Publié le 26 Apr 2018 - 15:32
1099 PERTES D’EMPLOIS, 212 LICENCIEMENTS, FERMETURES D’ENTREPRISES…

2017, une année cauchemardesque, selon la CNTS-FC 

 

Des pertes d’emplois, des licenciements couplés aux difficultés de nombreuses usines au bord de la faillite, du fait d’une concurrence déloyale, font dire aux leaders de la CNTS-FC que 2017 a été une année horrible.

 

L’année dernière a été difficile du côté des travailleurs affiliés à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS/Force du Changement). Selon les dernières statistiques livrées hier lors d’un point de presse, 1 099 pertes d’emplois, suite à des fermetures d’entreprises et 212 licenciements ont été enregistrés dans plusieurs secteurs, en 2017. De l’avis du secrétaire général, le champ social est marqué par une ébullition du fait d’un manque d’avancées notoires dans la satisfaction des revendications syndicales, dans la quasi-totalité des secteurs publics comme privés. A cela s’ajoutent les violations permanentes des droits et libertés des travailleurs, ainsi que les agressions systématiques de leurs acquis, dans une situation marquée par une protection sociale minimale inexistante pour les travailleurs du secteur informel et ceux dits atypiques, dénonce Cheikh Diop. ‘’Il n’est pas exagéré de dire que l’année 2018 est marquée par le statu quo. 

La crise scolaire est à son paroxysme et les partenaires sociaux peinent à trouver des solutions de sortie de crise. La mise en application de la fonction publique locale est toujours attendue. Certaines entreprises comme la SAR, SONACOS, TRANSAIL, Air Sénégal international, qui ont fait l’objet d’âpres luttes menées par la CNTS-FC, autour de la rectification des mauvaises politiques de privatisation qui leur étaient appliquées, ne sont toujours pas relancées, au terme d’une période de transition décevante. Les salaires n’ont connu aucune augmentation, depuis 2009’’, a listé le syndicaliste qui ajoute dans ces maux ceux liés aux violations des droits et libertés des travailleurs, le retard du démarrage concernant les concertations autour de l’étude sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique, l’alourdissement du passif social et le blocage de son règlement annoncé. 

‘’La CNTS-FC assumera sa part de responsabilité’’

De ce fait, Cheikh Diop préconise comme stratégie une meilleure organisation de la lutte par les différentes centrales syndicales, de bannir les surenchères, de reconstruire son unité pour faire aboutir les revendications. Il urge, selon toujours le syndicaliste, de faire le lien avec tous les travailleurs dans une démarche intersectorielle et de solidarité active, afin que le syndicalisme puisse être un puissant levier de progrès social. ‘’Nous concernant, la CNTS-FC en assumera sa part de responsabilité. Nous nous engageons à encadrer les luttes enclenchées dans les secteurs du pétrole, avec le dépôt de leur préavis de grève, à Dakar-Bamako ferroviaire, dans l’éducation et dans tous les secteurs affiliés, pour que les résultats déjà obtenus dans la rectification des mauvaises politiques de privatisation soient consolidés et les entreprises concernées correctement relancées. Il y a aussi le cas de la compagnie sucrière sénégalaise où il y a plus de 70 000 T de stockage, du fait que le gouvernement donne à des commerçants des autorisations pour importer du sucre. Ce qui bloque cette entreprise qui emploie des milliers de personnes sans parler l’impact de son poids social dans le Walo’’, se désole M. Diop.

CHEIKH DIOP SG DE LA CNTS-FC

‘’Un agent de l’hôpital HOGGY est privé de salaire depuis 4 ans par la directrice’’

‘’Du point de vue des droits syndicaux, la situation n’est pas reluisante. En effet, ces derniers sont violés de manière flagrante à l’hôpital général de Grand Yoff (HOGGY) où la directrice de cet établissement interdit des réunions syndicales, en faisant appel systématiquement à la police pour réprimer les syndicalistes récalcitrants.

Pire, le responsable du syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social, Cheikh Seck, par ailleurs agent de cette infrastructure sanitaire, est mis en quarantaine et privé de salaire depuis 4 ans. Il est grand temps que les autorités de ce pays mettent fin à cette injustice. Nous allons porter cette revendication au chef de l’Etat, le jour du 1er mai.’’

CHEIKH THIAM

 

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