Publié le 11 Sep 2014 - 23:17
BASKET- CM (HOMMES)

Les Bleus ont réussi l'impensable

 

L'équipe de France a réussi un exploit considérable en éliminant l'Espagne chez elle en quart de finale de la Coupe du monde (65-52), mercredi à Madrid, grâce à une défense intense. Les Bleus retrouveront vendredi (20h00) la Serbie, qu'ils ont battue au premier tour.

 

Il se dit que la France a battu l'Espagne. Mais on a eu beau regarder, nous n'avons pas vu les Espagnols sur le parquet aujourd'hui. Par les Espagnols, on entend les vrais, ces joueurs archi-dominateurs, d'un talent et d'une facilité déconcertants, parfois jusqu'à l'agacement. Ces joueurs qui étaient favoris de la Coupe du monde devant les Américains, qui avaient concassé tous leurs adversaires méthodiquement dans le groupe de la mort du premier tour - dont la France (88-64) - et qui n'avaient perdu que deux matches dans leur pays depuis 2007.

Et encore, deux matches amicaux face aux Etats-Unis. Il y avait bien des joueurs qui leur ressemblaient face aux Bleus, mais que ce soit individuellement ou collectivement, ils n'étaient que des erstaz des soldats de la Roja qui devait mettre le monde a ses pieds. La France a tué son ennemi favori. Elle l'a empêché de jouer, de s'exprimer, elle lui a coupé les ailes. Il n'y eut guère que Pau Gasol qui montra par flash l'étendue de son talent. Sinon, à part un dunk arrière de Rudy Fernandez dans le troisième quart-temps, rien de remarquable.

 Le huitième de finale des Bleus

«Je pensais sincèrement qu'on pouvait le faire, mais pas avec un tel écart, a réagi, avec sa placidité légendaire, le capitaine Boris Diaw. On a tous fait l'effort. On avait très bien préparé ce match avec un très bon scouting (l'observation de l'adversaire) du coaching staff.» Il fallait que le plan de Vincent Collet soit tout de même sacrément élaboré pour anihiler totalement les deux points forts de l'Espagne : la vitesse et le jeu intérieur.

Jamais les Espagnols n'ont réussi à courir, ne marquant que deux points sur contre-attaque. A contrario, ils auraient pu dominer sur jeu placé, grâce à leur taille. Même pas : les Bleus ont marqué plus de points qu'eux dans la raquette (24 à 22) et les ont écrasé au rebond (50 à 28 !). Nicolas Batum a adressé, à raison, «un grand coup de chapeau à Rudy Gobert, pour ce qu'il a fait face aux Gasol et à Ibaka», et estimé que c'était «l'une des plus grandes victoires de l'histoire de l'équipe de France.» Sans aucun doute, avec celle sur la Serbie en Serbie en 2005 (74-71) et celle sur l'Espagne en demi-finale de l'Euro 2013 (75-72 a.p.).

Diaw : «Maintenant, on a deux chances de décrocher une médaille.» L'an dernier, les Bleus avaient Tony Parker, et l'Espagne n'avait pas Pau Gasol, l'homme que les Bleus ne battaient jamais. Et pourtant, la victoire avait été plus difficile à obtenir. Non pas que celle-ci ait été simple, mais les Français n'ont quasiment jamais été menés. De deux points dans le premier quart-temps (13-15, 9e) et d'un seul dans le troisième (39-40, 27e) après un accrochage entre Sergio Llull et Florent Pietrus où ce dernier a reçu une technique plus une antisportive. Sinon, les Bleus ont maîtrisé cette rencontre.

Pas dominé non plus puisque l'écart n'a véritablement décollé que dans les deux dernières minutes. Il n'était encore que d'une possession à la 38e (55-52). Mais l'agressivité défensive - ni trop ni pas assez, là où les Espagnols étaient dans l'insuffisant - et la justesse du placement et des aides, tout cela a permis d'y croire à chaque instant, même quand les Espagnols ont étouffé les Français pendant trois minutes après la mi-temps, comme prévu. Les Bleus étaient tellement dans la bonne attitude qu'ils n'ont célébré leur victoire «qu'une minute», a osé déclarer Diaw. «Après on est passé à autre chose. Maintenant, on a deux chances de décrocher une médaille.»

Léquipe.fr

 

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