Publié le 10 Sep 2013 - 17:35
5E SESSION DE FORMATION EN DROITS HUMAINS

 Me Sidiki Kaba appelle à la modernisation de la justice

 

 

Pour le nouveau garde des Sceaux, l'heure est à la déclinaison de sa feuille de route dont la clef de voûte tourne entre la modernisation de la justice et la lutte contre l'impunité.

 

Le nouveau ministre de la Justice a effectué sa première sortie à l'occasion de la 5e Session annuelle d'enseignement en droits de l'Homme qui s'est tenue hier. Me Sidiki Kaba en a profité pour décliner sa feuille de route. ''Les grands axes qui me paraissent importants sont d'abord, la modernisation de la justice, la lutte contre l’impunité, l'indépendance des tribunaux», a-t-il souligné. «Ensuite, veiller au respect des droits de la défense qui sont des droits sacrés et à la présomption d’innocence de façon à ce que l’ensemble des procès (…) qui se passent ici au Sénégal puissent respecter les normes et garanties internationales.»

D'autre part, Kaba a insisté sur la nécessité de «faire en sorte que la question de la garde-à-vue soit mieux gérée car c'est le lieu où très souvent des cas de torture sont signalés, et que l'avocat ait la possibilité, dès la première heure de garde-à-vue, d'apporter immédiatement son assistance à une personne qui peut être inculpée''. A propos de l'aide juridictionnelle, Sidiki Kaba souhaite que ''tous les sénégalais (dont les plus démunis) aient accès à la justice». Un service qu'il veut d'ailleurs de proximité.

 

«Le paradoxe gambien»

A cet effet, un programme assez important sera mis en place, selon toujours Sidiki Kaba, relatif notamment aux cas de viol qu'il assimile à une ''double peine pour les femmes''. Déjà annoncé par son prédécesseur Aminata Touré, l'objectif est de permettre à une fille victime de viol, étant mineure, de pouvoir porter plainte à sa majorité. C'est pourquoi l'âge de la majorité va être le point de départ de la présomption. Interpellé sur les questions syndicales, Sidiki Kaba a dégagé en touche.

S'exprimant à l'ouverture de cette 5e session d'enseignement en droit international, Daouda Seck, représentant du Directeur régional Afrique de l'Ouest de la Fondation Friedrich Neumann pour la liberté, a affirmé que «la Gambie demeure un mauvais exemple en représentation des droits humains.» Selon M. Seck, ce pays «où la peine de mort est appliquée d'une manière abusive, renvoie à un paradoxe : sa capitale Banjul abrite aujourd’hui le siège de la Commission africaine des droits de l'Homme», se désole-t-il.

Cette formation en droits humains organisée par la fondation Friedrich Naumann et l'Institut de Strasbourg dure deux semaines, regroupe 74 acteurs des droits humains venant de 17 pays d'Afrique, des Caraïbes, d'Europe, et est soutenue par l’État du Sénégal.

 

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