Publié le 15 Nov 2018 - 16:06
CORPS DES ADMINISTRATEURS SCOLAIRES

A un pas de la concrétisation 

 

Après plusieurs années d’attente, le corps des administrateurs scolaires est en phase d’être créé. Les syndicats d’enseignants et le gouvernement ont tenu, hier, un atelier pour discuter de l’importance et des modalités de la matérialisation de ce point qui figure sur le protocole d’accord.

 

Depuis 2012, les organisations syndicales d’enseignants ont signé avec le gouvernement un accord portant création du corps des administrateurs scolaires. Mais celui-ci, comme tant d’autres points d’accord, n’a pas été concrétisé. C’est ainsi qu’à la suite de la rencontre gouvernement/syndicat du 30 avril dernier, dans le nouveau protocole, le point est revenu et a été retenu. Sur ce, le ministère de la Fonction publique et les syndicats ont organisé, hier, un atelier pour sa matérialisation.

Selon le porte-parole du jour du G6, Saour Sène, ce qui reste, au-delà de la littérature qui entoure ce point, c’est d’aller vers la concrétisation. ‘’Nous avons pensé, en tant qu’organisations syndicales, que c’est important de créer le corps des administrateurs scolaires. Parce que nos établissements, que ça soit à l’élémentaire, au moyen et au secondaire, sont gérés par des gens qui n’ont pas reçu de formation en la matière. C’est la raison pour laquelle, à l’issue de la création du corps, ceux qui seront appelés à être à la tête de nos établissements pourraient bénéficier d’une formation en gestion des ressources humaines,  en gestion administrative avec l’usage de la technique et de la technologie, mais également en gestion budgétaire’’, a expliqué le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems).

A l’en croire, dans les discussions, certains avaient pensé mettre l’accent sur la fonctionnalité. Mais, souligne-t-il, ‘’nous persistons sur la création d’un corps des administrateurs scolaires pour une nouvelle gestion des écoles au Sénégal’’.

Pour le secrétaire général du ministère de la Fonction publique, Mohamed Mahmoud Diop, la mise en œuvre de cette action appelle, de la part de l’ensemble des parties prenantes, une concertation soutenue pour cerner tous les enjeux y afférents. Il faut également, dit-il, identifier les implications ainsi que les mesures à prendre dans le court et moyen terme. A son avis, la gouvernance des établissements publics d’enseignement est un facteur clé de succès de la politique éducative.

Par ailleurs, Saour Sène a précisé que ce qui peut apaiser le climat scolaire, c’est le respect des accords signés le 30 avril dernier. Parmi ceux-ci, il y a le corps des administrateurs scolaires. ‘’Il y en a d’autres points qui constituent de fortes préoccupations, notamment la question des lenteurs administratives, le système de rémunération des agents de l’Etat qu’il va falloir retravailler et faire des propositions concrètes au gouvernement. Il faut aller vers cela  afin que l’année scolaire 2018-2019 soit apaisée. Mais pas seulement un point’’, dit-il.

TENSIONS DE TRESORERIE DE L’ETAT

Saour Sène demande à l’Etat d’aller faire des économies ailleurs

Les difficultés de trésorerie ‘’passagères voulues, souhaitées par le gouvernement’’ et confirmées par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, n’engagent guère les organisations syndicales. Du moins, selon le secrétaire général du Saems qui rappelle qu’ils ont eu une augmentation de 15 mille francs sur les indemnités de logement.  Mais ils se sont rendu compte que leurs salaires ont baissé le mois qu’ils ont obtenu les 15 mille. ‘’Les impôts ont flambé de façon exponentielle.

L’autre élément est que nous sommes toujours en entente de la  deuxième et de la troisième tranche du Dmc qui ne sont pas encore versées. Cela peut-être explique ce qu’il dit. Nous  sommes des citoyens. Ce que le gouvernement nous doit, nous ne cherchons pas des explications financières et autres. Nous attendons de l’Etat le respect scrupuleux des engagements qu’il a pris devant les enseignants’’, dit-il.

Le syndicaliste rappelle qu’ils sont les parents pauvres de la Fonction publique sénégalaise. De ce fait, si l’Etat doit faire des économies quelque part, il doit le faire sur les hommes qui sont tout à fait riches dans ce pays et non sur de pauvres travailleurs que sont les enseignants.

VIVIANE DIATTA

 

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