Publié le 6 Dec 2018 - 19:17
PETIT TRAIN DE LA BANLIEUE, DBF

Abdoulaye D. Diallo rassure les cheminots

 

Aucun emploi ne sera lésé, dans l’exploitation du Petit train de banlieue (Btp), en faveur du Bus rapide transport (Brt) ou du Train express régional (Ter). L’assurance est du ministre en charge des Infrastructures et des Transports terrestres. Abdoulaye D. Diallo a aussi annoncé, hier, lors de son passage à l’Hémicycle, le démarrage, dans les prochaines semaines, des travaux de la ligne Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf).

 

Dans notre édition d’hier, les travailleurs de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) se montraient sceptiques quant aux promesses de leur nouvel administrateur général Kibily Touré, qui a énoncé les ambitions des deux pays quant à la relance du chemin de fer. Notamment, en rénovant 1 287 km de rail. Peut-être seront-ils plus enclins à croire le ministre sénégalais des Infrastructures et des Transports terrestres Abdoulaye Daouda Diallo. Il s’est évertué, hier, lors du vote du budget de son département, à rassurer l’ensemble des cheminots. Qu’ils travaillent au Petit train de banlieue (Ptb) ou à Dakar-Bamako ferroviaire.

Le ministre a affirmé qu’aucun emploi ne sera supprimé dans l’exploitation du Ptb, en faveur du Bus rapide transport (Brp) ou du Train express régional (Ter). ‘’Pour le cas de Dakar-Bamako ferroviaire, je confirme qu’avec la Banque mondiale, nous avons pu ficeler le projet ensemble. Dans les prochaines semaines, on verra les activités de cette ligne redémarrer. Nous avons eu à changer d’administrateur à ce niveau pour aller plus vite’’, a poursuivi Abdoulaye Daouda Diallo, tout en précisant que toutes les démarches se font en collaboration avec les autorités compétentes du Mali.

Toujours dans le secteur ferroviaire, le ministre renseigne que, pour le Ptb, ‘’il ne sera jamais’’ dans leur intention de créer une infrastructure pour ‘’spolier des emplois ou laisser mourir’’ d’autres entreprises. ‘’Ce n’est pas possible. Le chef de l’Etat nous a instruit, en même temps que la mise en œuvre du Ter, de travailler à sauvegarder tous les emplois possibles dans ce secteur. Donc, pour le Ptb, soit on aura un déplacement des activités du Dbf vers ces structures, notamment le Ter et tout ce qui va aller avec sa mise en exploitation. Et quoi qu’il arrive, le Ptb va continuer ses activités’’, fait-il savoir.

Ainsi, le ministre rappelle que le Ptb ne concerne pas seulement Dakar, mais aussi Thiès et Tivaouane. ‘’J’ai autorisé encore de continuer son exploitation jusqu’à Mékhé. Donc, il ne peut y avoir de péril pour les emplois de cette structure’’, tient-il à rassurer.

Coût du Ter

Abdoulaye Daouda Diallo a aussi été interpellé sur le coût du Ter, lors des réunions de commission. Il avait donné le chiffre de 568 milliards de francs Cfa hors taxe, hors douane. C’est le montant de l’adjudication initiale. Auquel il fait ajouter des avenants estimés à 13 % du marché. Donc, d’après Abdoulaye D. Diallo, le coût du Ter se chiffre en définitive à 642 milliards de francs Cfa hors taxe, hors douane. Mais ce montant de réalisation ne doit pas être additionné au coût de la fiscalité du projet.

Désenclavement

Hier, les députés ont majoritairement salué le travail du gouvernement, dans le cadre de la réalisation des infrastructures et du désenclavement du pays. ‘’Qu’on soit de l’opposition ou de la majorité, aujourd’hui, personne ne peut nier les efforts que le gouvernement est en train de réaliser dans ce secteur. A côté de la fonction économique de la route, il y a l’aspect psycho-social. Il y a une barrière psychologique qui a été rompue avec vos réalisations. Le Bassari, l’homme de la Casamance, du Fouladou, ne pensent plus que Dakar est une zone éloignée. Et c’est extrêmement important pour la cohésion sociale nationale’’, a déclaré Abdoulaye Makhtar Diop, député de la majorité.

Sur ce, le budget du département des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a été voté avec une hausse de plus de 24 milliards de francs Cfa, après des heures de débats qui ont tourné autour des remerciements et quelques doléances. Il est arrêté à la somme de 238 305 0829 600 F Cfa, contre 214 099 600 180 F Cfa l’année dernière.

Toutefois, pour la gestion prochaine, concernant l’entretien routier, les parlementaires ont sollicité la réhabilitation, dans le département de Mbour, des routes Nguéniène - Thiadiaye et Thiadiaye - Sette. Ils ont demandé le bitumage du tronçon Kelle - Médina Dakhar. Une route qui, selon les députés, permettrait d’économiser 25 km pour accéder au marché de Pékesse, tout comme certains tronçons de la boucle du Boudier, à Sédhiou. Les élus ont, également, plaidé pour la réalisation de l’axe routier Dahra - Louga jugé stratégique pour rallier Louga. Dans le département de Koungheul, ils ont réclamé la mise en œuvre de deux routes. Il s’agit surtout de l’axe Arafaat - Missirah et Khourdane - Keur Ngaye.

En réponse, le ministre a précisé que certains tronçons sont en cours de réfection ou le seront en 2019. Il s’agit, par exemple, de la route Louga - Dahra, qui est en cours d’entretien en attendant son bitumage. Il y a aussi le tronçon Ndoyène - Warakh. Pour celui de Sicap Mbao, il est prévu dans le cadre de l’exécution de la composante 4 de Promovilles, de même que la poursuite du programme à Rufisque et de la route Toubatoul - Keur Samba Kane. Avec cette initiative, Abdoulaye Daouda Diallo a fait savoir qu’à Mbour, ‘’toutes les voies principales seront refaites’’. Selon lui, des partenaires comme la Banque africaine de développement (Bad) et la Banque islamique de développement (Bid) ont été déjà identifiés pour accompagner les travaux d’infrastructures routières, d’éclairage et d’assainissement dans cette grande commune.

‘’On a 25 000 taxis à Dakar, plus qu’à Paris’’

Analysant le rapport économique et financier du budget de 2019, les parlementaires ont noté l’augmentation de 12,7 % par rapport à l’exercice en cours des crédits alloués au sous-secteur des transports. Un accroissement nécessaire, entre autres, pour la modernisation des transports et l’élargissement du réseau routier et du parc des véhicules de transport en commun. Ce qui fait que le secteur est en voie de devenir le moteur de la croissance économique nationale et pourrait dépasser celui des Btp. Ce succès pose en même temps la problématique des moyens des structures chargées du contrôle et du suivi du patrimoine routier. Pour éviter une inadéquation entre les moyens actuels desdites structures et l’extension de leur périmètre d’intervention, il y a lieu de ‘’relever substantiellement’’, selon les députés, les dotations en crédits du budget de fonctionnement du ministère.

Dans ce sous-secteur des transports terrestres, les députés ont aussi déploré le comportement de certains chauffeurs de transport en commun, notamment ceux des bus Tata et des taxis. ‘’Il faut qu’on régularise le secteur des taxis. Parce qu’il y a trop d’anarchie’’, a plaidé le député Nango Seck. A ce propos, le ministre a indiqué qu’à Dakar, ils ne peuvent pas continuer à travailler dans ce cadre. ‘’Dakar a plus de taxis que Paris. On a 25 000 taxis à Dakar, contre 18 000 à Paris. Ce qui nous oblige à travailler dans le cadre des transports de masse. Ce qui veut dire qu’il nous faut le Brt et le Ter’’, a-t-il dit.

MARIAMA DIEME

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