Publié le 11 Nov 2016 - 16:07
COOPÉRATION ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA FRANCE

Les raisons d’une frénésie diplomatique

 

Magnifier les relations économiques, aider l’Afrique à maintenir ses fils sur son sol et encadrer le Sénégal dans ses ambitions de devenir une terre de formation des soldats de la sous-région. Voilà les points abordés hier, lors d’une conférence de presse co-animée par les ministres des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye et Jean Marc Ayrault.

 

Les ministres des Affaires étrangères sénégalais et français sont revenus hier sur les relations entre les deux pays. Il s’agit notamment de paix et sécurité, économie et société. En matière de développement économique et sociale, le ministre français Jean Marc Ayrault a exprimé sa satisfaction de voir que des entreprises de son pays sont davantage présentes au Sénégal, attirées, selon lui, par le dynamisme du pays et l’environnement économique. Il y a aussi l’aide au développement qui se fait entre Etats, mais aussi entre collectivités locales. C’est ainsi que beaucoup de communes des deux côtés sont liées par des relations de coopération décentralisée.

Jean Marc Ayrault, décoré de l’Ordre du Lion, a même plaidé pour plus d’aide en faveur de l’Afrique. Il soutient s’être pleinement engagé dans ce sens. ‘’Actuellement, je présente le budget de l’année 2017. J’ai veillé à ce que l’aide publique au développement augmente de manière très forte, pas seulement en termes de prêt, mais aussi en termes d’aide directe pour des pays qui peuvent en avoir besoin plus que d’autres’’, souligne-t-il. Et au-delà de la France, il veut que toute l’Europe s’intéresse au continent et en fasse même sa priorité.  Il a promis de peser de tout son poids dans les instances où il participe, soulignant au passage son optimisme.

Ces initiatives, à entendre le ministre français, sont plus destinées à endiguer les flux migratoires qu’à développer le continent. ‘’Nos destins sont liés. Il faut veiller à éviter qu’il y ait des déséquilibres qui conduisent à des désespoirs, des découragements, des migrations incontrôlées, des trafics et des conflits’’, préconise-t-il. D’où l’importance que le ministre accorde au deuxième point, la sécurité. Car, pour maintenir les jeunes Africains dans le continent, il est indispensable qu’il y ait un niveau de développement qui leur offre de l’emploi. Il faut aussi une sécurité pour éviter qu’ils ne tentent de fuir la violence. ‘’Pour nous, en France, développement et sécurité vont ensemble. Nous n’opposons pas l’un à l’autre. C’est pourquoi je suis attaché à ce que la France s’engage davantage pour le développement des pays africains et mobilise l’Union européenne dans son ensemble’’, réitère-t-il.

Ainsi, il invite ses partenaires européens à ne pas regarder le continent uniquement à travers les problèmes. Car, s’il est vrai que problèmes il y en a, il est tout aussi vrai que l’Afrique est un monde d’opportunités avec une jeunesse dynamique qui ne demande que des propositions. D’ailleurs, c’est sur ce terrain de la sécurité que le Sénégal entend se positionner, si l’on se fie au ministre. D’après Jean Marc Ayrault, le Président Macky Sall lui a confirmé qu’il souhaite disposer d’une autonomie pour les Forces Armées sénégalaises. L’armée doit donc s’équiper et former davantage son personnel. Notamment l’armée de l’air. Une formation que le Sénégal veut non pas toujours à l’étranger, mais aussi sur son sol.

Devenir une terre de formation des soldats de la sous-région

De ce fait, le Sénégal veut aller plus loin en offrant à ses voisins la possibilité de lui envoyer leurs soldats pour se faire former. Une question se pose, dès lors. La France qui s’acquittait de cette tâche jusque-là veut-elle se décharger sur le Sénégal. Non, répond M. Ayrault. ‘’Ce n’est pas un abandon de la France. On respecte le choix du Sénégal. Si on nous demande de l’aide ou du concours, la France est là’’, se défend-il, ajoutant que le Sénégal veut jouer un rôle actif dans la sous-région.

Dans tous les cas, cette frénésie diplomatique notée ces derniers temps n’est pas près de s’arrêter. Et pour couronner le tout, le Président Macky Sall se rendra en France en visite officielle au mois de décembre. Interpellé sur les nombreux déplacements des officiels français sur le sol sénégalais, Jean Marc Ayrault, rétorque qu’il n’y a rien d’anormal. ‘’Pourquoi des visites ? On vient voir ses  amis. Il y a beaucoup de visites de Sénégalais en France. On n’en parle pas beaucoup, il est quotidien notre travail’’, lance-t-il.

BABACAR WILLANE

 

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