Publié le 23 Feb 2024 - 14:50
DÉTOURNEMENT DE MINEURE

Le parquet requiert 2 ans, dont 2 mois de prison ferme contre Babacar Cissé

 

Babacar Cissé a comparu, hier, devant la barre du tribunal d’instance de Dakar. Il est poursuivi pour détournement de mineure. Celle-ci, âgée de 17 ans, est la voisine du comparant. La déléguée du procureur ayant requis deux ans de prison, dont deux mois ferme, Babacar Cissé, qui croupit en prison depuis quelques jours, sera édifié sur son sort le 26 février prochain.

 

C’est une affaire de mœurs qui a été évoquée hier, à la barre du tribunal d’instance de Dakar. Les protagonistes : M. Niang, une mineure de 17 ans, et son voisin Mbaye Babacar Cissé. La fille accuse ce dernier d’avoir abusé d’elle. De nationalité gambienne, M. Niang est sous la tutelle de sa grande sœur Sarata. Voisins depuis 2021, ils entretenaient de bonnes relations. C’est la raison pour laquelle M. Niang, qui considérait Babacar comme son frère, lui faisait le linge. Le jour des faits, celle-ci, qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité,  s'est rendue dans la chambre de leur voisin,  afin de lui rendre le linge. À l’en croire, d’un coup, Babacar l’a plaquée sur le lit avant de la violer.  

Depuis ce jour-là, elle n’est plus la même. Inquiète, sa grande sœur ne se lasse pas de la questionner sur ce qui la tracasse. C’est ainsi qu’elle s’est confessée à elle. Paniquée, elle est conduite à l’hôpital par sa tutrice. Et la blouse blanche  établit dans le certificat médical une lésion ancienne de l’hymen. Conclusion corroborant ainsi les allégations de la gamine sur son agression sexuelle.

Sur ces entrefaites, la dame Sarata s'en est ouverte à son mari qui est allé se renseigner auprès du mis en cause. Pour lui tirer les vers du nez, ce dernier lui fait croire que la petite est enceinte. Conscient que les carottes sont cuites, Babacar avoue avoir eu un rapport sexuel avec la mineure, mais conteste être l’auteur de la grossesse. Selon lui, au moment de l’acte, il avait enfilé un préservatif.

Devant les enquêteurs, Babacar Cissé s'autovictimise. Il indique que la gamine lui faisait les yeux doux à chaque fois qu'ils étaient seuls. À l'en croire, elle est venue dans sa chambre à trois reprises. Il précise que la première fois, elle était venue avec une de ses amies. Mais les autres fois, elle était seule. À sa première tentative, raconte le prévenu, il l'a stoppée net, car il  venait de faire ses ablutions. "La seconde fois, j'ai cédé à la tentation. On a commencé à flirter et j'étais tellement excité que je suis allé enfiler un préservatif. De retour au lit, M. Niang m'a opposé un refus catégorique, craignant que sa grande sœur nous surprenne. Depuis lors, on se salue juste, mais c'est elle qui me harcèle. J'ignorais qu'elle était mineure, d'autant plus qu'elle m'a dit qu'elle était mariée", raconte le mis en cause lors de l’enquête.

Devant le juge du tribunal d’instance de Dakar, M. Niang a réitéré les allégations qu’elle avait tenues à l’enquête. Elle a précisé qu’au moment de l’acte, son bourreau avait effectivement mis un préservatif. ‘’Il est entré dans les toilettes pour porter un préservatif. Il m'a poussée dans le lit avant de se mettre sur moi. Je lui ai demandé ce qu'il était en train de faire ; il n'a pas répondu. Je me suis débattue comme je pouvais. Je l'ai même blessé sur sa plaie’’, a-t-elle raconté.

Poursuivi pour détournement de mineure sans violence, Babacar Cissé confie à la juge avoir reçu M. Niang dans sa chambre à trois reprises. Selon lui, à la seconde visite de la fille, il n'a pas pu se maitriser. C'est sur ces entrefaites qu'il est allé mettre un préservatif. Toutefois, il jure qu'il ne s'est rien passé de plus. Mais c'est sans compter sur le beau-frère de la victime, Babacar Gning, qui réitère devant le juge les confidences de celui-ci. ‘’Il m'a dit mot pour mot : ‘J'ai couché avec la petite et je le regrette.’  

Maitre Ousseynou Ngom, avocat de la partie civile, réclame 10 000 000 F CFA pour dédommagement. Il estime qu'il peut même demander une requalification, car la violence est établie. ‘’Le certificat médical parle de lésions anciennes. Le viol commence quand la personne dit stop. Il a le profil de ‘Tonton  saï-saï’, mais fait stratégie de la victimisation. Dans sa posture, on dénote une certaine désinvolture’’.

 La déléguée du procureur de la République a pour sa part requis  deux ans d’emprisonnement, dont deux mois ferme. Maitre Moussa Diouf, qui plaide la relaxe, estime qu'il n'y a pas d'éléments matériels prouvant que la victime a été soustraite de l'autorité de ses parents. Il trouve qu’il n’y a pas assez d'éléments pour condamner son client. Il ajoute que  la constitution de partie civile de Sarata Niang doit être déclarée irrecevable, car la sœur ne peut pas exercer la puissance paternelle, mais plutôt une autorité de fait.

Au terme de sa plaidoirie, le tribunal a mis l’affaire en délibéré. La décision sera rendue le 26 février prochain.

MAGUETTE NDAO

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