Publié le 6 Nov 2012 - 17:00
EDITO

Pour la République !

Image, Google

 

 

Sept mois déjà que le Président Macky Sall s'est installé à l'Avenue Léopold Sédar Senghor. Après une retraite sans éclat de son prédécesseur, le Sénégal n'est pas encore sorti de l'ornière. Les événements violents qui se sont déroulés au stade Léopold Sédar Senghor, après l'élimination des Lions du football de la Coupe d'Afrique des Nations de football et les dernières manifestations des ''thiantacounes'', pour ne citer que ces faits-là, sont bien révélateurs d'une subite montée des périls. Et ce n'est bien sûr là que l'arbre qui cache la forêt.

 

Car si les dernières informations sur un complot à dimension nationale qui se prépare contre le régime en place se confirment, cela signifierait qu'on s'engage sur une voie bien escarpée, avec des conséquences catastrophiques pour notre pays, aussi bien du point de vue des urgences économiques auquel il doit faire face que sous l'angle de l'image d'une démocratie apaisée, modèle en Afrique. Une image à préserver puisqu'elle est aujourd'hui la seule à nous valoir de la fierté au niveau international.

 

Or, des forces sociales dont l'architecture est éminemment complexe travaillent dans le sens d'une déstructuration même des piliers de la République. On sait que contrairement à son prédécesseur Abdou Diouf, le Président Wade n'a pas droit à une ''retraite'' apaisée. Une posture bien inconfortable découlant à la fois de la façon dont il a quitté la scène et des casseroles qu'il a laissées sur place. Aujourd'hui que l'étau se resserre autour de son fils Karim Wade et de certains de ses proches, il redevient la ''bête'' dangereuse qu'il n'a en réalité jamais cessé d'être. Il est clair que Me Abdoulaye Wade va se battre. Mais avec quelles forces ? Naturellement, celles sur lesquelles il a toujours compté. Réseaux maraboutiques, mouvements de jeunes, etc. L'effet escompté est d'installer la peur dans le cœur de ceux qui veulent poursuivre sa famille en justice.

 

Mais doit-on laisser l'anarchie s'installer au Sénégal avec tous les risques que cela comporte pour l'avenir de ce pays, y compris pour ceux qui mettent le feu... pour se sauver du feu ? Il faut bien avoir le courage de répondre par la négative. Si en effet le combat contre une troisième candidature du Président Wade méritait bien d'être menée, parce qu'elle était contre la lettre et l'esprit de la Constitution, personne n'a réellement intérêt à installer un désordre qui ne profiterait qu'à des forces occultes. A quatre ans de la prochaine présidentielle, ce serait une voie sans issue qui pourrait même mettre en scène des ''lobbies moyenâgeux'' qui ne roulent que pour des intérêts déclinables en mallettes bourrées de devises, passeports diplomatiques bien dodus et autres privilèges de castes que la République doit bannir coûte que coûte.

 

Autant donc le nouveau pouvoir doit être surveillé dans les actes qu'il pose, dans les politiques qu'il décline aussi bien sur le plan agricole qu'industriel, etc., être sanctionné s'il manque à sa promesse, cela ne saurait aucunement se faire en dehors des urnes. Trahirait-on la confiance des citoyens en voulant s'imposer coûte que coûte au pouvoir en violation du texte fondamental que la résistance, même physique, deviendrait légitime. Or, nous ne sommes pas dans un tel cas de figure. Bien au contraire, le peuple a aujourd'hui repris tous ses droits. Il faut bien qu'on en revienne aux fondamentaux. Protéger la République !

 

MAMOUDOU WANE

 

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