Publié le 14 Jan 2016 - 22:33
IMAM ISMAÏLA NDIAYE, MEMBRE DU FORUM CIVIL

‘’L’avortement médicalisé est un crime’’

 

L’avortement médicalisé fait débat au Sénégal. Imam Ismaïla Ndiaye du Forum Civil le considère comme un crime à combattre.

 

Au moment où la Task Force se bat pour la légalisation de l’avortement médicalisé au Sénégal chez les filles et les femmes victimes de viol, d’inceste, ou lorsque la santé de la personne est en danger, l’Imam Ismaïla Ndiaye, membre du Forum civil, s’y oppose. Selon lui, l’avortement médicalisé est un crime. ‘’La loi prévoit l’avortement dans des cas médicaux spécifiques. Alors, si aujourd’hui on veut nous faire une loi sur l’avortement médicalisé, c’est parce qu’on veut ouvrir la brèche à la fornication ; ouvrir la brèche aux comportements non conformes à nos croyances’’, a soutenu hier Imam Ndiaye, en marge d’une rencontre organisée par l’Ajs.

Aujourd’hui, a-t-il dit, nos juristes, sachant que la loi ne peut pas passer chez les populations, sont en train de s’enfermer avec les députés et les journalistes pour les convaincre de parler à l’opinion et détruire ce fondement de notre société qui est la préservation de la vie. ‘’La vie de la femme, comme celle du fœtus, est fondamentale et toutes les religions les protègent. C’est pourquoi nous serons contre cette loi et nous nous battrons contre la loi. Et tout député, tout groupe parlementaire qui fera la promotion de cette loi, se verra sanctionner par les populations. Dire qu’il y a des femmes qui sont victimes de viol, d’inceste, qui ont commis des infanticides et qui sont dans des prisons est un alibi. Ce sont des chiffres exagérés. Ce sont de faux chiffres’’, a-t-il fustigé, avant d’ajouter : ‘’Nous allons poser des actes. C’est pourquoi, les juristes fuient le débat dans les lieux publics et les amène dans les lieux privés. On ne dira pas les actes que nous allons poser. On est en train de coordonner et je vous assure que cette loi ne passera pas’’, a fulminé Imam Ndiaye.

‘’Il y a des orphelinats pour ces enfants non désirés’’

A son avis, une vie, c’est une vie. Si la vie de la mère n’est pas mise en danger par cette nouvelle grossesse, on garde l’enfant, quitte à donner l’enfant à un orphelinat. ‘’Si quelqu’un ne veut pas prendre en charge son enfant parce qu’il n’a pas les moyens, ou bien psychologiquement ne peut pas supporter la prise en charge de cet enfant, il y a des orphelinats ouverts à cet effet. Mais on ne va pas mettre fin à des vies. On ne peut pas nous dire qu’on va voter cette loi pour des cas seulement. Un texte est impersonnel et voter la loi, c’est ouvrir la brèche à toute forme de débauche. C’est cela qu’on n’acceptera pas dans notre pays.’’ 

VIVIANE DIATTA

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