Publié le 9 Jun 2016 - 10:53
LUTTE CONTRE LA MENACE TERRORISTE

Les Américains listent les failles et les atouts du Sénégal

 

Exposition à la menace, manque de moyens et de coordination, vulnérabilité au niveau des frontières. Si le rapport sur le terrorisme du gouvernement américain publié le 2 juin dernier se limitait à ces points, il y aurait de quoi s’inquiéter. Mais, le document note aussi la résilience du pays et les initiatives prises par les autorités.

 

Le gouvernement américain a publié, le 2 juin dernier, son rapport annuel sur le terrorisme et la lutte contre ce fléau. Un document disponible sur le site du gouvernement américain www.state.gov. Il renseigne sur la menace qui guette le pays et affirme que ‘’le Sénégal lui-même pourrait devenir de plus en plus une cible pour des attaques terroristes’’. Sous ce rapport, les Américains pensent que ‘’la gendarmerie du Sénégal, la police nationale, des douanes, et les organisations nationales de renseignement manquent de capacité à détecter, dissuader et prévenir les actes de terrorisme dans leur propre territoire’’.

Autrement dit, la menace est réelle et le Sénégal manque de moyens pour faire face. Un danger qui provient de l’engagement du pays dans les théâtres d’opération de maintien de la paix dans la sous-région, particulièrement au Mali. Cette vulnérabilité est plus perceptible dans les localités frontalières, selon le rapport. ‘’Les zones dans la partie méridionale et orientale du pays ont beaucoup moins de ressources pour détecter et dissuader les extrémistes qui voyagent à travers cette zone’’, selon les Américains. Autre faille, le manque de coopération et de coordination entre les différentes institutions de l’Etat intervenant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

L’Etat n’a pas croisé les bras

Cependant, il y a des motifs de satisfaction. Car, si l’on se fie au rapport, l’Etat n’est pas resté les bras croisés. Au contraire, les autorités multiplient les initiatives pour se doter de moyens à la hauteur du risque. Le Sénégal a également participé à la lutte antiterroriste du gouvernement américain sur des programmes de renforcement des capacités, tels que le Programme d'aide antiterrorisme. Il a aussi reçu un financement conséquent et une formation importante du gouvernement français, souligne le document.

Outre cela, le gouvernement a également travaillé à améliorer sa capacité d'application de la loi par la participation à des efforts multilatéraux dans le cadre de l’Union africaine et de la Cédéao. Le pays a d’ailleurs accueilli un deuxième Forum international annuel sur la paix et la sécurité, en novembre dernier. Il s’y ajoute une volonté concrète affichée à travers les actions menées sur le terrain. ‘’Les importantes mesures d'application de la loi prises contre les terroristes en 2015 comprenaient l'arrestation de plusieurs chefs religieux qui ont été accusés d'avoir des liens avec des organisations terroristes telles que Boko Haram et Al-Qaïda. En Octobre, la police a procédé à plusieurs arrestations afin de maîtriser un réseau d'extrémistes violents  associés avec le chef présumé de Boko Haram Makhtar Diokhané’’, poursuit le rapport.

Bien que ne disposant pas d’une législation globale contre le terrorisme, le gouvernement a modifié en 2007 le Code criminel pour établir des infractions pénales pour des actes terroristes. ‘’L’article 279 du Code pénal permet à l'Etat de poursuivre un individu ou un groupe qui engage volontairement un acte de trouble à l'ordre public ou le fonctionnement normal des institutions nationales et internationales, par l'intimidation ou la terreur. « La peine maximale est la prison à vie »’’, précise la loi.  

Au-delà des moyens déployés, le pays peut aussi compter sur ses traditions culturelles et religieuses jusqu’ici fermées aux idéologies extérieures, celles violentes en particulier. ‘’L'Islam au Sénégal est organisé autour de plusieurs confréries influentes qui sont généralement tolérantes et ne prêchent pas une idéologie extrémiste. Ces confréries sont également assez résistantes face aux influences extérieures’’.

BABACAR WILLANE

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