Publié le 26 Mar 2023 - 00:26

La société civile sénégalaise, c’est quoi même ?

 

C’est le titre d’une de nos contributions qui avait été publiée en 2006, plus exactement le 11 octobre. Dix- sept ans après, ces mêmes personnes ci décrites et décriées ont conservé les mêmes habitudes et comportements. Jugez-en de ce qui précède.

« Sous le vocable de société civile au Sénégal, se cache entre autres vocations celle de l’acharnement aveugle mais intéressé sur l’Etat, ses Institutions, et particulièrement la personne du Président de la République. En d’autres termes, si l’on en juge l’attitude de certains de leurs   responsables, elles constituent de florissants fonds de commerce ayant pour seules consistances : L’Etat « pourfendeur des droits de l’homme, symbole de la mauvaise gouvernance » comme marchandises, les bailleurs de fond dont elle constitue la grosse clientèle. Ceci est la constante.

La seule variable est l’enseigne accrochée sur le portail de leur officine : Raddho, Aid Transparency, Amnesty International. L’un des traits caractéristiques de ces structures pour la plupart érigées en organisations non gouvernementales (ONG) est que l’entité se confond souvent avec la personne du dirigeant : Alioune TINE pour la Raddho, Jacques HABIB SY pour Aids Transparency.

Dans leurs discours qui constituent de violents réquisitoires, des sentences sans fondement, ni appel, ils accusent le Président de vouloir prolonger ou renouveler indéfiniment son mandat. Comble de paradoxe, ces messieurs qui président depuis des décennies aux destinées de leurs structures n’ont pas   à ce jour des successeurs. Nous avons en mémoire la tumultueuse assemblée de la   Raddho qui s’était terminée en véritable combat de gladiateurs lorsque les membres du bureau ont voulu faire des élections pour changer leur   chef.

L’on se rappelle également des absences répétées du professeurs Alioune Tine   et certains de ses collègues qui furent préjudiciables à leurs étudiants. Ils ne se gênaient pas pour autant à percevoir leurs salaires à la fin du mois jusqu’à ce que les autorités y mettent fin. Le propre d’une   société civile digne de ce nom est d’être à équidistance de l’Etat, des citoyens, des partis politiques par souci d’objectivité et d’efficacité. Ce qui malheureusement n’est pas   le cas dans   la démarche chez bon nombre de leurs responsables. Leurs interventions à travers les supports médiatiques jurent très souvent avec l’objectivité, et l’honnêteté intellectuelle.

Peut-on se permettre d’émettre   des avis sur des problèmes pratiques de droit ou de finances publiques sans avoir une maîtrise de leurs principes généraux ?

La dernière trouvaille de l’ingénieux Alioune TINE a été le Pacte Républicain auquel il avait convié les autorités religieuses, toutes confessions et confréries confondues, les partis politiques, ceux de la majorité et ceux de l’opposition afin de conjurer ses lugubres pressentiments pour les élections de Février 2007. Sa démarche pourrait bien être accueillie si elle était guidée par un mobile altruiste et bénévole.

Le cas d’un autre était   plus pathétique. Il avait   tendu son obole aux citoyens sénégalais pour lui payer sa caution de 40 millions exigés pour sa candidature présidentielle. Plus sidérant par contre est celui du patron du nébuleux et mystérieux de Aids Transparency, Jacques Habib SY. Le responsable de la vraie Aids Transparency International lors d’une visite au Sénégal déclarait ignorer l’existence de sa sœur locale devant un public stupéfait.

Après une longue et ennuyeuse jactance sur l’âge du Président de la République, le coût   de ses voyages, il s’était à nouveau illustré dans l’affaire des chantiers de Thiès. Et que dire de l’histoire mensongère de l’aide financière du Président NGUEMA, dans l’ignoble dessein de ternir l’honorabilité du président Abdoulaye WADE ? Quelle honte ! A entendre les incohérences, lacunes, contrevérités, contenues dans ses discours, le doute est permis quant à ses prétentions. Nous lui avions consacré un texte avec comme titre : Des Chiffres et des Lettres par emprunt à la récréative et instructive émission, régulièrement diffusée par la chaine télévisée TV5. Après une longue et ennuyante jactance à propos de l’âge du Président Abdoulaye Wade, le Patron de la nébuleuse ONG Aide Transparence nous avait gratifié on se souvient des voyages du chef de l’Etat comme fagots de bois pour réchauffer nos foyers. 

Ainsi tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour ces magnats de la société civile. Une congrégation oisive de copains qui fonctionne en toute opacité, dirigée   ad vitam aeternam par des chevaliers des temps modernes qui ne souffrent pas pour autant la limitation de leur mandat de dirigeant, ni le renouvellement de leur bureau, s’il en existe. Sur terre, ils circulent à bord de rutilantes voitures avec leurs plaques rouges arborées fièrement, s’ils ne sillonnent pas entre deux avions les quatre coins du monde.  Abonnés aux grands palaces huppés, ils sont loin des misères et des souffrances de ceux   qu’ils   prétendent défendre. Elèves assidus des séminaires, des   conférences   internationales où ils jettent en pâture l’honneur et la dignité de nos Institutions et ceux qui les incarnent pour des prébendes, on comprend bien leur activisme de terroristes en col blanc.

Dès lors à la place de Société civile, le terme société d’abondance ne serait- il pas plus approprié pour ces alchimistes, magiciens qui ont le don de transformer le bronze en or, le loup et le renard en agneau ?

Dix-sept ans après ce constat, qu’est ce qui a vraiment changé sous nos cieux dans le comportement de ces personnes ? Sauf que le douillet nid d’oiseaux d’orfraie s’est accru avec une couvée poussins, de jeunes rapaces au bec aussi pointu et aux   serres aussi acérées.  Ils ont pour noms Amnesty International, Forum Civil. Le Patriarche avait été nommé Président du Comité Sénégalais des Droits de l’Homme. L’autre avait eu l’infime privilège d’hériter du poste de Délégué Général à l’Organisation    de la Francophonie de Dakar en 2014. On n’avait pas entendu les frères siamois depuis fort longtemps.

A quelques encablures des prochaines élections présidentielles, ces oiseaux picoreurs pour reprendre le romancier Balzac ont réapparu et repris leur envol de transhumance, au gré des saisons ou cycles politiques, vers les champs de Pastèques, pardon de Pastef, le gésier plein, gazouillant des airs du genre « Nous n’entendons pas rejoindre les thuriféraires du Régime pour chanter les louanges de Macky Sall et de sa famille ! »   « La République est en train de foutre le camp ! Si le Président n’arrête pas les interpellations et arrestations, il y’aura la guerre civile ! » Comble de contradictions auxquelles l’homme hors du commun, le Messie nous a habituées, Chef des Patriotes, Chantre de la Gestion Rigoureuse et Transparente a fait ce dernier son Conseiller spécial, à la consternation générale jusque dans ses rangs. Le motif de leur indignation est que cet homme avait été épinglé lors de cet évènement de la Francophonie dans un marché de gré à gré de 65 milliards. Heureusement qu’il existe une vraie société civile dans la jeune génération comme le « Forum du Justiciable » de Babacar Ba qui n’est pas épargné par ces terroristes et d’autres

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est certain que ces intrigues mesquines, ces congrégations oisives sous fond de bouffonnerie de la part de ces personnes vont mourir   de leur belle mort, malgré leur forte amplification médiatique

Maître Djibril War,
Directeur de l’Ecole du Parti de l’APR

 

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