Publié le 4 Aug 2014 - 11:27
LOUGA- ABUS DE CONFIANCE PORTANT SUR 29 514 110 FRANCS CFA

Plainte contre le premier adjoint au maire 

 

A peine le nouveau Conseil municipal installé, le premier adjoint au maire est rattrapé par une plainte pour abus de confiance. Makhtar Diop dit Ndiaga Yandé est poursuivi par Abiboulaye Samb, son ex-associé en Btp. Ce dernier estime que le mis en cause lui doit la somme de 29 514 110 francs Cfa.
 
 
Dans la collaboration entre Makhtar Diop dit Ndiaga Yandé et Abiboulaye Samb, le dernier nommé apparaît comme la cheville ouvrière de toutes les réalisations. Le plaignant avait pour mission la gestion technique, la confection des dossiers d’appels d’offres, l’exécution et le suivi des travaux de chantiers. Quant à Makhtar Diop, son rôle le confinait dans le préfinancement des marchés et l’encaissement des décomptes.
 
Dans sa plainte en date du 2 juin 2014, Abiboulaye Samb renseigne qu’en 2007, celui qui est par ailleurs le coordonnateur régional de l’Asbef, l’a appelé dans son bureau pour lui proposer un partenariat entre Le Sahel et Keur gi, leurs Gie respectifs. De 2008 à l’arrêt des activités du requérant en juin 2013, les deux associés ont été liés par dix-sept marchés d’un  montant cumulé de 471 493 331 francs Cfa. A préciser que douze seulement de ces marchés ont été menés sous le couvert du Gie Le Sahel. Les cinq autres sont répartis entre les Gie Keur gi et Gaïndé Fatma dont le responsable est le propre frère de Makhtar Diop. 
 
Selon les termes de la plainte, les bénéfices nets sont estimés à 117 873 331 francs. Diop et Samb s’étaient entendus dès le départ sur la répartition des gains en trois parties, les 2/3 au premier nommé et le 1/3 au second. Après chaque réception des travaux, le maître d’ouvrage virait les décomptes dans le compte du Gie Le Sahel qui remettait à Keur gi ses honoraires. Abiboulaye Samb estime globalement le tiers qui lui revient à 39 291 110 francs. Sur ce montant, il affirme avoir déjà perçu 9 775 000 francs, incluant les montants perçus mensuellement, différentes prises en charge, et des dettes que son associé a payées pour lui. 
 
Abonné de faux
 
Par devers sa personne, il garde les attestations afférentes signées par un certain Maniang Niang, dépeint par Abiboulaye Samb comme une personne extérieure au Gie, mais recevant annuellement son mouton de Tabaski de Ndiaga Yandé. Quelqu’un n’ayant aucune compétence, aucun droit de signature et de décision, mais, dont paradoxalement le nom  accompagne la signature de tous les documents engageant le Gie. Le fictif est poussé à tel point que sur les différents papiers à l’insigne de celui-ci, le numéro de contact du «président fantôme» fait l’objet d’une certaine manipulation. 
 
L’astuce a consisté à changer l’indicatif Orange (77) par celui de Tigo (76), et de garder le reste. De ce fait, Maniang Niang était sans cesse injoignable. Pratiquement absent de tout le processus, mais bien présent sur toute la paperasse, l’homme est connu comme une des vieilles fréquentations du mis en cause. Mieux, il ne «préside» pas seulement aux destinées du Gie Le Sahel. Il apparaît aussi sous les traits de personne morale de la mutuelle de santé Wer gi yaram. 
 
Engagement trahi
 
C’est le non-respect d’un engagement pris par Ndiaga Yandé qui a fini par exaspérer Abou Samb et à le conduire à porter plainte. L’auteur raconte : « En 2008, pour mieux gagner ma confiance, il propose de me construire une maison pour sortir de ma situation de locataire, en plus des 125 000 francs à me donner par mois pour mes charges. En juin 2011, il me loue à 25 000 francs sa maison sise au quartier Santhiaba nord. Ce qui réduit à 100 000 le montant à me donner mensuellement.  L’ayant souvent interpellé par rapport à ma maison qui tarde à prendre forme, il me demandait patience. Ne voyant rien venir, j’ai engagé des démarches à l’amiable et mis à contribution une bonne volonté’’. Mais, cela n’a rien donné. Abiboulaye Samb a fini par ester en justice.
 
Moustapha SECK
 

 

 

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