Publié le 16 Jan 2014 - 21:32
LE SÉNÉGAL AU GROUPE CONSULTATIF DE PARIS

 Le secteur privé fait part de ses contraintes

 

L'Etat sénégalais va tenter d'obtenir 1 853 milliards de francs Cfa pour le financement de sa stratégie de développement économique et social, lors d'une rencontre capitale prévue les 24 et 25 février 2014 avec le Groupe consultatif de Paris. Mais pour le secteur privé national, qui reste engagé pour le principe de l'émergence, un problème de timing se pose avec l'agenda du gouvernement.

 

Au groupe consultatif de Paris prévu les 24 et 25 février prochains, le Sénégal va tenter de décrocher un financement de 1 853 milliards de francs Cfa. C'est l'information que le ministre de l'Economie et des Finances a tenu à confirmer hier au cours d'une rencontre avec le secteur privé. L'objectif de cette réunion visait donc à informer le secteur privé des projets sur lesquels il y a un gap financier et sur lesquels il faudra peser pour mobiliser le montant recherché des partenaires techniques et financiers du Sénégal.

Ce gap s’élève à 2 964 milliards dont 1 111 milliards doivent provenir justement du secteur privé national, a indiqué Amadou Ba au cours de l'exposé des différents projets devant concourir au Plan Sénégal émergent (PSE).

En effet, le PSE met l'accent sur 102 projets publics dans les secteurs d'appui à la croissance qui renferment les infrastructures et les services de transports et énergétiques, les secteurs productifs tels que l’agriculture et la sécurité alimentaire, la pêche, l'élevage, les secteurs à valorisation de capital humain, l'eau potable, l'assainissement, l'éducation et la formation, la santé et la nutrition, mais également la protection sociale. Mais selon le ministre Ba, la question majeure sera celle de l'énergie. «Tous ces points sont visés pour atteindre un taux de croissance de 7% entre 2014 et 2018», a-t-il mentionné. 

En ce qui concerne le PSE, il est l'aboutissement de la mise en cohérence des axes stratégiques, d'objectifs sectoriels et lignes d'action aux projets et programmes de développement dans un cadre budgétaire sur la période 2014/201. ''La transformation structurelle de l'économie et la réalisation d'un taux de croissance moyen de 7% à 8% sur la période 2014-2018 est la principale problématique du Plan Sénégal émergent», a-t-il rappelé.

Baïdy Agne prudent

Le président du Conseil national du patronat (CNP), Baïdy Agne, a renouvelé l'engagement du secteur privé dans la réalisation de ces différents objectifs, dont la création d'emplois massive et productive, tout en appréciant la cohérence de l'administration. «Il est important que le secteur privé soit unitaire», a souligné le patron du Cnp. «Le vrai objectif, c'est l'émergence du Sénégal.»

Toutefois, en ce qui concerne la mobilisation des 1 111 milliards par le secteur privé, Agne a rappelé que le privé n'a pas le même timing que l'État. «Nous venons juste de prendre connaissance des différents projets dans lesquels le secteur privé est impliqué», a-t-il fait comprendre non sans réaffirmer l'ambition de réunir toutes les conditions pour atteindre cet objectif.

Présent à cette rencontre, le ministre de la Promotion des investissements et du Partenariat, Diène Farba Sarr,  a avancé que "le gouvernement a pris l'engagement de faire du secteur privé un moteur et un acteur de la croissance'' et qu'une journée spéciale sera accordée au secteur privé" cette année.

ANTOINE DE PADOU

 

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