L’alerte du FDR

La Conférence des Leaders du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) a livré une analyse sévère de la situation actuelle du pays, qu’elle juge ‘’grave’’ sur les plans économique, politique et social. Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion tenue mardi dernier, le FDR a dénoncé l’« irresponsabilité » du gouvernement face à ce qu’il décrit comme une série d’alertes majeures ignorées.
Le FDR s’est particulièrement attardé sur la récente dégradation de la note souveraine du Sénégal par l’agence Standard and Poor’s, passée de « B » à « B- » avec une perspective négative. Une décision que le gouvernement a accueillie avec une « désinvolture préoccupante », selon le FDR, qui reproche à l’exécutif de ne tirer aucune leçon de cet avertissement des partenaires financiers, au premier rang desquels le Fonds monétaire international.
Le FDR critique également la manière dont l’État a engagé la campagne agricole 2025, sans tirer les enseignements des échecs de l’année précédente. Il dénonce, dans le même élan, l’indifférence supposée du gouvernement face aux « affligeants résultats » du baccalauréat 2025, révélateurs selon lui d’un délitement plus large du système éducatif.
Le communiqué revient par ailleurs sur les tensions entre le président de la République et son Premier ministre, qualifiées d’« incroyables » et d’« inédites dans l’histoire du pays ». Pour le FDR, ce bras de fer au sommet de l’État contribue à affaiblir la fonction présidentielle et expose le Sénégal à une instabilité institutionnelle sans précédent.
Arrestations arbitraires, pressions sur la presse, licenciements massifs, suppression des bourses de sécurité familiale, diplomatie en berne… Le FDR dresse un tableau sombre de la gouvernance actuelle, marquée selon lui par l’absence de cap, l’érosion de la solidarité nationale et la perte de confiance généralisée.
Face à cette situation, le FDR appelle le gouvernement à faire preuve d’un plus grand sens des responsabilités. « Il se fait tard », avertit le communiqué, insistant sur l’urgence de rassurer et d’assister les populations, qui manquent selon le FDR de « pain, de soins, de ressources et surtout d’espoir ».
Le Front invite enfin l’ensemble des forces vives de la Nation à « se pénétrer de la gravité du moment » pour inciter le gouvernement à une réorientation profonde de ses priorités, dans le sens de l’intérêt national. « Il y va de notre présent et, sans doute, d’une bonne part de notre avenir », conclut la Conférence des Leaders.