Publié le 27 Nov 2012 - 14:00
SÉNÉGAL

Un émigré sur quatre revient au bercail mais...

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Après cinq ans passés à l’étranger, un migrant sur quatre est rentré vivre au Sénégal, selon l’Institut national d’études démographiques (INED) basé en France, d'après un article de l'agence ''irinnews.org''. Lequel explique que ''bon nombre d’entre eux ont acquis de nouvelles compétences qui pourraient favoriser le développement, mais la plupart ne reçoivent pas suffisamment d’aide pour réintégrer leur famille ou cibler leurs compétences, ce qui signifie une perte de ressources, indiquent les organisations d’aide aux migrants du Sénégal''. Selon les statistiques les plus récentes, poursuit la même source, l’Organisation internationale des migrations (OIM) estime que quelque 500 000 Sénégalais travaillent à l’étranger, principalement en Afrique de l’Ouest et en Europe. ''La plupart des migrants sénégalais s’installent en Gambie et les 45 pour cent restants partent pour la France, l’Italie et l’Espagne.

 

La moitié des migrants seront de retour dans leur pays d’origine dans un délai de 30 ans, selon les estimations de l’INED'', d'après l'organe de presse. Les compétences acquises par les migrants de retour peuvent stimuler l’économie locale, a noté Mame Mbargane Thiam, représentant national de la fondation CEPAIM, un organisme espagnol qui aide les migrants à préparer et à réussir le retour dans leur pays d’origine. Il a évoqué le cas d’un migrant qui s’est installé à Kaolack, une ville du centre-ouest du Sénégal, pour y ouvrir une usine de production de sel qui emploie jusqu’à 100 personnes, ''Mais ils ne reçoivent pas l’aide que le gouvernement sénégalais ou d’autres partenaires devraient leur fournir''.

 

Les migrants de retour partagent cette opinion et disent se sentir abandonnés par le gouvernement de leur pays d’accueil et par le gouvernement de leur pays d’origine, poursuit l'article, citant le cas de Tafsir Dia, un migrant âgé d’une quarantaine d’années, qui a travaillé en Espagne pendant 16 ans, et aujourd’hui employé par une entreprise espagnole implantée au Sénégal. ''C’est injuste, je n’aurais pas dû perdre mes droits en Espagne alors que je participais au développement de l’économie espagnole'', a-t-il dit à Irin, expliquant qu’il n’avait plus le droit d’accéder à l’argent qu’il avait versé au cours des deux dernières décennies pour financer sa retraite, son assurance santé et d’autres services.

 

(…) A en croire la même source, citant Federico Barroeta, coordonnateur du projet migrant en Afrique de l’Ouest de l’Organisation internationale du travail (OIT), les migrants qui reviennent de France ont en général une meilleure situation que les migrants qui reviennent d’Espagne, car ils sont souvent plus âgés et plus instruits, ils ont vécu sur place plus longtemps et ont eu davantage de temps pour préparer leur retour. La récession qui secoue l’Espagne a mis un habitant sur quatre au chômage et forcé bon nombre de migrants à tenter de rentrer chez eux, bien souvent sans argent. ''Près de la moitié des demandes adressées à l’OIT par des migrants concernant la façon de rentrer chez eux venaient des Sénégalais qui sont sans emploi en Espagne'', poursuit l'agence de presse.

 

Lequel relève qu'il est difficile d’évaluer la proportion de retours forcés et de retours volontaires, car il n’y a pas de définition universelle de ces termes. La situation des migrants forcés au retour - en général, lorsque leur demande d’asile est rejetée - est plus difficile à gérer, car la plupart d’entre eux sont peu préparés, indique l’OIM. Bon nombre d’entre eux souffrent de dépression et sont rejetés par la société à leur retour chez eux, a ajouté l’OIM. Le ministère des Sénégalais de l’Extérieur a mis en place un fond d’investissement pour les migrants, baptisé FAISE [Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’Extérieur], qui permet, par exemple, à quelque 30 migrants de retour de bénéficier de prêts de 9 540 dollars (près de 5 millions F Cfa) chaque année.

 

Le CEPAIM accorde des bourses d’un montant de 1 907 dollars (près d'1 million F Cfa) à des migrants sélectionnés qui ont réalisé un plan d’affaires, suivi une formation en gestion financière et signé un document dans lequel ils s’engagent à ne pas retourner en Espagne avant un délai de trois ans. Si les migrants ont besoin d’argent, ils ont également besoin d’informations et de temps pour préparer et planifier leur retour, indique Guité Diop de l’OIT, directeur des politiques au programme de migration du Sénégal. Ils organisent également des ateliers de formation à destination des migrants et de leurs familles, car 75 pour cent de l’argent envoyé au Sénégal est consacré à l’achat de produits de consommation quotidiens, a-t-il dit.

 

 

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