Publié le 21 Jul 2018 - 00:12
CREDIT HÔTELIER

L’Etat injecte 2,5 milliards F CFA 

 

Les textes qui régissent le secteur touristique sont obsolètes et caducs. Afin de disposer d’un nouvel outil de gouvernance du secteur du tourisme, les acteurs et leur tutelle ont entamé trois jours de réflexion et d’échanges à Saly. Au cours de cette rencontre, le ministre Mame Mbaye Niang a annoncé un crédit hôtelier qui s’élève à deux milliards cinq cent.

 

2 milliards ont déjà été mis dans le crédit hôtelier. L’Etat compte injecter 2,5 autres milliards de F CFA dans ledit crédit pour les acteurs touristiques. Le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, l’a annoncé hier à Saly où il préside un séminaire sur le code législatif du secteur. Ce crédit hôtelier additionnel servira à appuyer ‘’les privés qui ont décidé d’investir dans ce secteur mais qui, à travers les crises répétitives, particulièrement avec l’Ebola, n’ont pas eu les moyens de se maintenir aux normes’’, explique le ministre. D’ailleurs, c’est la normalisation du secteur touristique qui réunit, pendant trois jours, les acteurs dans la Petite Côte.

‘’L’élaboration du Code du tourisme part du constat que la réglementation touristique, dans sa configuration actuelle, ne répond ni dans son esprit ni dans sa lettre aux exigences du secteur et ne permet plus à l’administration de jouer le rôle de régulateur qui lui est assigné. Nous disposons certes d’un ensemble de textes réglementant les activités et professions touristiques, mais ces textes sont épars et obsolètes, au regard surtout de la transition numérique et de ses effets induits’’, a relevé Mame Mbaye Niang. A son avis, le tourisme a besoin d’un cadre de dialogue constructif pour son devenir. Mais aussi de nouvelles dispositions, surtout dans le cadre de la législation.

‘’Nous devons concevoir le secteur dans sa globalité, repenser sa gouvernance, son organisation, son fonctionnement, le financement des investissements structurants. Le Code du tourisme va ainsi rendre plus intelligentes, plus harmonieuses et donc plus durables les interventions des différentes parties prenantes. Il va également favoriser l’éclosion d’un meilleur écosystème. Nous n’avons pas le choix ; si nous voulons profiter des retombées réelles du tourisme international, nous devons obligatoirement adapter notre vision, notre démarche et notre stratégie aux exigences des marchés en nette croissance’’, a insisté Mame Mbaye Niang qui reste convaincu des propos de Taleb Rifai. L’ancien Secrétaire général de l’OMT disait : ‘’Dans un monde qui semble manquer de plus en plus de tolérance et de générosité, nous devrions valoriser le tourisme entendu comme un socle précieux de la paix entre les communautés et les nations.‘’

Travaux de rénovation des plages de Saly

D’ailleurs, le ministre annonce un léger mieux de son secteur, en se fondant sur les rapports 2018 de l’Organisation Mondiale du Tourisme qui indique que les arrivées de touristes internationaux ont augmenté de 6 %. ‘’Au Sénégal, les efforts consentis, ces derniers temps, nous ont permis d’enregistrer des résultats satisfaisants certes, mais qui sont encore très loin de notre potentiel. De 963 004 arrivées en 2014, nous sommes aujourd’hui à 1 365 000 entrées de touristes. Les tendances sont donc très favorables et nous rendent optimistes par rapport à l’objectif de 2018’’, dit-il. Afin de redorer davantage le blason du tourisme sénégalais, une série d’actions a été mise en place. Notamment, les procédures administratives d’agrément pour l’exploitation des établissements d’hébergement touristique, des agences de voyages, de tourisme et des transports touristiques et des autres entreprises du secteur ont été allégées. Ceci, pour permettre un accès plus facile au service public administratif. A cet effet, plus de 150 entreprises ont été agréées, entre septembre 2017 et juillet 2018. ‘’Elles représentent plus de 1000 nouveaux emplois créés et un chiffre d’affaires assez important’’, renseigne le ministre.

Des 534 guides touristes que compte le Sénégal, 125 disposent désormais d’une carte professionnelle. Prochainement, la Commission consultative de sélection des guides de tourisme va se réunir pour statuer sur de nouvelles demandes. Dans le but de relancer le tourisme communautaire, les campements villageois ont été agréés. Mieux, un accompagnement technique, matériel et financier est prévu. ‘’L’Etat du Sénégal et la Banque mondiale mettent actuellement en œuvre le Projet PDTE dont l’objectif général est de créer les conditions nécessaires à l’augmentation des investissements privés dans le secteur du tourisme dans la zone de Saly et à renforcer le développement des entreprises privées au Sénégal’’, explique le ministre. Ce dernier annonce le lancement des travaux pour la rénovation des plages de Saly, avec comme objectif de contrecarrer l’érosion des plages et de restaurer l’attractivité du site touristique de Saly. La finalisation des travaux d’aménagement de base de Pointe Sarène, le projet Saraba sur l’ancien Club Aldiana pour un coût de 56,9 milliards de F CFA, avec une participation au capital de la Caisse de Dépôt et de Consignation (Cdc) et de la BOAD, vont démarrer dans les prochains mois.

KHADY NDOYE (MBOUR)

 

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