Publié le 9 Jan 2013 - 22:00
DOCUMENTS SAISIS SUR LE PRÊTE-NOM DE WADE

 Alioune Aïdara Sylla lourd de plus de 4 milliards Cfa

 

 

Les langues commencent à se délier, après l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt d'Alioune Aïdara Sylla. Il nous revient, selon des sources proches de la Justice, que le montant total des sommes d’argent, en chèques, ordres de virements et autres opérations bancaires dépasse les 4 milliards de francs Cfa. Et dans cette jungle à milliards, difficile de faire la différence entre ce qui relève des affaires propres de celui qui est présenté comme un mandataire aux ordres, et ce qui est du ressort de l’ancien Président Me Abdoulaye Wade au nom de qui, le natif de Thilmakha déclare agir.

 

 

Les trois milliards de francs Cfa évoqués par EnQuête qui révélait l’arrestation de l'ancien député du Parti démocratique sénégalais (PDS) Alioune Aïdara Sylla par le Commissariat spécial de l’aéroport Léopold Sédar Senghor ne sont en vérité que l’arbre qui cache la forêt, pour reprendre notre titre d'appel à la Une au deuxième jour de l'affaire. En effet, selon des sources judiciaires ayant pris connaissance du dossier, Alioune Aïdara Sylla n’a eu aucune peine à reconnaître que l'ancien président sénégalais Me Abdoulaye Wade lui a remis une lettre provenant de la Société générale de Paris, dans la première moitié du mois de décembre 2012.

 

Une lettre qui renseigne sur des opérations de transferts de fonds que devait piloter une certaine Madame Lucie Lika avec 1,5 million de dollars (750 millions F Cfa) à virer pour le compte de la société SN Commodities, dans les comptes d’Ecobank, 370 000 dollars Us (185 millions F Cfa) pour Me François Sarr à titre d’honoraires à verser dans les comptes de la Bicis, 1,2 million de dollars (600 millions F Cfa) à Samuel Sarr, 500 000 dollars (250 millions F Cfa) à Me Madické Niang, 206 000 dollars (103 millions F Cfa) pour Mme Viviane Wade. Pour ne citer que ces cas.

 

Les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC) ont tout fait pour soutirer à Alioune Aïdara Sylla le maximum d’informations sur les soubassements de ces transferts inédits. Mais le natif de Thilmakha déclare qu’il ne connaissait rien du destinataire qui devait encaisser le plus gros montant (1,5 million de dollars). Tout comme Aïdara Sylla dit tout ignorer du Docteur Jean-Pierre Lablanchy dont la notoriété est bien assise à Paris et à qui Me Wade a ordonné qu’on affecte 200 000 euros, soit environ 120 millions de francs Cfa.

 

Homme de confiance de Wade, l'ex-parlementaire a dit encore tout ignorer des raisons pour lesquelles on lui a demandé de verser 500 000 dollars Us dans le compte N° IBAN ouvert dans les livres de la Banque nationale de Mauritanie. De même, il n'a pas voulu trop s’engager dans des explications lorsque le Président Wade lui a demandé de payer la somme de 3,6 milliards de dirhams, soit environ 500 millions de francs Cfa à la société Accompagnement Service qui assisterait le Président Wade à Versailles, son lieu de retraite depuis sa défaite à la présidentielle du 25 mars, et après quelques pérégrinations entre Dubaï et le Maroc. Il s'est juste contenté, nous signale-t-on, d’expliquer avoir déposé le chèque dans le compte d’Al Fath Trading à Dubaï. Quid des 500 000 dollars US (250 000 millions F Cfa) déposés à la Banque nationale de Mauritanie. Sans discontinuer, Sylla a déclaré ne rien savoir de cette opération, se limitant à l'exécution des instructions qu'il a reçues de son mandant.

 

Toutefois, il n’a pas nié être le détenteur des documents que la Police a trouvés par devers lui lors de la fouille qui a suivi son arrestation à l'aéroport Senghor de Dakar. Soit une vingtaine de chèques, ordres de virements, actes de vente, certificats de remise de chèques, lettres de mises à dispositions, etc. Pour rappel, Alioune Aïdara Sylla a été arrêté à l’arrivée du vol de la Royal Air Maroc AT 501 du 31 décembre 2012 en provenance de Dubaï. Quel rôle les services de renseignements marocains ont-ils joué dans son arrestation ? L’avenir nous le dira sans doute.

 

Momar DIENG & Mamadou WANE

 

 

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