Publié le 14 Dec 2018 - 17:05
AFFAIRE FALLOU SENE

Les étudiants de l’Ugb s’impatientent et menacent

 

Quand rendra-t-on justice à Fallou Sène, tué par balle en mai dernier ? Les étudiants de l’Université Gaston Berger s’impatientent.

 

Les responsabilités, dans le meurtre de l’étudiant Fallou Sène, ont certes été situées. Mais, pour l’heure, aucune condamnation n’a été prononcée. Dans les rangs de la Coordination des étudiants de Saint-Louis, la colère gronde. On s’offusque des lenteurs judiciaires. C’est pourquoi ils ont saisi, hier, Amnesty International Sénégal. ‘’On ne peut pas concevoir que, dans un pays de droit, on constate de telles violations flagrantes. Il faut que le droit soit dit. Les autorités étatiques, qui ont promis de faire toute la lumière sur cette affaire, doivent respecter leur parole’’, déclare Alioune Guèye, l’un des dirigeants du mouvement estudiantin qui voit dans la léthargie observée une tergiversation au moment de punir cet acte cruel.  L’aveu, poursuit-il, est la meilleure des preuves. ‘’Le gendarme qui a tiré sur Fallou a reconnu son acte. C’est une procédure de flagrance’’, fulmine-t-il.

A en croire Alioune Guèye, cette affaire est une question de corporatisme. Le tueur est un gendarme, c’est pourquoi le ministère des Forces armées rechigne à le poursuivre. Mais le mouvement estudiantin, résolu comme jamais dans cette affaire ‘’qui n’a que trop duré’’, entend unir ses forces à celles d’Amenesty International, organisation militant pour le respect des droits humains. Leur dessein commun : remuer ciel et terre pour que l’auteur de ce crime comparaisse devant des tribunaux compétents.

Le directeur exécutif de cette organisation internationale, Seydi Gassama, abonde dans le même sens que le représentant des étudiants de l’Ugb. ‘’Si c’était un civil qui avait tué une personne, on ne chercherait pas à savoir s’il l’a fait de façon volontaire ou involontaire, s’il l’a fait par légitime défense ou non ; on le mettrait tout simplement en prison. On n’aurait même pas attendu les résultats des enquêtes’’. A ses yeux, le prévenu, quelle que soit sa position sociale, ne doit pas être exempt du droit, car, précise-t-il, il a fauché une vie humaine et il doit payer pour cela.

Le directeur exécutif d’Amnesty de poursuivre qu’il n’y a pas le moindre doute sur l’identité du meurtrier. Le chef de la légion nord, précise-t-il, a clairement pointé du doigt l’auteur du tir qui a ôté la vie à Fallou Sène. ‘’Pourquoi, jusqu’à ce jour, il n’a pas été arrêté ?’’, s’interroge-t-il, avant d’ajouter qu’ils ne laisseront pas cette affaire traîner en longueur, de façon indue.

Par ailleurs, il rappelle qu’Amnesty International a toujours été auprès des étudiants, dans cette affaire. ‘’Depuis que ces douloureux événements se sont produits à l’Ugb, Amnesty et la ligue ont fait sortir une déclaration pour condamner l’usage excessif de la force dont la gendarmerie a fait preuve. Nous devrons nous engager pour bannir les violences cycliques au sein de nos universités’’, dit-il.

Ainsi, les étudiants s’impatientent et menacent : ‘’Nous ne sommes pas prêts à lâcher. Nous irons jusqu’au bout. Nous sommes prêts à en découdre derechef avec les forces répressives. Nous demandons à tous les étudiants du Sénégal de se mettre en ordre de bataille.  Bientôt, les luttes reprendront’’, présagent-ils.

LASSANA NASSOKO (STAGIAIRE)

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