L'Irri dénonce les dysfonctionnements du système d’asile Sénégalais

Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des réfugiés, International Refugee Rights Initiative (IRRI) dans un communiqué parvenu au quotidien EnQuête attire l'attention des autorités et de l'opinion sénégalaise ''sur la situation des réfugiés au Sénégal''. En effet, selon l'organisation, ''le Sénégal a signé et ratifié des conventions internationales et régionales telles que la convention de Genève de 1951 sur les réfugiés et de l’OUA de 1969.
De surcroît, il a adopté une loi nationale sur les réfugiés et qui a instauré la Commission Nationale d’Eligibilité (CNE). Laquelle est l’organe gouvernemental qui détermine l’asile au Sénégal''. Et d'après les informations dont dispose la structure et qui ont été mentionnées dans le communiqué, ''environ 38 000 réfugiés de diverses nationalités dont la majorité est Mauritanienne vivent au Sénégal. Ce chiffre se justifie par l’instabilité de beaucoup de pays Africains, particulièrement ceux de la sous-région Ouest Africaine, avec l’éclatement de la crise Malienne, la situation politique qui sévit en Guinée, ainsi que le manque de respect des libertés fondamentales en Gambie''.
''Ces personnes victimes de déplacement forcé ont besoin d’une protection effective de leur pays d’accueil. Elles ont quitté leur pays en catastrophe et y ont tout laissé, ce qui justifie leur vulnérabilité''. C'est ainsi que l'Irri dénonce ''d’énormes dysfonctionnements dans le système d’asile Sénégalais. Beaucoup de requérants d’asile ont vu leur demande d’asile rejetée trois ans après leur introduction auprès de la CNE, sans que cette décision ne fasse l’objet d’une motivation. Toutefois, il est clairement stipulé dans les textes nationaux sur les réfugiés en son article 09 que les conclusions de la CNE sur les différentes affaires sont motivées''.
Et ce n'est pas tout, car l'entité ajoute dans le communiqué que ''durant leur attente, qui peut durer trois ans, le demandeur d’asile ne bénéficie d’aucune forme d’assistance, ni de la part du HCR encore moins de l’État. Rien ne peut justifier cette lenteur administrative du traitement des demandes d’asile au Sénégal. Ceci a été déploré depuis plusieurs années par les réfugiés et les ONG œuvrant dans la protection des droits des réfugiés''. De plus, l'Irri déplore qu'il n’y ait ''aucun centre d’accueil pour les requérants d’asile vulnérables au Sénégal, tels que les femmes enceintes, les enfants non accompagnés et les personnes âgées. Beaucoup d’entre eux dorment à la belle étoile, plus particulièrement sur les plages de Dakar, à la gare routière, dans des maisons inachevées''.
Pour une meilleure protection des réfugiés, l'irri recommande à l'État de ''mettre en place un programme d’assistance aux réfugiés ainsi que la création d’un centre d’accueil pour les requérants d’asile les plus vulnérables.
Khady Faye