Publié le 1 Sep 2018 - 19:03
ZIGUINCHOR - CAMPAGNE AGRICOLE 2018

Autorités rassurées, paysans inquiets 

 

Le déficit pluviométrique noté dans les 2/3 des postes de la région de Ziguinchor, n'a pas d'incidences négatives sur les cultures qui se portent bien. Un discours des autorités qui tranche avec la crainte des paysans.

 

Le 11 août dernier, le ministre de l'Agriculture et de l'Equipement rural était l'hôte de la région de Ziguinchor. A l'occasion, Dr Papa Abdoulaye Seck a visité un périmètre de 5 ha d'arachides à Silinkine (département de Bignona) dans la commune de Oulampane. Au terme de cette visite, le ministre s'est félicité de la "bonne tenue" des plantes en Casamance et a déclaré s'attendre à une excellente production. "Si ce qui est constaté sur le terrain se confirme, nous pouvons dire que la production sera bonne dans cette partie du pays, compte tenu de tous les efforts déployés par l'Etat pour bonifier notre agriculture", a-t-il conclu, avant de se rendre à Sédhiou et à Kolda, deuxième étape de sa tournée en Casamance.

Cet optimisme du ministre ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a rien à signaler. En effet, en se basant sur la moyenne d’une durée de 30 ans (1980-2010), sur les 18 postes de la région, les 12 sont déficitaires, soit les 2/3 des postes. A la date du 23 août 2018, la région de Ziguinchor a enregistré un cumul moyen de 600,1 mm d'eau. Avec des pics aux postes de Diogué (825,6), Thionck-Essyl (761,9), Djimbéring (727,2), Loudia Wolof (749,2), Nyassia (755,9) et Diouloulou (701,4). Par contre, le reste de la zone, à l’image de Niaguis (département de Ziguinchor), demeure déficitaire, avec un cumul en moyenne de 500 à 650 mm.

A noter, toutefois, que seul le poste de Sindian n'a pas encore dépassé la barre de 500 mm, à la même date. Selon le Service régional de l'agriculture de Ziguinchor, ce déficit n'impacte pas négativement sur le développement des cultures qui, au demeurant, ne souffrent pas de stress hydrique. "Il y a un bon développement des cultures. Globalement, les cultures comme le maïs, le mil, le riz ou encore le sorgho se comportent bien", rassure Casimir Sambou. Le service régional de la météorologie souhaite juste que l'absence de pluie ne dure pas. Un vœu qui a été exaucé, au vu des fortes pluies notées depuis 4 à 5 jours. Monsieur Diallo souligne qu'il existe des postes excédentaires par rapport à la normale (moyenne de 1980-2010) et qu'à date, les pluies sont relativement bien réparties dans le temps comme dans l'espace.

Seulement, cet avis des autorités compétentes et des acteurs réunis au sein du Groupe de travail pluridisciplinaire de suivi de la présente campagne n'est pas partagé par tous, notamment les paysans. "Nous sommes très inquiets. La pluie n'est pas au rendez-vous. Je suis présentement dans les rizières et l'eau n'arrive pas à couvrir les billons. Dans certaines zones, il n'y a pas d'eau", déplore Mariama Sonko, membre d'organisations paysannes.

HUBERT SAGNA

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