Publié le 11 Feb 2021 - 22:46
AFFAIRE OUSMANE SONKO VS ADJI SARR

Y’en a marre, FDS et Frapp montent au front

 

En conférence de presse hier, les Forces démocratiques du Sénégal, le mouvement Y’en a marre et le Front pour une révolutionnaire anti-impérialiste panafricaine populaire exigent la manifestation de la vérité dans l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr. Cela non sans inviter les Sénégalais à lutter pour l’Etat de droit et à respecter les mesures barrières face à la recrudescence des cas positifs au coronavirus.

 

La société civile sénégalaise en est convaincue. Le régime compte se servir de l’affaire opposant Ousmane Sonko et Adji Sarr pour liquider politiquement le leader de Pastef/Les patriotes. Une agression aux principes démocratiques qu’elle n’entend pas laisser prospérer. ‘’Nous soupçonnons que le président Macky Sall cherche aujourd'hui à s'appuyer sur ce dossier judiciaire pour empêcher -  de façon odieuse et lâche - un leader de l'opposition d'être candidat à la Présidentielle de 2024. S'il réussit son pari antidémocratique, antipopulaire, Macky Sall sera illégalement candidat en 2024. C'est aujourd'hui qu'il faut arrêter cette entreprise pernicieuse pour notre État de droit’’. 

Les Forces démocratiques du Sénégal (FDS), Y'en a marre et le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) appellent donc les partis politiques, les syndicats, les mouvements citoyens à une jonction pour défendre ce principe.

En outre, ces organisations estiment qu’il est temps que les chefs religieux ramènent à la raison le président Macky Sall, seul et unique responsable des scènes récentes de chaos. ‘’Nous lançons un appel aux chefs religieux. L'heure est grave. Le pouvoir, par ses agressions multiformes, incite le peuple à l'insurrection. Nous accusons le président Macky Sall de vouloir mettre le feu dans notre pays, par ses manœuvres irresponsables, et cela doit être stoppé’’, ajoute Serigne Assane Kane, porte-parole du jour. 

Suite aux échauffourées de lundi dernier, 51 personnes ont été arrêtées et subiraient, depuis lors, des actes de torture. YEM, les FDS et le Frapp exigent donc la libération immédiate de ces jeunes partis exprimer de façon pacifique leur soutien à Ousmane Sonko. Le plus important, à leurs yeux, c’est la manifestation de la vérité dans une affaire opposant deux citoyens sénégalais bénéficiant des mêmes droits.

Mais, cette exigence de clarté semble compromise, selon les activistes, car, d'emblée, les autorités judiciaires ont violé les droits du mis en cause. En effet, la convocation qui a été servie au député Ousmane Sonko n’a respecté ni les termes de l’article 61 de la Constitution du 22 janvier 2001 (modifiée et des articles 51 et 52), encore moins le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Ce qui laisse déjà un ‘’parfum de conspiration’’.

Car, après avoir éliminé, arbitrairement, des élections et emprisonné Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall, radié Sonko, emprisonné Babacar Diop, Karim Xrum Xax, Boubacar Sèye, Assane Diouf, Guy Marius Sagna et arrêté des membres de Y'en a marre, de Noo Lank et de Doy Na pour dépôt de lettre, la liquidation d’Ousmane Sonko semble le but ultime du pouvoir. Les activistes rappellent que le président est allé jusqu’à ‘’acheter le ralliement de celui qui est arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle et chasser tous ceux qui lui rappellent dans son camp la disposition constitutionnelle que briguer un troisième mandat présidentiel est illégal et illégitime’’.

 Autant de raisons qui sous-tendent le manque de confiance en la justice sénégalaise. ‘’On n’acceptera pas que l’Etat se cache derrière cette affaire pour liquider un opposant. Nous ne soutenons pas Sonko ; nous soutenons la démocratie de notre pays ; nous soutenons l’Etat de droit ; nous soutenons les libertés.  L’enjeu, ce n’est pas la carrière politique d’Ousmane Sonko, mais la préservation de notre démocratie. Nous ne pouvons pas accepter que des trafiquants de faux billets continuent à circuler librement, que les membres de l’APR cités dans les scandales financiers siègent tous les mercredis au Conseil des ministres, pendant que d’autres citoyens honnêtes, qui ne font qu’exercer des droits reconnus par la Constitution, soient traqués par le pouvoir de Macky Sall. Que la justice exerce en toute liberté pour dire dans cette affaire qui a raison et qui a tort’’, renchérit Assane Kane des FDS.

Pour se faire entendre, les trois organisations n’excluent aucune forme de lutte légale, si le président de la République persiste dans sa tentative de liquider politiquement un adversaire.

Covid-19 : une première vague mal gérée qui rattrape le Sénégal

Si l’affaire du député VS Adji Sarr cristallise aujourd’hui les attentions, les activistes s’inquiètent face à la recrudescence des cas et décès liés au coronavirus. Et contrairement à la première vague, les soutiens et actes de solidarité se font rares. Un fait imputable à la mauvaise gestion du fonds de riposte.

De l’analyse des FDS, du mouvement YEM et le Frapp, ‘’cette mobilisation nationale a été trahie et poignardée par le président Macky qui, en lieu et place de solutions sanitaires, en a profité pour enrichir ses amis et sa famille, tenter de museler le peuple sénégalais et restreindre ses droits de manifester. C'est cette gestion politicienne et affairiste qui est la cause de cette deuxième vague et de la forte mortalité actuelle’’. 

En guise de solutions, les trois organisations demandent la distribution gratuite, par l'État, de masques, l'organisation de campagnes de dépistages massifs, le renforcement des structures de santé et de son personnel, l'ouverture d'une industrie nationale de fabrication de médicaments.

Par ailleurs, la suppression ‘’des institutions inutiles et budgétivores comme le Haut conseil des collectivités territoriales, le Conseil économique, social et environnemental’’ permettrait de financer cet effort de guerre sanitaire.

Ainsi, les FDS, Y'en a marre et le Frapp informent du lancement, dans les prochaines heures, d'une campagne de collecte de masques, de solutions hydro-alcooliques... qui seront distribués aux couches vulnérables comme contribution à la lutte contre le coronavirus. Leurs membres appellent au respect des gestes barrières, du port du masque et interpellent l'État quant à la propagation du coronavirus dans les écoles, les universités et les zones rurales.  

EMMANUELLA MARAME FAYE

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