Publié le 9 Jun 2023 - 00:10
FACE À LA SITUATION POLITIQUE TENDUE

Pastef Kanel invite le président Macky à un dialogue pour la paix

 

Les patriotes des 12 communes du département de Kanel sont montés au créneau pour lancer un appel à l’apaisement. Fustigeant le verdict condamnant leur leader Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, ils invitent le président Macky Sall à tendre la main à ses opposants. Par ailleurs, ils sont formels : ceux qui vandalisent ne sont pas des militants du parti Pastef.

 

Les manifestations ont baissé d’un cran à Dakar et dans les autres régions du pays. À Matam, le territoire régional est resté vierge de toute scène de pillage et de vandalisme. Pourtant, des patriotes convaincus, il y en a. Seulement, ils ont opté pour une autre voie de protestation : celle de la raison et de la mesure.

Dans le département de Kanel, la coordination départementale de Pastef s’était retrouvée à Hamady Ounaré pour se prononcer sur la crise que traverse le pays. ‘’La crise est très profonde. Il y a une véritable séparation au sein de la société, entre les pro-Sonko et les pro-Macky. Et ça, le pays ne le mérite pas. Le Sénégal était une vitrine de la démocratie, en Afrique. Le Sénégal était une référence, les gens venaient auprès de nous pour recueillir des conseils et des recommandations par rapport aux crises qui prévalaient chez eux’’, s’est indigné le vice-coordinateur départemental de Pastef/Kanel, Abass Ly.

En effet, depuis le verdict condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans l’affaire l’opposant à Adji Sarr, le 1er juin dernier, 16 personnes ont perdu la vie dans les manifestations et 500 individus ont été arrêtés par la police. Une situation invivable pour les populations qui commencent à vaquer à leurs occupations la peur au ventre.

‘’Aujourd’hui, tout ce que nous demandons au président de la République, c’est d’avoir de la grandeur, de faire face à son peuple, à cette jeunesse qui est en colère, de tendre la main à Ousmane Sonko et de faire une adresse à la Nation, parce que c’est la situation qui l’impose. C’est cela la grandeur d’un président. C’est de savoir faire son autocritique et de se dire que le destin de ce pays est entre ses mains et se dire que quoiqu’il puisse me coûter, la paix n’a pas prix. Le président Macky doit parler avec Ousmane Sonko pour trouver une issue à cette crise. Qu’il s’adresse aux Sénégalais, qu’il sorte de ce clair-obscur de ni oui ni non ; qu’il nous dise clairement qu’il ne va pas se présenter. S’il fait tout cela, ce ne sera pas de la reculade, ce ne sera pas de la poltronnerie, mais plutôt un acte de courage. Le voyage qui se rend compte que sa destination lui sera fatale, s’il décide de rebrousser chemin, il aura posé un acte de courage. Si Macky réajuste sa position de départ pour sauver son peuple, il sera grand et courageux’’, a indiqué Abass Ly.

La politique, telle que pratiquée aujourd’hui, cause d’énormes problèmes à la société. Les deux camps se sont retranchés dans des positions radicales favorisant un clivage béant. D’où l’urgence de revenir aux fondamentaux, rappellent les camarades de Djibril Djiré. ‘’Toute cette situation est arrivée parce qu’ils ont une haine viscérale pour Ousmane Sonko. On ne parle plus d’adversité dans le champ politique, mais de l’animosité profonde. Quel plaisir peut-on trouver à briser son prochain, même s’il est ton opposant ? Il faut revenir à la raison, parce que nous aimons tous ce pays et nous ne sommes pas des ennemis’’, a-t-il dit.

En fervents militants de la paix, les patriotes des 12 communes du département de Kanel ne cautionnent pas les actes de violence et de vandalisme notés lors des manifestations qui avaient suivi le verdict. Ils estiment que les manifestants sont infiltrés par des malfaiteurs. ‘’Nous sommes des patriotes et nous aimons ce pays. Un patriote ne détruit pas le pays qu’il aime. Un patriote peut manifester sa colère, mais il ne peut pas piller. Les pillages et les scènes de violence, nous ne les cautionnons pas. Nous savons que les patriotes ne sont pas les responsables des pillages. Nous sommes infiltrés. C’est pourquoi nous réclamons des enquêtes pour situer les responsabilités’’, précise le vice-coordinateur départemental de Pastef.

Djibril Ba

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