Publié le 17 Sep 2021 - 21:24
MORT PAR NOYADE DE KHADIDIATOU DIENG, 6 ANS, A L’OLYMPIQUE CLUB

Le maître-nageur risque 2 ans de prison dont 3 mois ferme 

 

Birahim Fall, maître-nageur à l’Olympique club, a été jugé hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Suite à la mort par noyade de Khadidiatou Dieng, âgée de 6 ans, à la piscine, l’homme est arrêté pour homicide involontaire. Il risque deux ans dont trois mois ferme, si le juge suit le réquisitoire du parquet. La partie civile réclame 100 millions de francs CFA à titre de dédommagement. 

 

L’émotion était vive, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Toujours peinés par la mort de leur unique fille, les parents de la petite Khadidiatou Dieng, morte par noyade à l’Olympique club, étaient présents au procès de Birahim Fall, désigné comme responsable de cette tragédie. Ce dernier, maître-nageur de son état, est poursuivi pour homicide involontaire. Sans piper mot, la mère de la gamine n’a fait que pleurer. Même s’il a voulu paraître plus courageux, le père, non plus, n’a pas été trop bavard.

A peine un mois après être retourné en Italie, il a reçu un coup de fil lui annonçant le décès de sa fille. Toujours sous le choc, il renseigne qu’il a l’habitude d’emmener sa petite à la piscine, à chaque fois qu’il venait en vacances.

Il ressort de la procédure que le jour des faits, la petite Khadija s’était rendue à la piscine de l’Olympique club en compagnie de ses cousines. Celles-ci, l’ayant laissée au bassin réservé aux enfants de son âge, sont allées se baigner à la piscine réservée aux adultes. Venues témoigner hier à la barre, elles affirment qu’on leur a formellement interdit de rester au bassin pour enfants. Il n’empêche, précisent-elles, de temps en temps, elles se déplaçaient à tour de rôle pour voir si tout se passait bien avec la petite. D’après elles, ce n’est qu’avant le repas que Khadidiatou était avec elles au grand bassin.

Interrogées sur la sécurité de l’endroit, les cousines de Khadija, toutes deux des adolescentes, informent que le bassin où se trouvait la petite n’était pas entouré de barrières, pour assurer la protection des enfants. 

Leurs allégations sont ainsi en contradiction avec celles que le prévenu Birahim   Fall avait tenues auparavant. Après avoir contesté les faits qui lui sont reprochés, il reste formel qu’à aucun moment, lui et les autres maîtres-nageurs ont manqué de vigilance. ‘’A trois reprises, on a ramené la fillette au bassin pour enfants, car elle s’était déplacée jusqu’au grand bassin, pour rejoindre ses cousines’’, s’est-il défendu tout en renseignant qu’en dehors des maîtres-nageurs, celles-ci avaient le devoir de surveiller la gamine. A l’en croire, ceci est stipulé par le règlement intérieur de la piscine. Propos corroborés par le responsable de l’endroit qui était également à la barre. 

En outre, Birahim Fall précise qu’il a toujours demandé à son responsable d’ériger des barrières au bassin, pour préserver la sécurité des enfants. ‘’Ce jour-là, il y avait beaucoup de monde. On était sept maîtres-nageurs à faire le tour des piscines. C’est moi qui ai sorti le corps de l’enfant et j’ai essayé de le réanimer’’, déclare le prévenu qui dit regretter ce qui s’est passé.

L’émissaire et les 5 millions rejetés par la famille

Dans leur plaidoirie, les avocats de la partie civile ont soutenu que l’attitude des responsables de la piscine a outré les parents de la fillette. Selon eux, juste après l’enterrement de la petite Khadija, un émissaire de l’Olympique club s’est présenté chez eux avec une enveloppe de 5 millions de francs CFA. Par ailleurs, après avoir rejeté ce montant, les conseils des parties civiles ont réclamé la somme de 100 millions de francs CFA, en guise de dédommagement. 

Le maître des poursuites, pour qui les faits sont constants, a requis deux ans d’emprisonnement dont trois mois ferme. Dans son réquisitoire, il a estimé que les six maîtres-nageurs et le responsable de la piscine devraient aussi être jugés au même titre que le prévenu Birahim Fall. 

Les avocats de la défense, après s’être inclinés devant la mémoire de Khadidiatou Dieng, ont imploré la clémence du tribunal. 

Le juge rendra sa décision le 23 septembre prochain. 

MAGUETTE NDAO

 

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