Publié le 21 Mar 2018 - 23:46
MENDICITE, ENLEVEMENTS D’ENFANTS, PROSTITUTION FORCEE…

La traite des personnes ne s’arrête jamais

 

Mendicité, prostitution déguisée et forcée, travail domestique et prélèvement d’organes sur des individus sont des formes de traite des personnes présentes au Sénégal.  Le ministère de la Justice cherche les moyens d’endiguer ces phénomènes.

 

Acteurs importants dans la chaine de protection et de prise en charge contre la traite des personnes et des migrants, les procureurs généraux, les avocats généraux et les substituts généraux des cours d’appel sont en conclave de trois jours à Saly, pour renforcer leurs capacités dans cette lutte. Car la traite des personnes est aujourd’hui la troisième activité criminelle la plus fructueuse, après le trafic de drogue et le trafic d’armes.

Mody Ndiaye, Secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (Cnltp), souligne que ‘’la traite des personnes est une criminalité extrêmement violente qui évolue sans cesse’’. Relevant du crime organisé, elle frappe de plein fouet les femmes et les enfants. Or, malgré les efforts consentis par l’Etat, ce phénomène persiste et demeure ‘’une triste réalité. Conscient que la traite des personnes est un ‘’réel défi’’ et ‘’un obstacle au développement et à l’Etat de droit’’, le ministère de la Justice, avec l’appui technique et financier de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Unodc) outille les acteurs de la justice.

D’autant que le pays subit de plein fouet le phénomène des rapts et enlèvements d’enfants. Ces derniers sont, selon Issa Saka, Coordonnateur des projets à l’Unodc, ‘’des manifestations de la traite’’. Toutefois, précise-t-il, ‘’selon la convention, le prélèvement d’organes peut être une des formes. Puisqu’on n’est pas sûr que ces rapts d’enfants ou ces enlèvements vont déboucher sur les prélèvements d’organes, on ne peut pas encore se prononcer pour dire que ce sont des cas de traite. Mais ce sont des possibilités qui sont réelles’’.

Ainsi, ‘’l’objectif de la formation, c’est de sensibiliser les magistrats sur ces possibilités-là. Mais aussi de prendre en charge les questions liées à l’exploitation de la mendicité, de la prostitution déguisée et forcée, du travail domestique. C’est les trois formes les plus visibles au Sénégal. Nous voulons sensibiliser les chargés d’application de la loi pour que la loi sénégalaise s’applique davantage sur ces questions-là’’.

‘’Trop d’enfants sont victimes de traite dans notre pays’’

En effet, la loi de 2005 sur la traite des personnes n’est pas très bien connue et son application est un peu timide. ‘’Nous voulons plus de poursuites, de condamnations, parce qu’il y a des gens qui exploitent les enfants, des femmes. Et ces personnes le font de façon impunie’’. Cette impunité fait que des statistiques fiables ne peuvent toujours pas être obtenues.

Par ailleurs, Mody Ndiaye, Secrétaire permanent de la Cnltp, a exprimé son indignation face à la nouvelle forme d’exploitation des enfants. ‘’Nous le déplorons et nous l’avons souligné dans notre rapport qui a été remis au Premier ministre cette année. Il y a encore trop d’enfants qui sont victimes de traite dans notre pays. Pour l’Etat, il ne s’agit pas que de réprimer, il faut éduquer, se parler, sensibiliser. Les personnes qui utilisent ces enfants, qui sont vulnérables, en les soumettant à des formes de travail qui sont interdits par la loi, on doit leur parler. Sinon, la loi, on souhaite qu’elle soit appliquée’’.

‘’Il n’y aura jamais un gendarme, un policier derrière chaque enfant, derrière chaque parent. Il y a une notion de responsabilité que chacun d’entre nous doit incarner pour pouvoir sauver toutes les couches vulnérables de notre pays. De nombreuses familles utilisent de plus en plus ces enfants pour les travaux domestiques. C’est inacceptable et intolérable. La cellule fera de son mieux pour que ces phénomènes-là soient dénoncés pour qu’ils puissent être enrayés a jamais’’.

KHADY NDOYE [MBOUR]

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