Publié le 9 Oct 2017 - 22:51
CHEIKH MBOW, COORDONNATEUR COSYDEP

‘’Il y a eu une évolution en termes de présence d’élèves’’

 

Après trois ans, Cheikh Mbow tire un bilan satisfaisant de ‘’ubi tey, jang tey’’. Le coordonnateur de la Coalition pour la synergie et la défense des intérêts de l’école publique (Cosydep) reconnaît des goulots d’étranglement, mais se félicite surtout de l’engagement communautaire.

 

Il y a quatre ans, le concept ‘’ubi tey jang tey’’ a été lancé, quel est le bilan que vous en faites ?

Pour le bilan ‘’ubi tey, jang tey’’, je vais le structurer autour de quatre points. D’abord considérer qu’en termes d’appropriation, au moins les Sénégalais comprennent que cela doit être la norme. Même si quelque part il y a des goulots d’étranglement. Mais le simple fait d’accepter que la norme doit être ‘’ubi tey, jang tey’’ est déjà positif, parce que depuis longtemps, on semblait prendre l’anormal comme étant la norme. Le deuxième point, c’est qu’aujourd’hui, nous avons senti que, chaque année, il y a beaucoup plus d’écoles qui réussissent le ‘’ubi tey, jang tey’’. C’est un effort qu’il faut saluer, valoriser, encourager et soutenir.

Donc, il faut le mettre dans le cadre d’un processus et considérer que chaque année, nous devons avoir beaucoup plus d’écoles qui réussissent le ‘’ubi tey jang tey’’. Un autre élément c’est l’engagement des différents acteurs. Par exemple, les collectivités locales. Jusqu’au mois de mars, elles faisaient de la dotation de ressources et du matériel. Avec ‘’ubi tey jang tey’’, si nous suivons la presse, vous vous rendez compte qu’elles rivalisent en termes d’attribution des ressources avant l’ouverture des classes. Les gens comprennent aujourd’hui qu’il faut des efforts avant l’ouverture des classes.

Maintenant le quatrième point, c’est qu’il faut reconnaître qu’il y a des situations particulièrement difficiles où ‘’ubi tey jang tey’’ va se réaliser très difficilement. Mais quand on fait face à des contraintes, il faut travailler à réduire le temps que l’on perdait entre l’ouverture et l’effectivité des cours. Nous pensons que c’est un processus qu’il faut construire petit à petit, mais si nous voulons le réussir, il faut que les gens reconnaissent les efforts des uns et des autres, encourage les uns et les autres et chaque année qu’on fasse un pas de plus. C’est ça qui nous permettra d’atteindre ce que nous voulons.

Quels sont les goulots d’étranglement les plus difficiles à lever ?

Quand on parle de goulots d’étranglement, c’est par exemple une école qui est sous abris provisoire. Il y a des écoles qui sont fortement envahies par les eaux. A un certain niveau, nous pouvons intervenir avec la communauté ; et quand ça atteint une certaine ampleur, ça devient difficile. L’autre aspect, c’est quand l’école n’a pas le minimum pour fonctionner, ce qui dépend de l’Etat au niveau central comme décentralisé. Là aussi, il faut reconnaître qu’il y a des efforts, comme les affectations des enseignants, les orientations des élèves, la disponibilité des ressources à temps qu’il faut apprécier. De manière générale, nous pensons que la majorité des écoles peuvent réussir ‘’ubi tey jang tey’’.

Les élèves ne se précipitent pas le jour de la rentrée pour faire cours le premier jour…

C’est vrai que c’est un problème, mais il faut dire que même sur ce plan, si nous apprécions, en termes d’efforts, nous nous rendons compte que la première année et l’année dernière, il y a eu une évolution en termes de présence d’élèves. Cela veut dire que les élèves étaient dans des habitudes avant ‘’ubi tey jang tey’’. Maintenant, il faut corriger petit à petit, faire en sorte qu’ils considèrent, acceptent et comprennent, ainsi que leurs parents, que l’ouverture doit commencer. Les élèves ne se précipitent pas, mais il faut reconnaître qu’il y a des efforts en comparant les trois années. Si nous maintenons ces efforts, les élèves vont prendre conscience. Ils viendront avec le minimum de matériel, que ce soit une ardoise, un cahier, une craie... C’est aussi une question financière. Quand un parent n’a pas les moyens d’acheter les fournitures à temps, vous comprendrez que ce qui permettra d’avancer est de le soutenir.   

AIDA DIENE

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