Publié le 9 Apr 2014 - 16:04
CHEIKH GAYE (MODEL, CANDIDAT A LA MAIRIE DE SAINT-LOUIS

«Un maire résident est un handicap pour la ville».

 

En présidant un atelier organisé par les militants du Mouvement pour la démocratie et les libertés (MODEL) sur l’acte 3 de la décentralisation, le coordonnateur local dudit parti et candidat à la mairie de Saint-Louis a soulevé la question du maire résident. Selon Cheikh Gaye, «c'est un faux débat qui n’a pas de sens», même si une frange des populations d'ici et d'ailleurs ont souvent exprimé leur volonté d'élire des maires qui vivent avec eux.

«Peu importe, l’essentiel pour un maire est d’avoir un bon carnet d’adresses pour capter des fonds destinés à aider sa ville», réplique le responsable du Model pour qui le succès du mandat de l'édile réside, entre autres facteurs, dans la gestion collégiale du conseil municipal.

Dans son intervention, Cheikh Gaye, par ailleurs secrétaire général de la Sicap, précise encore que la présence du maire dans sa ville n’a pas un impact réel par rapport à la vie d’un conseil municipal. Se disant porteur d'un «projet de développement pour la ville de Saint Louis», il est d'avis que «un maire résident est plutôt un handicap pour le développement de la localité» qu'il administre.

Prenant exemple sur la ville de Saint-Louis qui «tarde à décoller malgré son aura», Cheikh Gaye invoque la nécessité de «capter des ressources» et de «disposer de financements innovants» pour redonner à la cité son lustre d’antan. «Une fois élu, je serai dans cette dynamique», promet-il. Ce qu'il ne supporte pas, c'est qu'une mairie limite sa politique de ressources additionnelles qu'au recouvrement de taxes.

Fustigeant la paupérisation de Saint-Louis depuis plusieurs années, ses avenues, rues et autres coins tombés dans une «pénombre insoutenable», avec «des tas d’immondices (qui) jonchent les quartiers périphériques», le secrétaire général de la Sicap a reconnu que ces problèmes sont les mêmes partout au Sénégal.

C'est pourquoi il est urgent, selon lui, «de mettre en évidence l’acte 3 de la décentralisation. «C’est un salut pour les populations dont celles de Saint-Louis qui souffrent de la gestion catastrophique de cette équipe municipale» dirigée par Cheikh Bamba Dièye. «L'acte 3 va permettre à la commune d’être une personnalité morale qui peut commercer avec les entités privées», conclut-il. 

FARA SYLLA (CORRESPONDANT À SAINT-LOUIS)

 

Section: