Venu présider un conseil municipal extraordinaire sur la réalisation de l’arène nationale de lutte sur le site de Dagoudane Pikine, le ministre des Sports et de la Vie associative a été conspué par des Pikinois qui sont contre le projet.

Le conseil municipal extraordinaire sur la construction de l'arène nationale a été très houleux hier. ''Nous ne voulons pas de cette arène nationale à Pikine'', ''Du respect pour les Pikinois’’, ‘’Ce n’est pas normal''. Voilà les mots scandés par le mouvement dénommé ''Pikine pour les Pikinois'', opposé à l’érection de cette arène, quand le ministre des Sports et de la Vie associative, Mbagnik Ndiaye, a pris la parole. La manifestation tenue à la Mairie de cette ville, en présence de son édile Pape Sagna Mbaye et du préfet Aliou Aïdara Niang, a opposé les pro et ceux qui sont contre l’érection de l’arène nationale sur le site de Dagoudane Pikine (Technopôle).

Mais le ministre, imperturbable, est parvenu à lâcher à l'endroit des dissidents : ''il s’agit d’une réunion d’information et non un débat. On aurait pu prendre notre décision en tant qu'État’’. Aussitôt après, les membres du mouvement ''Pikine pour les Pikinois'' qui arboraient de brassages rouges et de pancartes, sous la houlette de son coordinateur, Mapenda Faye, ont hué le ministre. Et c’est le brouhaha dans la salle et chaque camp (anti et pro-projet) essaie de défendre ses idées. Et dans ce meli melo digne d’une arène nationale, des coups de poing s’envolent dans l’air. Les anti ont ensuite boudé la salle de délibération. Mais Mbagnick Ndiaye a tenu à être ferme : ''Le choix est définitif et on n’y reviendra pas. L’état a pris toutes ses dispositions pour ce problème d’insécurité dont on parle et qui est un faux problème... Pendant tous les grands combats, il y a toujours un dispositif sécuritaire qui a été pris. C’est un problème qui ne peut pas nous retarder car l’État prendra toutes les dispositions nécessaires''.

''85 sur 86 écuries sont pour''

À en croire le ministre des Sports, malgré les voies discordantes et les écrits sur l’arène, les gens verront que le site est dans un endroit adéquat et qu’il a été choisi par des urbanistes, des aménagistes et des environnementalistes. ''Il y a des gens qui sont contre mais c’est cela la démocratie ; l’unanimisme n’existe pas. Nous avons consulté la plupart des grands lutteurs et les anciens lutteurs du Sénégal. Sur les 86 écuries, les 85 sont pour la réalisation de ce projet. Le site est stratégique et ce sont des experts qui l’ont choisi et ils savent ce que grand bassin que constitue le technopôle représente pour l’État du Sénégal. Ce dernier a été utilisé d’une manière abusive. Vous verrez par vous-même qu’il se trouve sur une zone exondée'', a tenté d'expliquer M. Ndiaye. Il a poursuivi : ''Et entre le site de l’arène et le technopôle, la banque mondiale a réalisé une voie expresse et elle avait auparavant fait des études d’impact. Au départ, les gens ont mal localisé le site et mal expliqué, et ils ont pensé que c’était le technopôle. C’est peut-être ce qui a valu ce levier de boucliers. Mais véritablement quand l’État a besoin d’une superficie de son territoire, il peut l’utiliser''. Il a aussi annoncé que dans cette zone, il y a des habitations sauvages qui ont peut-être commencé à occuper des terrains : c’est quelque 8 vergers sur une trentaine qui sont impactés. Selon lui, tous ces gens seront dédommagés, recasés et indemnisés en fonction des pertes.

La manifestation a vu la participation de plusieurs lutteurs dont Balla Gaye 2 qui a été hué à la fin de la rencontre par des jeunes, Tapha Tine, et plusieurs lutteurs de Pikine.

L’ARÈNE EN CHIFFRES

Durée des travaux 3 ans

Superficie total : 7 ha

Surface bâtie arène : 2,43 ha

Parking intérieur 470 places

Parking extérieur : 1 296 places

Parking (sapeurs-pompiers, police) : 12 places

Gradins : 20 000 places

Centres hébergements : 50 lits (vestiaires, toilettes et restaurants)