Un rêve très africain
Il se rêvait ‘’médecin sans frontière’’, Amadou Gallo Fall est finalement devenu un humaniste au service de la communauté africaine, notamment sénégalaise, par la formation des jeunes basketteurs.
‘’Mon histoire, c’est un témoignage de la puissance du sport’’, informe de prime abord Amadou Gallo Fall, fondateur de Seed academy et Vice-président de la NBA Afrique. Ce natif du Saloum (Kaolack), incarne aujourd’hui l’‘’American dream’’ (le rêve americain). ‘’Je suis né à Kaolack, j’ai fait mes premiers pas à Tivaouane et je ne pensais même pas qu’il pouvait y avoir un terrain de basket à Tivaouane à cette époque’’, soutient l’ex-élève du lycée Van Vo actuel Lamine Guèye de Dakar. Du haut de son mètre 96, Amadou Gallo Fall a commencé le basket tard : ‘’Le basket, c’est un sport qui m’a rattrapé, explique-t-il. C’est quand je suis venu à Dakar que j’ai commencé à jouer au basket et j’ai commencé à y prendre goût’’. Etudiant à la faculté des Sciences naturelles d’alors, le jeune Gallo va intégrer dans les années 1985-86, l’emblématique équipe du Dakar Université Club (DUC) sous les ordres du coach Maguette Diop. Mais Amadou Gallo ne rêvait pas d’une carrière sportive, ni de basket. ‘’Mon rêve était de devenir médecin, car j’étais influencé par ''Médecins sans frontière''’’, avoue-t-il. Fort de cette conviction, Gallo va quitter le Sénégal et déposer ses baluchons en Tunisie. Là où tout va commencer.
Le rêve devient réalité
Jeune, ambitieux et courageux, le Saloum-Saloum débarque aux pays des Aigles de Carthage avec un sac rempli de rêves. Gallo allie ses deux passions : médecine et basket-ball. C’est ainsi qu’il sera découvert en 1989 dans une "clinique" de basket-ball à Tunis par un travailleur du Corps de la paix américain qui va lui proposer une bourse de basket-ball aux États-Unis pour poursuivre ses études. Une chose que le jeune Sénégalais se rappelle toujours avec ironie. ‘’Quand il (le travailleur Corps de la paix américain) m’a appelé pour me dire qu’il voulait me faire signer une bourse, je pensais : "qui était assez fou pour penser que je suis digne d’être sur un terrain de basket pour me prendre en charge aux États-Unis et me donner une éducation ? Avant qu'il ne change d’avis, je ferais mieux de faire signer". Aux Etats-Unis, il va entrer à l'Université du District de Columbia où il participera aux matches inter-universitaires dans les années 90. Le point culminant de sa carrière de joueur est venu en tant que recrue, quand il a joué contre l'Université de Georgetown "Twin Towers" de Alonzo Mourning et Dikembe Mutombo. En 1992, un poignet cassé va le sortir des parquets. Sa carrière sportive se ferme pour ouvrir une autre plus glorieuse en tant que manager.
Diplômé en 1997 Gallo pense à sa reconversion, et de là, il a rencontré le manager général des Mavericks de Dallas. ‘’C’est quand j’ai commencé à me focaliser sur comment trouver une carrière meilleure dans le sport que j’ai eu l’opportunité de rencontrer le manager général de Dallas Maverick qui m’a donné la main’’. Il est recruté comme scout au sein de l’équipe. Mais audacieux qu’il était, il va gravir les échelons au sein de l’équipe. Il deviendra directeur de département avant de devenir le vice-président chargé des affaires internationales.
L’humanisme au cœur du basket-ball
Amadou Gallo Fall restera toujours fidèle à ses convictions de jeunesse : ‘’aider les communautés’’ via son programme ‘’basket-ball without bounderers’’ (basket-ball sans frontières) en Afrique. La NBA, pour être présente en Afrique, va frapper à la porte de Dallas pour enrôler le Sénégalais. Il sera nommé en 2010 Vice-président NBA Afrique. Pour lui, cette nomination s’explique facilement : ‘’C’est un processus qui a commencé avec Dallas depuis 2003 de par mon implication pour le développement du basket en Afrique’’. Aujourd’hui, M. Fall se dit fier : ‘’J’ai découvert à travers le sport et tout le réseau que j’ai que je pouvais aider ma communauté, peut-être plus rapidement par le biais du sport que la médecine’’, confesse-t-il.. Aujourd’hui grâce à Seed academy dont il est fondateur, le basket sénégalais est bien respecté dans le pays où le basket est le sport roi, Usa. ‘’ A travers le travail de nos jeunes basketteurs sénégalais et à travers le Seed, depuis les Makhtar Ndiaye, les Boubacar Aw, Yaya Dia et aujourd’hui les Gorgui Dieng, toute l’Amérique reconnaît le talent et le potentiel du basket sénégalais’’, déclare-t-il. Mais en éternel humaniste, le plus grand rêve de Gallo est de voir ‘’partout des sites d’académie en Afrique pour former les jeunes’’. "C’est son African dream…"
* Rêve africain
MAMADOU LAMINE SANÉ