Publié le 18 Apr 2013 - 08:05
PROFIL – SUBSTITUT DU PROCUREUR SPÉCIAL

Antoine Félix Diome, un dur à cuir adepte du «Je»

Derrière le Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement (CREI), Alioune Ndao, se cache Antoine Félix Abdoulaye Diome.

 

Ce jeune magistrat, né il y a près d’une quarantaine d’années à Khombole, une localité située dans le département de Thiès, est son adjoint. Tony, comme l’appellent ses intimes, a obtenu son Brevet de fin d’études moyens (BFEM) au lycée Malick Sy de Thiès. Il poursuit ses études au lycée Blaise Diagne de Dakar où il décroche le Baccalauréat, avant de s’inscrire à la faculté de Droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. La maîtrise en poche, l’étudiant passe le concours de l’École nationale d’administration (ENA), un succès qui lui ouvre les portes de la magistrature en 2000.

 

Antoine Diome est alors affecté au parquet de Diourbel, puis il est muté comme substitut général près le parquet général de la Cour d’appel de Dakar. De substitut général, il passe délégué du procureur du tribunal départemental de Guédiawaye, avant de se retrouver comme second de Alioune Ndao au niveau de la Crei. Ce choix a été contesté par les libéraux. Ils ont même introduit une requête devant la Cour suprême articulée sur le fait qu’Antoine Félix Diome ne remplit pas les critères relatifs aux conditions de groupe et de grade pour la nomination des membres de la Cour. Par conséquent, les libéraux voulaient obtenir l’annulation de toutes les enquêtes effectuées par le jeune magistrat, dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Mais le gouvernement a vite fait de hisser le substitut du Procureur spécial à des emplois du deuxième grade, premier groupe, sixième échelon lors de la dernière session du Conseil supérieur de la magistrature.

 

Néanmoins, cette parenthèse soulevée jadis par les libéraux n’entache en rien les compétences du jeune magistrat, estime-t-on généralement chez ses collègues. «Éloquence et pertinence» sont les deux qualités qui reviennent le plus, le concernant. D’ailleurs, quand il représentait le parquet général en Cours d’assises, certains avocats le redoutaient. «J’aurais préféré avoir un autre parquetier en face car, lui, il dissèque tous les points de droit», aimaient dire les conseils dont les arguments de défense de leurs clients n'étaient pas toujours solides.

 

«L'élève qui surpasse le maître»

 

Aujourd'hui comme hier, Antoine Diome fait la fierté de l’un de ses anciens professeurs à l’Ena. Le juge Amadou Baal, pour ne pas le nommer, n’avait pas hésité à décerner un satisfecit à son ancien élève et jeune collègue. Après avoir recueilli le réquisitoire de Antoine Diome, lors d’une session de la Cour d’assises de Dakar, le président Baal, directeur de cabinet de la Garde des Sceaux Aminata Touré, avait lancé à l’endroit du jeune magistrat : ‘’Aujourd’hui je peux dire que la relève est assurée, car l’élève a surpassé le maître’’. Par contre un autre juge, qui a eu à siéger avec Antoine Diome, estime que le substitut du procureur spécial gagnerait à se départir d'une «perception démesurée de sa personne». «Il est trop brillant et très bien éduqué, mais son seul défaut c’est qu’il aime le «Je» et est trop pressé», estime notre interlocuteur.

 

FATOU SY

 

 

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