Publié le 4 Jan 2013 - 01:20
VIOLENCES CONJUGALES

 L’époux accusé d’avoir occasionné une fracture à sa femme

 

 

Accusé d’avoir battu son épouse au point de lui casser la clavicule, le nommé M. Ndoye risque de passer un an derrière les barreaux et de compenser la fracture de son épouse à hauteur de 5 millions de francs Cfa.

 

Ce n'est plus le parfait amour entre M. Ndoye et son épouse A. D. Sow, élève âgée de 21 ans. Mariés il y a sept mois, le couple a-t-il fini sa lune de miel qu’il se retrouve devant la barre. Le couple a commencé à battre de l'aile quand, dans la nuit du 25 au 26 juillet 2012, le mari est rentré vers 1 heure du matin. Trouvant l’appartement fermé, il a quand même réussi à entrer. Une fois à l’intérieur, il a trouvé une épouse furieuse et l’adrénaline est vite montée. Une scène de ménage s’en est suivie. Après une première comparution devant le juge du divorce, hier, les deux conjoints étaient devant le tribunal des flagrants délits. Une affaire de coups et blessures a poussé les deux conjoints à laver le linge sale en public.

 

A la barre, M. Ndoye a décrit sa femme comme une épouse insoumise. ‘’Elle ne me sert même pas à manger’’, s’est plaint le prévenu. Revenant sur les faits, il a expliqué que le jour des faits, son épouse a préparé du mafé. ‘’Comme je n’aime pas ce plat, je suis parti à la dibiterie pour acheter de la viande’’, a confié M. Ndoye. Selon ses dires, lorsque la bagarre a éclaté à son retour, son épouse l’a traité de tous les noms d’oiseaux, puis s’est rendue à la cuisine et l’a poursuivi avec un couteau.

 

Tout en affirmant n’avoir jamais levé la main sur son épouse, il a ajouté : ‘’Je reconnais l'avoir insulté, mais je ne l’ai pas blessée, car elle a fait un faux-pas en descendant les escaliers’'. Entendue, A. D. Sow a battu les allégations de son mari. Elle a soutenu que c’est la énième fois que celui-ci la battait. Avant d’ajouter que le prévenu est à l’origine de la fracture de sa clavicule gauche, parce qu’au moment de la dispute, il l'a bousculée dans le balcon et elle est tombée.’’ C’est en slip que j’ai quitté l’appartement’’, a précisé la partie civile. Fort de ces allégations, son conseil Me Amadou Diallo a estimé que le prévenu est coupable. ‘’Il cherche systématiquement à jeter l'opprobre sur sa belle-famille. C'est un mari qui n'assume pas’’, a-t-il déclaré. Et d’ajouter : ‘’Ce n'est pas la première fois que ma cliente fait l'objet d'agressions de la part de son époux. C'est une femme physiquement et moralement choquée à vie’’. L'avocat a réclamé la somme de 5 millions de francs Cfa au titre de dommages et intérêts.

 

Le représentant du Parquet a relevé des contradictions dans les versions servies par M. Ndoye. ‘’Devant les enquêteurs, le prévenu a soutenu que son épouse détenait un couteau et il a marché sur elle pour le lui arracher. C'est dans ces circonstances qu'elle est tombée’’, a rappelé le substitut. Et de souligner que devant la barre, ‘’M. Ndoye a affirmé qu'il n'a pas physiquement touché à sa femme qu'elle a chuté au moment où elle prenait les escaliers’’. Face à ces deux versions, il a requis un an ferme.

 

La défense a estimé qu’à défaut d’une relaxe, le tribunal doit disqualifier les coups et blessures volontaires reprochés à leur client en voies de faits. ‘’Si la dame était tombée dans son appartement, elle ne pourrait pas se relever pour se rendre chez elle’’, a pesté Me Sakho. Pour ses confrères, Mes Moustapha Mbaye et Babacar Mbaye, la partie civile a initié cette procédure pour obtenir une décision de condamnation qui pousserait le juge du divorce à prononcer le divorce au tort exclusif du mari. Ils en veulent pour preuve le fait que leur client n'ait reçu sa convocation qu'au lendemain de sa comparution devant le juge du divorce. En attendant d’être édifié sur son sort le 9 janvier prochain, M. Ndoye est retourné en prison, car le tribunal lui a refusé la liberté provisoire.

 

 

FATOU SY

 

 

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