ce mois pour constater si les heures supplémentaires qui ont été effectuées ont été payées. Si tel n’est pas le cas, nous  engagerons toutes les voies de droit pour rentrer dans nos fonds’’, menace Elimane Pouye.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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