Publié le 5 Oct 2024 - 20:20
ENTRETIEN - MAGUETTE NIANG, DG DE SEN’EAU

‘’Depuis 2020, il y a eu beaucoup de calomnies organisées contre notre société’’

 

Dans une interview exclusive, Maguette Niang, directeur général de Sen’Eau, répond aux accusations récurrentes contr l’entreprise. Il met en lumière les efforts déployés pour améliorer l’accès à l’eau potable à Dakar, les défis auxquels la société fait face et l’importance d’un partenariat technique avec Suez. Au cœur des controverses, Niang souligne la nécessité de rétablir la vérité et de dissiper les doutes sur les activités de Sen’Eau.

 

Que pensez-vous des accusations de la presse concernant des informations dans le rapport intermédiaire ?

Ce qu'ils ont exploité, c'est un rapport intermédiaire dans lequel certaines informations ont été retirées parce que, simplement, ils ont pris nos réponses par rapport à ces questions-là. Depuis le début de notre contrat en 2020, et encore plus maintenant, nous avons fait face à des actions qui ont pour but de semer le doute au niveau des autorités. Il faut rappeler que l'appel d'offres a connu beaucoup de soubresauts. Finalement, l'État a décidé de confier le contrat à un partenaire technique, Suez.

Lorsque l’on parle de Suez, certains pensent qu'il faut éviter d’en parler, mais c'est tout le contraire. Suez est le numéro deux mondial dans le domaine de l'eau potable. C'est ce partenaire technique qui a mis en place les usines KMS 1, 2 et 3, qui sont essentielles pour l'approvisionnement en eau à Dakar. À l'époque, l'État du Sénégal avait réellement souhaité avoir un partenaire technique capable de l'accompagner, car à la fin du contrat avec l'ancien fermier, des difficultés techniques avaient été constatées.

Ce dernier, qui n'était pas un expert technique, mais plutôt financier, avait déjà signé une convention avec Suez pour bénéficier de leur expertise. Ainsi, affirmer que Suez est un problème pour nous, c’est ne pas comprendre l’importance de ce partenariat qui nous permet d’accomplir les missions confiées par l’État.

En cinq ans, nous avons réussi à réduire les quartiers à problèmes en matière d'eau potable à Dakar, passant de 92 à seulement quatre. Cela est dû à l'eau de Keur Momar Sarr 3 ainsi qu'aux améliorations techniques apportées.

Aujourd'hui, en tant que Dakarois, vous pouvez constater qu'il y a moins de problèmes d'eau dans vos quartiers. C'est une véritable fierté et cela a été possible grâce à la modernisation de notre système de production et de distribution d'eau. Prenons, par exemple l'usine du Point B, qui est essentielle pour distribuer l'eau à Dakar. À l'arrivée de Sen’Eau, cette usine avait des problèmes techniques graves qui nous empêchaient de l’arrêter. Cependant, en deux ans, nous avons complètement réhabilité l'usine. Chaque forage et unité de production est désormais connecté à ce système. C'est cela, l'apport de Suez au Sénégal.

Quels sont vos commentaires concernant les critiques sur l'audit préliminaire ?

L'audit, nous l'avons reçu sous forme provisoire. Nous avons formulé des observations, certaines ont été retenues, d'autres non. Nous avons découvert que certaines observations, qui avaient été enlevées du rapport final, étaient publiées dans les médias. Cela nous amène à penser qu'il y a des personnes qui veulent nuire à notre réputation. De plus, il est important de noter que le rapport ne concerne pas seulement Sen’Eau, mais aussi Sones. Étonnamment, il n'y a pas un mot à propos de Sones dans ce rapport. Lorsqu’on a un rapport de l'Arcop, qui couvre les deux entités, il serait pertinent de citer les deux.

Cependant, se focaliser uniquement sur des extraits concernant Sen’Eau et les éléments qui suscitent des doutes dans l'esprit des Sénégalais pose problème. Il est évident que cela s'inscrit dans une volonté d'instrumentaliser le rapport, alimentée par certains syndicats et individus qui pensent pouvoir remplacer Sen’Eau. C'est la raison pour laquelle nous nous retrouvons dans cette situation actuelle.

Comment répondez-vous aux accusations de "pillage" de la part des groupes parisiens via les conventions signées avec votre maison mère ?

Quand on évoque le terme "pillage", cela renvoie à l'idée de rapatriement de fonds du Sénégal vers la France. Pour clarifier cela, il est important de définir ce qu’est une convention réglementaire et d’en faire l'historique. Lorsque l'État sénégalais a choisi Suez comme partenaire technique, les discussions ont été orientées vers un contrat d'affermage qui ne diffère pas beaucoup de ce qui existait auparavant.

Dans le cadre de ces négociations, il était convenu que Suez devrait fournir un transfert de savoir-faire et de compétences. Par exemple, Suez devait mettre à disposition un certain nombre d'expatriés. Ces discussions comprenaient le nombre d'expatriés requis, leurs rémunérations ainsi que d'autres détails opérationnels. Cela a été formalisé dans le contrat.

Les accusations de "pillage" semblent se baser sur des incompréhensions de ce que représente cette convention. Le transfert de compétences et savoir-faire a un coût, et cela a été clairement discuté avec l'État. Au fil du temps, le nombre d'expatriés a diminué. Actuellement, nous passons de sept à deux expatriés d'ici 2025.

Il est vrai qu’il y a des charges, notamment 3,9 milliards de charges qui sont publiées dans nos comptes. Cela fait partie des accords négociés avec Suez en matière de transfert de savoir-faire. Ce montant inclut tout ce qui a été mis en place pour cela, y compris les licences, le support technique et les experts qui viennent dans des domaines particuliers. Les services que nous offrons aujourd'hui en matière d'eau potable ne sont pas comparables à ceux d'avant et cela a nécessité des investissements et un savoir-faire que nous n'avions pas.

Pourquoi est-il important de rétablir la vérité sur les activités de votre société ?

Depuis 2020, il y a eu beaucoup de calomnies organisées contre notre société. Nous pensons qu'il est temps de rétablir la vérité et de rappeler que notre objectif est de fournir un service de qualité aux Sénégalais. Notre meilleure publicité est la satisfaction de nos clients lorsque leurs factures sont justes et qu’ils sont bien informés sur leur consommation. Nous fournissons un service essentiel à la population sénégalaise et notre objectif est de garantir des factures justes et transparentes. Lorsqu'il y a des problèmes, nous sommes toujours prêts à les résoudre en interne. Je tiens à rétablir la vérité sur nos actions et à rappeler que nous sommes là pour servir le bien public, sans intention de nuire à nos concitoyens.

Comment évaluez-vous la perception publique de Sen’Eau et des accusations portées contre l'entreprise ?

La perception publique est souvent influencée par les informations diffusées dans les médias. Malheureusement, certaines de ces informations sont biaisées et ne représentent qu'une partie de la vérité. Cela peut créer une image négative de notre entreprise. Nous avons vu que certaines critiques sont souvent basées sur des extraits du rapport d’audit qui ont été soigneusement sélectionnés pour alimenter un narratif particulier.

Nous devons donc travailler sur la communication autour de nos activités. Il est essentiel d’expliquer nos réalisations et les défis que nous avons surmontés au cours de ces dernières années. Nous avons fait d’énormes progrès en matière d'approvisionnement en eau et il est important que la population en soit consciente.

À cet égard, nous avons l'intention d'organiser des campagnes de sensibilisation pour informer le public sur nos efforts et les résultats que nous avons obtenus. Nous voulons établir une relation de confiance avec la communauté et montrer que nous sommes engagés à améliorer la situation de l'eau au Sénégal.

Quelles mesures ont été mises en place pour améliorer l'accès à l'eau potable au Sénégal, en particulier dans vos zones de distribution ?

Depuis notre prise de fonction, l’une de nos missions principales a été d’améliorer l’accès à l’eau potable, ce qui est clairement établi dans notre lettre de cadrage. L'objectif est de réduire le nombre de quartiers qui manquent d'eau à Dakar. En cinq ans, nous avons réduit ce nombre de 92 à seulement quatre. Prenons simplement un exemple.

Au début de notre contrat, 92 quartiers à Dakar faisaient face à des problèmes d'approvisionnement en eau et il était courant de constater un manque d'eau. Vous le savez tous : l'eau n'était pas disponible 24 heures sur 24. Aujourd'hui, il ne reste plus que quatre quartiers dans cette situation et cela est dû à deux raisons majeures.

D'une part, nous avons mis en service la nouvelle usine de Keur Momar Sarr 3 et, d'autre part, nous avons développé une expertise technique qui nous a permis de déployer des outils efficaces pour acheminer l'eau vers Dakar. C'est une immense fierté pour nous, car notre première mission, comme l'indique notre lettre de cadrage, est de garantir l'accès à l'eau potable. Nous sommes en bonne voie pour atteindre cet objectif.

Aujourd'hui, en tant que Dakarois, vous pouvez constater que les problèmes d'eau ont considérablement diminué dans vos quartiers. Grâce à la modernisation de notre système de production et de distribution, nous avons réussi à améliorer la situation. Si vous êtes déjà passés devant ce que nous appelons l'usine du Point B, sachez qu'il s'agit de l'installation qui distribue l'eau à Dakar. L'eau provient de Keur Momar Sarr et du lac de Guiers, puis elle est propulsée par deux surpresseurs, car elle ne peut pas se rendre seule à destination. C'est à partir du Point B que nous distribuons l'eau à toute la ville.

Quelles mesures comptez-vous prendre pour améliorer la gestion de l'eau au Sénégal, en comparaison avec les pratiques des pays développés ?

Nous allons engager des discussions avec les autorités. Au Sénégal, si l'on compare avec les pays développés, le niveau de réserve d'eau est très différent. Par exemple, en France, il est interdit de pomper de l'eau pendant la journée, en raison des coûts élevés liés à la consommation d'énergie. Cela signifie qu'ils pompent la nuit, remplissent les réservoirs et distribuent l'eau durant la journée. Si nous avions un système de réserves similaire ici au Sénégal, nous pourrions adopter cette politique de gestion des ressources, permettant de mieux réguler le pompage de l'eau.

Lorsque vous vous rendez à La Mecque, vous remarquerez un réservoir d'une capacité d'un million de mètres cubes. Si nous avions des réservoirs similaires, nous n'éprouverions pas de difficulté pendant les coupures d'eau. Nous pourrions ainsi distribuer et pomper l'eau de manière plus efficace. Cependant, cette infrastructure n’a pas encore été mise en place par l'État, bien qu'il soit en train de travailler à sa réalisation. Dans les projets, les solutions pour améliorer l'approvisionnement en eau sont intégrées dans un plan global visant à résoudre ces problèmes.

Nous souhaitons encourager chaque client à disposer de son propre réservoir et à les aider à en acquérir un. En effet, l'eau est généralement fournie la nuit, période durant laquelle la consommation est faible. Nous sommes donc contraints de réduire la pression dans nos installations pour gérer cette situation.

Quelle est votre vision pour l'avenir de Sen’Eau dans les prochaines années ?

Notre vision pour l'avenir de Sen’Eau est claire. Nous voulons continuer à améliorer l'accès à l'eau potable et garantir la durabilité de nos infrastructures. À long terme, notre objectif est d'être un modèle de gestion des ressources en eau en Afrique de l'Ouest.

Pour cela, nous avons déjà mis en place plusieurs initiatives, y compris des investissements dans des technologies modernes et des processus innovants pour la gestion de l'eau. Nous voulons également renforcer notre collaboration avec des partenaires techniques comme Suez, qui apportent leur expertise pour nous aider à atteindre nos objectifs.

Enfin, il est impératif d'impliquer la communauté dans notre démarche. Nous voulons que les populations locales soient partie prenante de la gestion des ressources en eau. En les informant et en les sensibilisant, nous pourrons établir un cadre de coopération qui profitera à tous.

Comment évaluez-vous la situation actuelle de l'approvisionnement en eau à Dakar, notamment en ce qui concerne les coupures et les fuites dans le réseau ?

Il est vrai que, pendant longtemps, nous n'avons pas ressenti ou constaté de coupures d'eau. Cependant, récemment, des problèmes ont commencé à se faire entendre. Il est indéniable que nous avons fait des progrès.

Il est important de noter que nos installations de production d'eau se trouvent toutes à Keur Momar Sarr, ce qui alimente Dakar. Lorsque des fuites surviennent sur le réseau, il est vrai que nous communiquons principalement à ce sujet. Malheureusement, quand une fuite se produit sur les conduites qui acheminent l'eau, il devient nécessaire de couper l'approvisionnement pour effectuer les réparations.

Ce week-end, nous avons réalisé des travaux de réparation. Je pense que vous n'avez pas vraiment ressenti l'impact, car nous avons réussi à limiter l'interruption à 48 heures. Pour ma part, j'ai dû faire face à un arrêt de 72 heures.

En ce qui concerne les étages, au deuxième, je ne peux pas garantir qu'il y ait de l'eau. Au premier, il n'y en avait pas. Nous avons de l'eau à partir de minuit, mais cela pose problème. J'ai eu une discussion à ce sujet, car une personne m'a demandé de ne pas insister.

Comment se fait la surveillance des consommations pour la facturation ?

Nous utilisons des systèmes de surveillance acoustique pour suivre les consommations. En plus de cela, notre nouveau logiciel, appelé Arseno, prend automatiquement des photos des compteurs lorsque la consommation est élevée. Ces photos sont archivées et un avis est envoyé au client. C’est un processus systématique qui permet aux clients de vérifier leur consommation.

Pouvez-vous nous expliquer comment fonctionne le nouveau système de facturation acoustique que vous avez mis en place ?

Bien sûr ! Nous avons introduit des dispositifs acoustiques qui permettent une surveillance en temps réel de notre consommation. Cela signifie qu’en tant que service, nous nous engageons à facturer uniquement ce qui est réellement consommé. De plus, nous avons mis en place un nouveau logiciel, Arseno, qui prend automatiquement des photos des compteurs chaque fois qu'il détecte une consommation élevée. Ces photos sont archivées et un avis est envoyé aux clients pour les informer de leur consommation. Par ailleurs, nous avons un processus systématique de vérification des paramètres, ce qui nous permet de détecter toute anomalie.

En somme, notre objectif est d’assurer la transparence et d’éviter toute facturation injustifiée, car nous sommes un service public et notre mission n’est pas de voler nos concitoyens.

Est-ce que le système de facturation est fiable et transparent ?

Absolument ! En tant que service public, notre objectif n’est pas de facturer des consommations non effectuées. Nous ne sommes pas là pour tromper les Sénégalais. Installer des compteurs qui comptent plus vite que ce qui est consommé serait du vol et cela va à l'encontre de nos principes en tant que musulmans.

Que répondez-vous aux accusations selon lesquelles 60 % des réclamations concernent des factures excessives ?

En fait, ce chiffre est erroné. Il est important de clarifier que ce ne sont pas 60 % des clients qui contestent leurs factures. Nous traitons environ un million de factures tous les deux mois et seulement 100 000 d'entre elles font l'objet de contestations. Cela ne représente pas une situation généralisée. Si vraiment 60 % de nos clients avaient des problèmes de facturation, cela se saurait. Nos audits montrent que lorsque nous vérifions ces réclamations, 60 % du temps, elles se révèlent infondées. Cela prouve que notre système fonctionne correctement.

Il est impensable que 600 000 personnes aient des problèmes de facturation sans que cela ne se fasse pas entendre partout. En réalité, il n’y a qu'une contestation pour 100 000 clients et dans 60 % des cas, les factures contestées sont justifiées.

Peut-on s’attendre à des augmentations du prix de l’eau ?

La politique de l'eau au Sénégal est déterminée par l'État. Actuellement, le tarif de l'eau n'a pas changé pour les consommateurs domestiques depuis 2015, bien qu'il y ait eu des ajustements pour l'administration. Les nouvelles autorités ont envisagé une augmentation des tarifs en raison de divers facteurs, y compris la hausse des coûts de l'électricité. Cependant, des études ont montré que des ajustements peuvent être faits sans trop de répercussions pour les consommateurs.

Comment gérez-vous les critiques des syndicats concernant le licenciement d'Oumar Ba ?

Il est important de clarifier qu’Oumar Ba n’a pas été licencié ; il est toujours avec nous. Il y avait une demande de licenciement en cours auprès de l'inspection du travail, mais cette demande a été retirée. Nous croyions fermement que dans une entreprise, il est crucial d’organiser le travail et de s’assurer que chacun joue son rôle sans devenir un activiste. Les syndicats ont le droit de défendre les droits des travailleurs, mais il est inacceptable qu'ils utilisent les médias pour transmettre des informations qui ne sont pas véridiques. Nous avons la responsabilité de suivre les procédures internes et de gérer le dialogue social de manière constructive, ce qui a d'ailleurs été réalisé à travers notre comité de dialogue social où les syndicats ont une voix importante. 

Que dites-vous des syndicats qui considèrent que cette affaire est une atteinte aux droits syndicaux ?

Nous avons un comité de dialogue social ici à la Sen’Eau, présidé par un membre du syndicat. Ce comité a fait un travail extraordinaire pour restaurer la paix sociale dans l’entreprise. Les syndicats ont un rôle à jouer dans les revendications, mais nous avons aussi la responsabilité de maintenir l'ordre et de suivre les procédures internes. C'est un espace où nous pouvons aborder les préoccupations des employés, discuter des demandes et trouver des solutions ensemble. Ce comité est unique, car il est dirigé par un membre des syndicats, ce qui montre notre volonté d'encourager un dialogue ouvert et transparent. Nous pensons qu'il est essentiel de créer un environnement où chacun peut s'exprimer librement tout en respectant les objectifs de l'entreprise.

Pourquoi le directeur général reste-t-il en poste malgré les changements dans le nouveau gouvernement ?

Le directeur général de la Sen’Eau est désigné par la direction de Suez et non par l’État sénégalais. Le président du Conseil d'administration (PCA) est choisi par les autorités sénégalaises, mais le directeur général reste sous la responsabilité de Suez. Si les autorités sénégalaises veulent changer le DG, elles doivent passer par la Suez. Nous faisons simplement notre travail et notre priorité est de fournir un service public de qualité, sans chercher à nous promouvoir personnellement. Le président du Conseil d'administration, Pape Gorgui Ndong, est une désignation sénégalaise. Ce système permet d'équilibrer les intérêts locaux et les exigences internationales, tout en garantissant que nous restons concentrés sur la qualité de notre service. Les autorités peuvent avoir une influence pour nous faire partir, mais notre travail reste centré sur l’efficacité et la satisfaction du client.

Quel est le plan pour engager les Sénégalais dans ces projets ?

L'engagement avec les Sénégalais est essentiel. Deux Sénégalais ayant étudié en Suisse et travaillé dans des pays avancés s'implémentent au Sénégal pour développer des solutions adaptées. L'objectif est de créer des solutions locales telles que des préparations de service développées par des Sénégalais. Pour garantir notre autonomie, il est crucial que le Sénégal développe ses capacités techniques.

Actuellement, beaucoup d'équipements, y compris les compteurs, proviennent de l'extérieur. Pour devenir véritablement autonomes, nous devons investir dans la recherche et le développement local. Cela comprend la fabrication d'équipements et l'innovation technologique, ce qui permettra d'améliorer la qualité, l'accessibilité et la disponibilité de l'eau.

Quelle est l'importance de la souveraineté technique pour le Sénégal ?

L'État du Sénégal doit développer une autonomie technique en matière de gestion de l'eau. Cela inclut la production locale de compteurs et d'autres équipements essentiels, afin de réduire la dépendance vis-à-vis des importations.

Il existe des innovations telles que l'électroportabilité de l'eau, qui remplacent les systèmes traditionnels. Le Sénégal utilise des technologies locales pour optimiser l'utilisation des ressources en eau.

Quelles sont les perspectives pour la gestion de l'eau d'ici 2040-2050 ?

La vision est de faire du Sénégal un leader dans la gestion de l'eau en Afrique. Cela nécessite un engagement immédiat vers le développement, la recherche et l'innovation pour garantir la qualité de l'eau, son accessibilité et sa disponibilité. L'objectif est d'atteindre une situation où les Sénégalais peuvent vivre sans craindre des pénuries d'eau, grâce à un système d'approvisionnement solide et durable.

Sen’Eau s'engage à devenir l'entreprise préférée des Sénégalais dans les cinq prochaines années. Nous sommes conscients que la satisfaction des usagers est primordiale. Ainsi, nous cherchons à résoudre les problèmes d'accès à l'eau tout en assurant une communication transparente sur nos services. Il est important de créer un lien de confiance entre les usagers et le fournisseur de services.

Nous sommes en phase de transition vers des projets structurants qui devraient résoudre considérablement nos problèmes d'approvisionnement en eau d'ici 2040-2050. En collaboration avec un partenaire technique comme Suez, qui a une expérience éprouvée en France, nous visons à atteindre un point où il n'y aura jamais de pénurie d'eau. Cela nécessite non seulement des compétences techniques, mais aussi une volonté politique de l'État pour garantir la durabilité de l'approvisionnement en eau.

 

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