Publié le 14 Sep 2019 - 17:15
EFFECTIF DES GARDES, DES PRISONNIERS…

Les prisons en chiffres 

 

Le secrétaire d’Etat auprès du garde des Sceaux, Ministre de la Justice, chargé de la Promotion des droits humains et de la Bonne gouvernance, Mamadou Saliou Sow, était en visite, hier, à la Direction de l’administration pénitentiaire. La visite a permis d’avoir des chiffres sur les prisons sénégalaises. Des statistiques qui confirment que le Sénégal est en deçà des normes et ratios internationaux. 

 

Surpopulation carcérale, vétusté de l’architecture carcérale, longues détentions provisoires, inexistence d’un budget pour la réinsertion sociale, le suivi post-carcéral, insuffisance du personnel, manque de personnel spécialisé et formation continue. Voici la liste des maux à laquelle l’Administration pénitentiaire est confrontée.

C’est ce que révèle la présentation faite par l’inspecteur Samba Diouf, lors d’une visite effectuée à la Direction de l’administration pénitentiaire par Mamadou Saliou Sow, Secrétaire d’Etat auprès du garde des Sceaux, Ministre de la Justice, chargé de la Promotion des droits humains et de la Bonne gouvernance.

D’après ce document, le personnel de l’Administration pénitentiaire se chiffre à 1 633 agents dont 264 femmes. Dans ce nombre, il y a 1 200 surveillants et 215 surveillantes de prison, pour les 37 établissements pénitentiaires du pays. La population carcérale est de 11 547 détenus, à la date du 2 septembre 2019. La majorité est constituée des condamnés qui sont au nombre de 6 961, soit 60,28 %. Les détenus provisoires sont au nombre de 4 586, soit 39,72 %. Les mineurs 230, soit 2 %. Onze mille, soit 95,26 %, sont des hommes, tandis que les femmes font 317, soit 2,74 %. Les Sénégalais représentent 10 307 des incarcérés, soit 89,26 %, et les étrangers 1 240, soit 10,74 %.

S’agissant de la situation carcérale des prisonniers, les longues détentions préventives (3 ans et plus) concernent 177 détenus, soit 1,53 %. Il y a 80 récidivistes, soit 13,18 %, tandis qu’il y a 607 écroués, soit 5,25 %.

Par ailleurs, le document renseigne que les prisons ont largement dépassé leur capacité d’accueil. Car si le chiffre officiel est de 4 224, l’effectif carcéral est de 11   547. Le taux d’occupation actuel est de 273 % et la surface actuelle occupée par détenu est de 1,26 m2, alors que la surface requise (norme Cicr) est de 3,4 m2 au moins et 5,4 m2 au plus. La surface totale minimale, selon la norme Cicr, est de 39 259 m2 et celle manquante est de 24 656 m2. La surface requise, d’après la norme nationale, est de 1,85 m2 au moins et 3,4 m2 au plus, et celle totale minimale est de 21 361 m2. Pour la surface manquante, elle est de 6758 m2.

Par ailleurs, pour les activités de préparation à la réinsertion sociale, le document renseigne que 4 088 détenus ont été formés en 2018, soit 63,94 % des condamnés. Les 225, soit 4,16 %, ont été formés en art et artisanat. Aussi, 443, soit 10,24 %, ont choisi les activités productives et 1 210, soit 29,88 %, ont opté pour l’enseignement/alphabétisation et 1 351 (34,06 %) le sport, là où 859, soit 26,66 %, sont concernés par les autres formations.

Outre les difficultés, la présentation de l’inspecteur Diouf a fait état de plusieurs réalisations. Parmi celles-ci, il y a le relèvement de l’indemnité journalière d’entretien à 1 100 F Cfa par détenu. La construction d’une chambre fonctionnelle à la Maison d’arrêt de Rebeuss avec une capacité d’accueil additionnelle de 80 places, mais également de 8 nouvelles chambres au camp pénal de Koutal, d’une capacité d’accueil officielle de 480 places en cours de finition. Dans cette même prison, un atelier multifonctionnel est érigé. La Maison d’arrêt et de correction du Pavillon spécial a été réhabilitée avec une capacité d’accueil officielle de 90 places.

Au-delà de ces réalisations, il est dans les perspectives des autorités de poursuivre la mise en place des systèmes de biogaz dans les établissements pénitentiaires, le relèvement de l’indemnité journalière d’entretien des détenus à 1 200 F Cfa en 2020, celui de la ligne budgétaire matérielle et produits d’entretien. La construction de deux nouveaux établissements pénitentiaires, le rétablissement des budgets de fonctionnement des services socio-éducatifs des établissements pénitentiaires et la formation continue du personnel sont envisagés. Le recrutement de 72 agents, tous grades confondus, est en cours, pour résorber le déficit du personnel de l’Administration pénitentiaire. Ce qu’a confirmé le secrétaire d’Etat. ‘’On est en train de nous battre pour qu’il y ait plus de recrutement d’agents‘’, déclare Mamadou Saliou Sow. 

FATOU SY

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