Publié le 17 Feb 2012 - 10:20
MARCHE DU M23

Idy brave l’interdit

Le leader de la coalition ''Idy4president'' a tenté de percer le bouclier formé par les forces de l’ordre au rond-point Sandaga hier et dans d’autres coins du centre-ville. C’était aux fins de l’empêcher d’arriver à la place de l’Indépendance.

 

 

11H 30mn, le cortège du candidat à la présidentielle de 2012 quitte le Point E. Domicile du leader de la coalition ''Idy4président'', Idrissa Seck. Direction la place de l’Indépendance en passant par Colobane, l’autoroute, l’avenue Lamine Guèye, le ministère de l’Intérieur, le boulevard de la République puis la place de l’Indépendance pour participer à la marche initiée par les forces vives du M23. Cependant, la caravane orange n’en aura pas l’occasion. Les forces de l’ordre lui ont barré la route à hauteur du rond-point Sandaga. Armés de matraques et de bombes lacrymogènes, les policiers ont voulu dissuader les ''rewmistes'' de continuer leur chemin. Des discussions sont entreprises sur place entre la hiérarchie policière sur place et des membres du staff d’Idy dont l’ancien ministre Bacar Dia. Rien à faire après près de 45 minutes d’échanges. Des ordres ont été donnés. Il faut les respecter. Contraints, M. Seck a pris le micro pour s’adresser à ses vis-à-vis du haut de sa voiture. ''Je tiens personnellement à adresser un message extrêmement clair aux forces de sécurité pour leur dire qu’elles ne doivent obéissance qu’à la loi. Elles ne doivent obéissance qu’à la Constitution du pays. Elles n’ont pas le droit d’obéir à un ordre illégal d’où que vienne cet ordre fût-il du président de la République. Lorsque le président de la République viole la Constitution, lorsque les institutions sont à terre, les forces de sécurité ne doivent pas prêter les équipements et les hommes à des autorités au lieu de les mettre à la disposition du peuple sénégalais pour leur défense''. Idy a ajouté dans cette optique qu’elles ne doivent non plus ''en aucune manière être transformées en une milice au service d’un parti politique''. Leur faisant aussi comprendre que ce bouclier empêchait son convoi de poursuivre son chemin. ''Nous disons aux forces de sécurité que nous ne pouvons pas continuer notre caravane de campagne électorale en direction des populations du Sénégal. Nous ne pouvons pas continuer l’exercice des libertés et droits garanties par la Constitution de notre pays'', a affirmé Idy. Les forces de l’ordre ne sont pas les seules à être savonnées par le leader de la coalition ''Idy4president''. Les autorités administratives et politiques en ont eu pour leur grade. Idy a qualifié l’attitude de ces dernières qui auraient interdit la manifestation du M 23 de dictature. ''L’autorité administrative vient d’abolir par un acte manifestement illégal la sécurité garantie par la Constitution, le code électoral et les lois de notre pays. Cela n’a pas d’autre nom. Cela s’appelle l’instauration de la dictature'', a-t-il dénoncé. A cet instant, celui qui semble être le chef du détachement de la police présent au rond-point Sandaga donne l’ordre à ses éléments de charger les grenades. Il tient à disperser la foule. Idy descend de sa voiture. Il était 12h 47 minutes. Il essaie de contourner le bouclier humain de la police et arpente la rue de Thiong. Sa délégation est interceptée à l'intérieur de cette rue de Thiong par des éléments de police qui ont lancé une grenade lacrymogène. Ça court Dans tous les sens. Idy et ses gardes du corps tentent de passer par l’avenue Faidherbe. Là aussi, l'issue leur est barrée. Ils se replient alors au rond-point de la Poste de Médina. Idy fait face aux policiers et ses narines en prennent du gaz lacrymogène. Ses yeux coulent, un mouchoir lui est remis. Il finit par se replier et rentrer au point E.

 

BIGUE BOB