Publié le 30 Sep 2023 - 09:06
COMBAT CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Les recettes d’Alioune Ndoye

 

Pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, le ministre de l'Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Alioune Ndoye, invite à poursuivre le plaidoyer et la réflexion pour la mobilisation effective de ressources durables, à travers notamment l’opérationnalisation du Fonds sur les pertes et préjudices. 

 

Le ministre de l'Environnement du Développement durable et de la Transition écologique (ME2DTE) a présidé, hier, la réunion ministérielle du groupe de négociations des pays les moins avancés (PMA) sur les changements climatiques. Lors de cette rencontre, Alioune Ndoye a indiqué que ces dernières semaines, d’importantes réunions internationales sur le climat se sont succédé, à savoir la Semaine africaine du climat et le Sommet de l’ambition climatique convoquée par le secrétaire général de l’OUN à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Ces différentes rencontres, selon le ministre, ont été des moments forts pour mettre en exergue l’urgence climatique qui appelle plus que jamais une action renforcée pour apporter des réponses concrètes et efficaces aux impacts du changement climatique dans les PMA qui sont les plus vulnérables.

Ainsi, la conférence ministérielle de Dakar doit s’inscrire, aux yeux d’Alioune Ndoye, dans cette dynamique et catalyser les énergies positives pour pousser le processus de négociations dans la bonne direction. "Aujourd’hui, l’idéal d’un monde meilleur est mis au défi par les conclusions alarmantes du dernier rapport d’évaluation du groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat qui nous apprend que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont réchauffé le climat à un rythme sans précédent. Nous sommes aujourd’hui à 1,1°C d’augmentation de température. Si cette trajectoire mondiale n’est pas inversée, nous serons sous peu entre 2,4 et 2,6°C avant la fin de ce siècle et certainement dans l’impossibilité de soutenir les coûts des évènements extrêmes et préserver nos communautés fortement vulnérables’’.

Dans ce sens, indique le ministre, ‘’la cible des 1,5°C, objectif vital des PMA, devient de plus en plus irréaliste, au regard du rythme actuel d’augmentation des émissions. Nous avons l’obligation morale d’inverser cette tendance haussière des émissions. Depuis plusieurs années déjà, la crise climatique a entraîné d’énormes pertes dans les PMA, freinant malheureusement tous nos efforts de développement. Le contexte international peu favorable n’aide pas aussi avec les crises répétitives qui mettent à nue la vulnérabilité de nos systèmes économiques et financiers. Le fardeau de la dette s’est alourdi en raison du ralentissement économique mondial résultant de la guerre en Ukraine, de la Covid-19 et de la hausse mondiale des prix. Cette situation a placé de nombreux PMA dans une situation critique, ce qui a amené nos chefs d’État à le dénoncer à chaque fois que l’occasion leur est donnée".

Dans la perspective de la Cop28 de Dubaï qui se profile à l’horizon, le ministre de l’Environnement indique qu’il faut poursuivre le plaidoyer et la réflexion pour la mobilisation effective de ressources durables pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, à travers notamment l’opérationnalisation du Fonds sur les pertes et préjudices, le doublement du financement de l’adaptation et le respect de l’allocation des 100 milliards de dollars qui tarde à se matérialiser.

En effet, rappelle Alioune Ndoye, la question du financement de l’action climatique constitue la clé de voûte du combat contre le réchauffement climatique.

Le bilan mondial de l’action climatique

En plus de la problématique de la finance climatique, selon lui, les thématiques liées aux pertes et préjudices, à l’adaptation, au relèvement de l’ambition climatique et au bilan mondial occuperont une place importante dans l’agenda de la Cop28 et par voie de conséquence, celui de la présente conférence ministérielle.

Concernant spécifiquement la question du bilan mondial de l’action climatique, elle devra, à ses yeux, offrir l’occasion d’évaluer les progrès réalisés et d’orienter la marche à suivre pour atteindre l’objectif de température de 1,5°C, tout en renforçant la résilience et la mobilisation du soutien dont ils ont tant besoin. "Le bilan mondial devra aussi nous permettre d’identifier les lacunes, les opportunités et les défis pour renforcer l'action et le soutien dans tous les domaines thématiques, de meilleures données scientifiques disponibles, ainsi que des enseignements tirés des bonnes pratiques et de la coopération internationale’’, déclare le ministre.

Alioune Ndoye souligne qu’un premier bilan de la mise en œuvre de l'Accord de Paris de 2015, publié récemment, conclut que la trajectoire de réduction des émissions est encore insuffisante.

Le ministre de poursuivre : ‘’Ce document nous apprend que des progrès sont notés, mais il y a encore beaucoup d’efforts à accomplir. D’énormes défis nous attendent pour la Cop28 et nous en sommes tous conscients. Cependant, je ne doute point de l’engagement infaillible qui nous anime tous pour offrir à nos peuples des lendemains meilleurs, mais également pour faire avancer les négociations sur le climat de manière responsable et constructive. Il est clair que nous devons, dans cette perspective, faire davantage preuve d’abnégation pour garantir des résultats justes et ambitieux dont nous avons tant besoin pour assurer aux générations actuelles et futures un environnement sain. Nos négociateurs sont en première ligne de ce combat. Ils ont travaillé sans relâche pour consolider nos priorités et positions communes. Ces résultats concrets seront partagés avec vous aujourd'hui, pour examen et adoption."

CHEIKH THIAM

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