Si près du but, les Lions ont failli à la dernière étape et permettent à l'Algérie, vainqueur de la finale (1-0), de récolter sa deuxième étoile de championne d'Afrique.

Un but gag ! Comme on en voit qu'en Playstation. Pour sa deuxième trouée de la compétition, Alfred Gomis, le gardien presque auteur de la qualification en finale, a permis à l'Algérie de dominer le Sénégal. Un micro détail, une balle qui ricoche sur Salif Sané et Gomis, très loin de sa base, laisse filer, dans le petit filet, du regard. La balle ne sort pas ! Elle entre et ça fait 1-0. On est à la 2e mn d'une finale qui sera largement à la portée des Lions, mais qui ne sera jamais remportée.

Les occasions ne manquent pas, l'Algérie ne se faisant plus jamais dangereuse dans ce match. Mais la messe est dite, surtout qu’Alioum Alioum, l'arbitre camerounais, est d'une impressionnante passivité. Les Fennecs jouent la tactique de la roublardise, après ce coup de griffe occasionnel, les Lions courent après le score sans rien obtenir. Jusqu'à la 60e mn, et le coup de la Var qui annihile toutes les chances sénégalaises. Ismaïla Sarr déborde et centre sur la main évidente du milieu Guédioura et devant l'arbitre Alioum qui désigne le point de penalty. Le Sénégal exulte et Mbaye Niang se saisit du ballon, mais ne va jamais le tirer. Les chargés de la Var appellent l'arbitre camerounais qui accoure, consulte, puis annule tout l'espoir d’une vaillante équipe qui aura, sur ce match, réussi à faire vaciller les certitudes Algériennes.

Les 63 % de possession de balle, les 321 passes (71 % de précisions), les 11 tirs au but resteront sur le papier, le Sénégal a dominé son adversaire, mais le micro détail du jour a déjà penché à l'avantage des Algériens.

Sadio Mané a subi à lui tout seul huit agressions des Algériens

Pas de Trafalgar pour la deuxième tentative en finale de Can. Aliou Cissé a beau dire que ses joueurs méritaient mieux, le champion, c'est l'Algérie. Sadio Mané aura subi à lui tout seul huit agressions de la part des Algériens, mais aura tenu et tout tenté pour mettre en orbite son équipe. Le leader technique des Lions a servi tour à tour Sabaly, puis surtout Mbaye Niang, il n'aura pas réussi à vaincre le signe indien.

L'Algérie, même fébrile, marque un point supplémentaire sur l’historique de ses confrontations contre le Sénégal. Les Fennecs, qui sont les seuls à avoir violé la défense sénégalaise, ont, dès le but marqué en début de partie, mis en pratique leur plan. Et cela passait par Sadio Mané qu’il fallait coûte que coûte mettre sous l'éteignoir. Par des coups de boutoir sans répit, l'enfant de Bambali a vécu des prises à deux et des fautes systématiques qui l'ont coupé, dans des moments clés, du reste de l'équipe.

Pour autant, et malgré un arbitrage complice (30 fautes et seulement 4 cartons dont les 3 brandis en 2e mi-temps), le Red aura tout tenté. Il était écrit que Sadio ne brandirait pas le trophée au pays de son copain de jeu Mouhamed Salah.

ABU BEKRY KANE (ENVOYE SPECIAL AU CAIRE)