Publié le 18 Apr 2013 - 10:22
REVUE DE PRESSE SENEGAL

L'inculpation de Karim Wade à la Une des quotidiens

 

La nouvelle de l‘inculpation de Karim Wade pour enrichissement illicite est le principal sujet traité par les quotidiens du jeudi.

 

Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, tout-puissant ministre d’Etat dans différents gouvernements sous le règne de son père, a été placé sous mandat de dépôt et écroué la veille à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, à Dakar, en même temps que certains de ces complices présumés.

 

M. Wade était en garde-à-vue depuis 48 heures. Il avait été interpellé lundi peu après avoir déposé les justificatifs de l’origine licite de ses avoirs évalués à 694 milliards de francs CFA par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).

 

Le parquet de la CREI s’est dit peu convaincu par ‘’la qualité des réponses’’ apportées par l’ancien ministre d’Etat à la mise en demeure qui lui avait été signifiée un mois auparavant, dans le cadre de la traque des biens ''mal acquis''.

 

Il courait depuis le risque d’être inculpé. Ce qui est arrivé, comme annoncé par Le Soleil. Selon ce quotidien, Bibo Bourgi, Pape Mamadou Pouye, Pierre Agboba, Mbaye Ndiaye, Cheikh Diallo, Alioune Samba Diassé et Alioune Konaré ont été également inculpés pour complicité d’enrichissement illicite.

 

‘’Karim Wade écroué’’, annonce également Sud Quotidien. ‘’Karim Wade & Cie +enrebeussés+ à minuit’’, précise Le Populaire, dans un jeu de mot évoquant l’emprisonnement du mis en cause à Rebeuss, la grande Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Dakar.

 

‘’Ils ont passé leur première nuit en prison. Karim Wade inculpé et placé sous mandat de dépôt à Rebeuss par la Commission d’instruction de la CREI pour le délit d’enrichissement illicite, hier (mercredi) un peu avant minuit. Ses prête-noms et complices Cheikh Omar Diallo, Ibrahima Khalil Bourgi, Pierre Agboba, Papa Alioune Samba Diassé, Alioune Konaré et Mbaye Ndiaye écroués pour complicité d’enrichissement illicite’’, rapporte le journal.

 

‘’Du sommet au gouffre’’, souligne L’As. ‘’le fils de l’ancien président de la République a été le premier à passer à la trappe, suivi de son ami Bibo Bourgi, Mbaye Ndiaye, Cheikh Diallo, Pape Mamadou Pouye, Pierre Agboba, Boubacar Konaté et Aliou Samba Diassé’’, rapporte ce quotidien.

 

‘’En fait, ajoute-t-il, le procureur spécial a requis le mandat de dépôt et le juge Cheikh Bèye n’y est pas allé par quatre chemins pour les envoyer à Rebeuss. Cependant, si le fils de Wade a semblé prendre les choses avec philosophie, ce n’est pas le cas de son ami Bibo Bourgi (…)’’.

 

‘’Un prince à Rebeuss’’, la maison d’arrêt et de correction dakaroise située non loin du centre de la capitale sénégalaise, affiche le quotidien Enquête dont la Une s’illustre d’une photo rappelant les splendeurs passées de l’ancien tout-puissant ministre d’Etat sous le régime de son père, l’ancien président Abdoulaye Wade.

 

‘’Karim Wade est tombé. Le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade a passé sa première nuit hier (mercredi) à la prison de Rebeuss, après 14 heures passées à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI)’’, écrit ce journal.

 

‘’+De la gloire à la gloriole+. Ce n’est pas le titre d’un roman. Cela renvoie au drame intérieur que vit certainement Karim Wade, interné depuis hier dans un hôtel inconfortable qu’est la prison de Rebeuss. Le procureur spécial, Alioune Ndao, cherche à révéler à la face du monde qu’il a pillé nos maigres ressources ; contrairement à son père qui aimait à dire à sa maman qu’il a bien travaillé’’, note Direct Info dans un bref commentaire sous forme de billet.

 

‘’Inculpé et placé sous mandat de dépôt par la Commission d’instruction de la CREI (Cour de répression de l’enrichissement illicite), Karim Wade a été totalement compromis par AHS et DP World SA’’, deux entreprises opérant à l’aéroport et au port de Dakar, explique Le Quotidien. ‘’C’est la clé de son incarcération après 48 heures de garde à vue’’, selon ce journal.

 

‘’Karim touche le fond’’, estime Walfadjri. ‘’Rebeuss accueille un hôte de marque depuis hier (mercredi). Aussitôt après l’expiration de sa garde à vue (deux jours), il a été déféré au parquet spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et placé sous mandat de dépôt. Ses camarades de parti frappé d’une interdiction de voyage sont tous en sursis’’, écrit le même quotidien.

 

‘’En plus de l’enrichissement illicite, la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a collé à Karim Wade le délit de concussion. Pour les autres interpellés inculpés et placés sous mandat de dépôt, seule la complicité d’enrichissement illicite est retenue’’, indique Libération.

 

Le journal se fait en même temps l’écho de la réaction de l’ancien président Abdoulaye Wade : ‘’Je suis abattu ! Et c’est Macky (Sall, son successeur et ancien Premier ministre) qui m’a fait ça ?’’.

 

‘’En colère, (Me Wade) veut descendre sur Dakar’’, mais le président ivoirien Alassane Ouattara ‘’l’en dissuade’’, relève Rewmi, là où La Tribune laisse entendre que c’est justement son père qui ‘’l’a tué’’.

 

‘’Son papa qui l’aime passionnément avait la certitude qu’il était le plus intelligent du Caire au Cap. Il ne ratait aucune occasion pour lui tresser des lauriers sans aucune forme de pudeur (…) Mais ce qui a le plus rendu furieux les Sénégalais, c’est quand Wade-fils a été promu +ministre du ciel et de la terre, après une cuisante défaite électorale, aux locales de 2009 allant jusqu’à perdre dans son propre bureau’’, écrit ce journal.

 

Ses avocats, pour leur part, ne souhaitent qu’une seule chose, déclinée sous la forme d’un mot d’ordre à la Une de Grand place : ‘’Que ses droits soient respectés’’.

 

L’Observateur rapporte ainsi que les conseils de Karim Wade plaident non coupable pour leur client. ‘’Partant de leur saisine de la Cour de justice de la CEDEAO jusqu’au dépôt de la réponse à la mise en demeure et à l’arrestation de leur client, (ils) ont passé en revue (lors d’une rencontre avec la presse) toutes les +péripéties et dérives+ qui jalonnent cette affaire’’, écrit-il.

 

 

 

APS

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