Publié le 23 Jun 2016 - 00:17
SESSION UNIQUE A LA FACULTE DE DROIT DE L’UCAD

Les étudiants menacent de bloquer l’université

 

L’accalmie notée à la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) de l’Ucad n’aura duré que le temps d’une rose. Les étudiants, qui ont organisé hier une journée morte, comptent reprendre la bataille pour protester contre la session unique en vue à la FSJP.  

 

La crise qui secoue la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) est loin de connaître son épilogue. En réponse à la décision des autorités de ladite faculté d’organiser une session unique, le collectif des amicales d'étudiants de l'Ucad a observé une journée morte sur l'ensemble du campus pédagogique. Face à la presse hier, les étudiants ont manifesté leur opposition à cette mesure. Estimant que la session unique viole les principes du système Licence, Master, Doctorat (LMD), ils se veulent catégoriques : « Nous n’accepterons plus une session unique à l’Université », a déclaré le président de l’Amicale des étudiants de la FSJP, Mansour Ndiaye. Il promet que cette première action est un avertissement pour alerter l’opinion. « Nous  demandons aux professeurs de revenir à de meilleurs sentiments, car on n’exclut pas de faire arrêter toute activité pédagogique à l’Ucad », prévient le syndicaliste.  

Ayant encore en souvenir la session unique organisée en 2014 dans toute l’Ucad, les apprenants ne comptent plus revivre la même situation. Cette expérience, suite aux perturbations qui avaient conduit à la mort de l’étudiant Bassirou Faye, a laissé de mauvais souvenirs chez la majorité des étudiants. Ces derniers ne cessent de répéter qu’elle fut une expérience désastreuse. « Elle a entraîné des milliers de cartouchards », disent-ils. Fort du soutien des amicales des autres facultés, Mansour Ndiaye dénonce ce qu’il qualifie de décision arbitraire de l’administration et de « professeurs égoïstes ». Il soutient que la décision concernant la tenue d’une session unique a été prise de manière illégale, car l’assemblée qui a délibéré a été irrégulièrement constituée. « Le quorum  n’était pas atteint. Mais aussi, il n’y avait pas eu de vote encore moins de consensus », affirme-t-il.

Le retard sur le calendrier de la faculté, à cause de la grève des étudiants, avancé comme motif par le doyen pour justifier la session unique, n’est pas valable, selon les étudiants. Depuis l'application du système LMD dans l'enseignement supérieur, on parle de crédit (unité d'enseignement), ce qui donne la possibilité de capitaliser les unités d'enseignement, en fonction des évaluations par semestre. « Dans les pays qui ont appliqué le système LMD en premier, ils organisent leurs cours et évaluations en terme de session (été, hiver et automne). Ceci, c’est juste pour préciser que l’essentiel, c’est de respecter le quantum horaire, c’est-à-dire les 12 semaines par semestre », explique M. Ndiaye. 

Les professeurs au banc des accusés

Une fois n’est pas coutume, les étudiants pointent aussi un doigt accusateur sur leurs professeurs. Ils imputent la responsabilité des problèmes dans lesquels se trouve la FSJP, depuis quelques années, aux enseignants. « Aujourd’hui, c’est l’heure de dénoncer les abus de nos professeurs. A la faculté de Droit, le Master 2 dure au minimum 2 ans. C’est dû certes à la massification des effectifs, mais surtout à l’indisponibilité de certains professeurs qui font des cours à l’étranger. Ils passent tout leur temps à animer des colloques et à faire des cours dans les universités privées. Je peux citer l’université Amadou Hampathé BA, l’université du Sahel, l’UCAO, etc. »,  dénonce le président de l’Amicale de la FSJP. L’étudiant en Master 2 d’ajouter : « Ces professeurs privilégient maintenant les universités privées au détriment de l’université publique qui les a propulsés. Aujourd’hui, s’ils sont devenus professeurs, c’est parce que le public les a recrutés. C’est ce qu’ils ont tendance à oublier. »

Malgré les menaces et le refus d’entériner la session unique, l’Amicale se dit prête à négocier avec l’administration, afin de trouver une solution. « Si on termine les cours du second semestre, on peut procéder à l’évaluation des matières non optionnelles du second semestre et celles optionnelles, à la fois du premier et du second semestre, en fin octobre. Ceci nous permettra de faire deux sessions. C’est cette même procédure que la faculté avait appliquée, l’année dernière, et ça a donné des résultats », proposent les étudiants.

ABDOURAHIM BARRY (STAGIAIRE) 

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