Publié le 2 Feb 2021 - 22:04
DÉTOURNEMENT DE 26 MILLIONS DE F CFA À L’UNIVERSITÉ KÉBA MBAYE

Le directeur général attrait à la barre deux de ses collaborateurs 

 

La juge des flagrants délits s’est penchée, hier, sur une affaire de détournement d’argent à l’université privée Kéba Mbaye. Le directeur dudit établissement reproche à deux de ses collaborateurs de lui avoir volé 26 millions F CFA.

 

Pour un détournement dont le montant est évalué à 26 millions de francs CFA, Daouda Thiam, Directeur général de l’université privée Kéba Mbaye, traduit en justice deux de ses collaborateurs. L’affaire a été évoquée hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Mamadou Ndiaye et Ousseynou Dianka sont respectivement poursuivis pour escroquerie, abus de confiance et faux et usage de faux en écriture privée et complicité de ces chefs. 

C’est courant décembre 2019 que Daouda Thiam, Directeur général dudit établissement, a remarqué des anomalies au niveau de la comptabilité. Ainsi, il a tenu à effectuer des mutations en affectant le directeur administratif et financier Mamadou Ndiaye au poste de surveillant général. S’agissant du nommé Ousseynou Dianka, il lui a confié le poste de directeur général adjoint.
 
Malgré ces réaménagements, le plaignant a constaté que le problème persistait. Ainsi, après une enquête minutieuse, selon l’accusation, il s’est avéré que des étudiants contournaient la comptabilité pour reverser de l’argent au prévenu Mamadou Ndiaye. Pire, Daouda Thiam reproche à ce dernier de remettre à ces étudiants des reçus falsifiés qui ne comportaient pas le cachet de la caissière.
 
Face aux juges, le mis en cause soutient néanmoins qu’il a établi les fiches sur les montants détournés, en se basant sur les déclarations des étudiants. Poursuivi pour complicité d’escroquerie, d’abus de confiance et de faux et usage de faux en écriture privée, Ousseynou Dianka plaide non-coupable. Le directeur général adjoint de l’université Kéba Mbaye explique : ‘’J’étais chargé de remettre les fiches d’inscription. J’apposais uniquement mon cachet sur les fiches d’inscription. Je n’étais pas chargé de vérifier les paiements. Je n’ai ni vu l’argent ni encaissé aucune somme.’’
 
Il souligne que l’imprimante se trouvait dans son bureau et que beaucoup de gens y avaient accès. ‘’Mon cachet a été scanné par Daouda Thiam pour valider les dossiers d’admission des étudiants qui viennent de l’extérieur’’, a-t-il précisé.
 
Pour sa part, Mamadou Ndiaye, à qui il est reproché les délits d’escroquerie, d’abus de confiance et de faux et usage de faux en écriture privée, reconnaît n’avoir reçu que l’argent de deux étudiants. Pour justifier son acte, il souligne que l’établissement lui devait deux mois de salaire et que le montant perçu s’élève à 330 mille francs CFA. Par ailleurs, il a contesté l’authenticité des factures qui sont versées dans le dossier. Il a, par la même occasion, précisé que le cachet et la signature de Dianka qui sont apposés sur certaines fiches ont été faits dans le cadre strictement professionnel.
 
Mais malgré ses dénégations, Mamadou Ndiaye a été accablé à la barre par deux témoins qui soutiennent lui avoir remis en main propre leurs inscriptions.  ‘’Un jour, une amie devait compléter son inscription. Mais M. Ndiaye était absent. La surveillante nous a demandé la raison de notre présence. On lui a dit qu’on devait compléter notre inscription. Elle nous a demandé si, depuis notre arrivée, c’est à lui qu’on donnait notre inscription ; on a répondu par l’affirmative. Elle nous a alors ordonné d’aller au bureau du DG’’, a soutenu le témoin. 
 
Cinquante millions de F CFA, c’est la somme réclamée par la partie civile pour toute cause de préjudice. 
 
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis 6 mois d’emprisonnement dont un mois ferme contre Mamadou Ndiaye. En ce qui concerne Ousseynou Dianka, le maître des poursuites a demandé qu’il soit condamné à 6 mois avec sursis pour complicité de faux et usage de faux en écriture privée. 
 
Les avocats de la défense, tour à tour, ont sollicité le renvoi des prévenus des fins de la poursuite. Selon eux, les faits ne sont pas établis. 
 
L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 4 février prochain. 
 
MAGUETTE NDAO

 

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