Mame Mbaye Niang se dit satisfait
En conférence de presse ce lundi, après son procès en appel contre Ousmane Sonko, Mame Mbaye s'est montré plus ou moins satisfait du jugement rendu par la cour d’appel.
Procès en appel, conférence de presse, Mame Mbaye Niang s'est adonné à un véritable marathon à la fois judiciaire et médiatique, ce lundi.
En effet, après avoir vu la peine de son diffamateur considérablement revue à la hausse (six mois avec sursis), le ministre du Tourisme, accompagné de deux de ses avocats, Mes Fall et Sur, est venu commenter cette décision devant les journalistes qui ont pris d'assaut un hôtel de la place.
"Aujourd'hui, je puis vous annoncer que ce jugement rendu me satisfait. Il renforce le premier verdict de mars dernier en augmentant la peine qui est désormais de six mois de prison avec sursis. Et je vous rappelle que mon diffamateur n'a jamais apporté ne serait-ce que le début d'une preuve. Aucun rapport n'a été encore une fois posé sur la table du juge", a commenté le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.
"Nous devons tous respecter les institutions de ce pays. Nous ne devons pas participer à les fragiliser. Ousmane Sonko doit revoir sa copie et être beaucoup plus élégant dans sa démarche. Qu'il parle programme, qu'il pose de vrais débats faits de propositions pour les Sénégalais. Car sa stratégie qui consiste à faire une politique susceptible de saper même la cohésion sociale est à bannir. Enfin, qu’il cesse d'utiliser les jeunes comme de simples boucliers humains. Tous ses déboires avec la justice ne concernent que lui seul et un autre Sénégalais".
Par ailleurs, à quelques mois de la Présidentielle, le ministre du Tourisme a un peu passé en revue cette échéance à venir. D’après lui, leur machine électorale va bientôt s'enclencher. "Le combat politique reprend et il sera en mode accéléré. Nous avons notre leader à préparer. Car 2024, c'est maintenant", a laissé entendre M. Niang.
Contrairement à son client, Me Sur a axé sa réflexion sur une base purement juridique. "La décision complète de la cour infirme partiellement et condamne monsieur Ousmane Sonko à six mois de sursis pour diffamation et injures publiques, maintient le montant des dommages et intérêts à 200 millions et ordonne la contrainte par corps", a-t-il expliqué. "Toujours est-il que, poursuit-il, ce jugement rendu vient démontrer que la justice sénégalaise est indépendante, comme viennent de le prouver messieurs les juges, dans la mesure où ils ont revu le verdict. Celui-ci est à la fois juste et mesuré. Car il respecte une jurisprudence pour des faits similaires qui concernaient justement M. Mame Mbaye Niang".
Dans sa plaidoirie, l'ancien bâtonnier de Paris s'est aussi attardé sur les conséquences de ce nouveau verdict. "La conséquence immédiate de cette révision de procès reste la perte de son éligibilité. Cela reste lourd comme retombée, mais dans le fond, ce sont les règles du jeu. Il a joué, il a perdu. Monsieur Sonko aura à maintes reprises invectivé le système judiciaire sénégalais. Aujourd'hui, ce système le punit et a eu raison de lui. Nul ne peut se prévaloir d'être au-dessus de la loi. Cela voudrait aussi dire que la politique doit rester une affaire de gentlemen. Les injures et autres diffamations ne doivent en aucun cas prospérer dans l'espace", a commenté l'avocat français.
Pour conclure, la robe noire a rendu un hommage au Sénégal et à son dispositif judiciaire en particulier. "Le Sénégal, à bien des égards, est connu et reconnu comme un grand à travers le monde. Sur le plan démocratique, c'est l'un des rares pays d'Afrique à n'avoir jamais vécu de coup d'État ; la transmission du pouvoir se passe de façon régulière par des élections transparentes et apaisées. C'est un acquis qu'il faudra conserver à tout prix, car le Sénégal reste la vitrine de l'Afrique dans le domaine de la démocratie’’.
Mamadou Diop