Publié le 26 Nov 2013 - 06:14
PELERINAGE A LA MECQUE 2013

Le Commissariat général un véritable Nouvel Ordre Normatif à instaurer !

 

Mon Général, «Massa thiono» ! «On ndiarama»! Votre An I a vécu. Entre réduction des quotas, coronavirus, contrats signés ou non signés avec les saoudiens, réduction du nombre des membres de la Commission, échauffourées entre commerçantes sénégalaises et autorités saoudiennes à Mouna,  carence avérée de certains missionnaires, retards et report de vols de Sénégal Airlines, zamzam non embarqué etc. Vous êtes, certainement, aguerri désormais pour les prochaines éditions car, en l’occurrence, l’expérience vécue est la seule chose qui vaille,  comme quoi, en matière de pèlerinage, vivre une fois,  vaut mieux que d’entendre mille  fois  ! Toutefois, avec  votre présence à la tête du Commissariat général, ajoutée à votre expérience antérieure, on évitera, sans doute, d’initier une nouvelle édition, celle de 2014, sans faire le point sur celle qui vient de s’achever ; ne serait ce que pour rectifier ou améliorer, le cas échéant.

Vous en avez fait la promesse à une de vos conférences de presse à la Mecque (cf. SENENEWS.com | 31/10/2013) et c’est cela l’intérêt et l’avantage d’une Commission permanente sur une Commission ad hoc (cf. Décret n° 2009-1134 du 14 octobre 2009 portant création du Commissariat général au Pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam). Et, dans ce sens, si un bigbang est inévitable au niveau des voyagistes privés (cf. article sur les voyagistes privés), on ne doit pas s’en éloigner s’agissant du Commissariat général au pèlerinage aux lieux Saints de l’islam qui exige, aussi, l’instauration d’un véritable Nouvel  Ordre  Normatif : un N.O.N !

Mon Général, un N.O.N serait  le prix de la performance, de l’efficacité et de la réussite.  Ce qui exige une application stricte du décret précité.

1. LES RELATIONS  DIRECTES  AVEC LES PELERINS Pour cette édition 2013, le Commissariat général au pèlerinage aux lieux Saints de l’islam aurait convoyé environ 2650 pèlerins (cf. conférence de presse du Commissaire général tenue à Médine in http://www.setal.net/) sur un quota total de 8400 ! C’est infiniment trop peu ! (pour rappel, le Sénégal ne remplit jamais son quota contrairement à des pays comme le Niger où les pèlerins sont obligés de se rendre au Nigéria pour trouver de la place !). Mais, le coût du pèlerinage est passé par là : PROHIBITIF ! DISSUASIF ! Ce qui permet de soulever bien des questions concernant le choix des missionnaires, l’implication des étudiants sénégalais d’Arabie Saoudite, la formation et l’information des pèlerins et enfin, le problème crucial du coût du hadji.

1.1.  Le choix des missionnaires : un exemple de ce qu’il ne faut pas faire !

220 missionnaires choisis au Sénégal auxquels furent ajoutés 60 autres recrutés en Arabie Saoudite dont 11 étudiants en arabe (http://www.setal.net/ - Djoloffactu.com). Il s’agit là d’une question jugée très sensible alors que c’est d’elle que dépend l’essentiel de toute l’organisation et, donc, la réussite du hadji. On s’est souvent focalisé sur le nombre pléthorique des membres de la Commission ou sur ceux d’entre eux  qui ne s’acquittent  pas des taches qui leur sont dévolues.  En fait, le véritable problème est la définition précise des critères requis pour être guide c'est-à-dire pour prétendre être membre de la Commission. Manifestement, les critères qui semblent avoir toujours prévalus sont bien loin de ce qu’exigent les opérations d’accompagnement du pèlerin c'est-à-dire aide et assistance matérielle et intellectuelle.

- L’aide et l’assistance matérielle exige une parfaite connaissance de la géographie des lieux où se déroule le hadji à fin de pouvoir conduire un pèlerin d’un endroit à un autre, rechercher un pèlerin perdu, localiser une tente ou un site sur la base d’un simple coup de fil, rectifier la conduite d’un chauffeur de bus qui emprunte un mauvais chemin ou boulevard etc. En somme, un véritable éclaireur, au sens étymologique du terme !

- L’aide et l’assistance intellectuelle suppose que l’on puisse répondre, de la façon la plus simple, adéquate et appropriée, aux questions que pourrait poser le pèlerin soit en rapport avec sa santé soit en rapport avec les actes cultuels qu’il doit effectuer.

Si ces critères sont appliqués, une personne qui n’est jamais allée dans ces lieux Saints ne pourrait pas être cooptée  comme membre de la Commission ?  Il n’est pas étonnant que le Commissaire général, lui-même, ait  pu constater certains manquements et promis d’y apporter des correctifs (cf. conférence de presse du Commissaire général tenue à Médine in http://www.setal.net/): constat de carence qui exige de mettre fin à ce recrutement de missionnaires au Sénégal pour s’en tenir à ceux choisis sur place car seuls, eux,  font le travail requis. En fait, le mieux serait d’offrir à cette personne un billet pour qu’elle y aille comme simple pèlerin et non comme guide. Par respect pour les autres oudjadj ! Concernant les membres de l’équipe médicale, eux  méritent, véritablement,  de figurer dans la Commission sauf à requérir d’eux qu’ils puissent lire et comprendre l’anglais pour les besoins de la compréhension des notices des médicaments vendus en Arabie Saoudite. A propos des guides religieux, le choix mérite d’être bien plus rigoriste car la maîtrise de la charia ne saurait suffire, encore faudrait il avoir effectué le pèlerinage à plusieurs reprises déjà et de façon récente.

Combien de chefs religieux ont tergiversé pour répondre à des questions basiques de pèlerins et qui, soit ont esquivé le sujet soit ont donné des réponses évasives ou insatisfaisantes ! La somme de connaissances théoriques ne résiste jamais, en l’occurrence, à l’épreuve du terrain. Il y a lieu, en conséquence, d’être très prudent en ce qui les concerne d’autant que, dés fois, la communication passe très mal entre eux et le personnel locale d’exécution (chauffeurs de véhicules, personnel des hôtels, techniciens de surface à Mouna etc.) qui parle plutôt de l’arabe dialectal ou vernaculaire, à telle enseigne qu’ils ne peuvent pas servir d’interprète et, donc, de guide efficace. Ce personnel d’exécution vient souvent des pays voisins, Egypte, Soudan, Pakistan etc. Pour tous ces motifs, il faudrait recruter très peu de chefs religieux au Sénégal, par exemple moins de dix, qu’il faudrait compléter par l’équipe de nos étudiants en Arabie Saoudite.

1.2. L’implication des étudiants sénégalais en Arabie saoudite : inévitable !

L’incorporation des étudiants sénégalais en Arabie Saoudite dans l’encadrement des pèlerins dans les lieux Saints a été renforcée lors de l’édition de 2013 parce que le nombre est passé de six à onze. Si cet effort est à saluer comme les étudiants eux même n’ont pas manqué de le faire, il faut dire qu’il est possible de faire bien davantage. En effet, ce sont des jeunes gens bien préparés à la tache et qui remplissent toutes les exigences requises pour permettre aux pèlerins sénégalais d’accomplir avec satisfaction tous leurs actes de dévotion. C’est l’option prise par le Nigeria depuis de nombreuses années. En plus de coûter moins cher que les guides venus du Sénégal, ces étudiants ont l’avantage de :

- Maîtriser la charia ; il suffit simplement de les coacher pour éviter certains écarts ; maîtriser, parfaitement, l’arabe classique ainsi que les dialectes locaux si bien qu’ils n’ont aucun problème de communication avec le personnel local; d'être familier aux différents rituels du pèlerinage pour l’avoir effectué à moult reprises ; d'être particulièrement disponible car ils considèrent leur intervention comme un devoir même si celle-ci mérite rémunération à titre de motivation bien méritée ; la jeunesse, ce qui est fondamental car s’il faut accompagner plusieurs groupes différents, à des moments différents, faire le Tawaf et le Sai, il faut bien porter ses vingt cinq à trente cinq ans au risque d’échouer. C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle, en cette édition 2013, les quelques onze étudiants recrutés par le Commissariat étaient sollicités de partout car ce sont des épreuves physiques extraordinaires qui ne sauraient s’accommoder de la triche.

Connaître les lieux Saints sur le bout des doigts parce qu’ils y vivent depuis longtemps pour la plupart d’entre eux. Ainsi, cette édition 2013 a enregistré un cas pathétique suffisamment illustratif du minimum à exiger d’un guide à savoir une connaissance parfaite des lieux. En effet, un car rempli de pèlerins sénégalais a quitté Médine en direction de la Mecque via Zoul Houleyfa, escale obligatoire pour  choisir son type de hadji et formuler l’intention de façon sacramentelle. Malheureusement, le chauffeur, manifestement un expatrié, ne connaissant pas la ville, n’a pas pu localiser  cet endroit  et, donc, il ne s’est pas arrêté. Ces pèlerins n’ont, alors, pas  observé l’arrêt obligatoire d’Abiyaar Ali ! Le problème c’est que cette escale fait partie des quatre piliers obligatoires du hadji, en plus du Tawaf, du Sai (Safâ et Marwa) et de la station d’Arafat. On leur conseilla, tout de même, de procéder à  une offrande en guise de réparation : une solution doctrinale qui ne fait pas l’unanimité.

Mais, à notre connaissance, ils n’ont ni jeûné ni immolé une bête en guise de réparation. Ces pèlerins ont-ils vraiment commis une faute en ne s’arrêtant pas à Zoul Houleyfa ? Manifestement non ! En conséquence, la faute incriminée n’est-elle pas à imputer à une défaillance dans  l’organisation du hadji ? Certainement ! En tout état de cause, cette faute gravissime n’aurait pas pu arriver si dans le car il y avait un étudiant de Médine qui connaît bien sa ville. La question  de la valeur du hadji sans halte au mîqât mérite débat et les imams et oulémas sont interpellés. Au total, et pour plus d’efficacité, il y a lieu d’incorporer  ces jeunes en grand nombre dans l’encadrement des pèlerins à l’image du Nigéria. Et, s’il est vrai que cette année, on n’a pas «enregistré de pèlerins égarés» (cf. SENENEWS.com | 31/10/2013) sur le trajet fatidique de Arafat – Mouzdalifa - Mouna, il faut à la vérité, dire, que c’est dû aux nombreux piquets mis sur pieds par les étudiants à différents endroits stratégiques des  lieux Saints.

1.3. La formation et l’information des pèlerins : un vide regrettable !

Concernant la formation et l’information des pèlerins, le Commissariat ne fait pas mieux que les voyagistes privés ; on pourrait même dire, sans risque de se tromper, qu’il est très loin du minimum requis. Sur ce sujet, tout est à faire, malheureusement malgré les termes clairs et précis de l’article 2 du décret n° 2009-1134 du 14 octobre 2009 portant création du Commissariat général au Pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam. C’est là qu’on a pu voir des pèlerins qui: - ne connaissent rien de ABYAAR ALI (Zoul Houleyfa) ;- font sept fois l’aller et retour entre Safa et Marwa soient quatorze tours alors qu’il en faut, seulement, sept ; parce qu’ils ne savent pas que entre Safa et Marwa, c’est un tour et entre Marwa et Safa, c’est un autre tour. La conséquence, c’est qu’ils rentrent à l’hôtel totalement éreintés, physiquement anéantis, pour plusieurs jours, pour avoir, par ignorance, fait le double de ce qu’il fallait ! - arrivent  sur un site comme Mouzdalifa sans connaître les lieux ni savoir ce qu’ils doivent y faire, encore moins quelle va être la suite des événements ! Etc.

Une véritable « grosse aventure », comme diraient les férus de Droit maritime ! Il s’agit là de situations vécues en 2013 et dont nous avons pu vérifier la fiabilité. Cette formation est, en conséquence,  indispensable car, sans elle, on ne saurait prétendre réussir son pèlerinage. Elle  devrait être conçue de façon adaptée à la cible composée, pour la plupart, d’adultes ne maîtrisant ni le français, ni l’arabe et non alphabétisés dans nos différentes langues nationales. Il n’est pas utile de se focaliser sur les entraînements pour le maintien de la condition physique comme cela se faisait les années précédentes car c’est un aspect strictement personnel ; il faut plutôt mettre l’accent sur les aspects  cultuels qui touchent directement au hadji : c’est cela l’essentiel. Etant entendu que les quelques conférences animées à Médine et ailleurs ne sont qu’une goutte d’eau dans un désert de besoin d’autant que certaines questions sont esquivées ou escamotées par certains conférenciers et le pèlerin reste très largement insatisfait.

1.4.  LES COUTS TROP ELEVES  DU VOYAGE : UN MONTANT REDUCTIBLE !

Le pèlerinage aux lieux Saints de l’islam coûte si cher que c’est devenu une affaire de privilégiés soit parce qu’ils en ont les moyens financiers soit parce qu’ils ont l’avantage de bénéficier de faveur de l’Etat, des institutions de la république (communes, régions, assemblée etc.) ou de leurs entreprises etc. Le coût est très prohibitif, donc dissuasif pour plus d’un, si bien que certaines personnes n’y parviennent qu’à la suite de nombreuses années d’économie. Cette situation est simplement anormale et il est urgent de rendre le pèlerinage plus démocratique par un accès au plus grand nombre de sénégalais. Cela passe, nécessairement, par une baisse drastique des coûts du voyage.

1.4.1. L’EVALUATION DES FRAIS EFFECTIFS La nomenclature des frais inhérents à l’organisation du pèlerinage fait ressortir  les postes essentiels suivants : le billet d’avion, la location du lit, la taxe saoudienne.

LE TRANSPORT AERIEN : Concernant le transport aérien du pèlerin, le Commissariat général sélectionne la compagnie à la suite d’un appel d’offre. Pour cette édition 2013, on constate que la compagnie Sénégal Airlines, qui a gagné le marché, n’a pas fait mieux que certaines autres compagnies aériennes; il suffit de comparer les prix suivants couvrant le voyage aller et retour : SENEGAL AIRLINES: 1.064.000 FCFA - KENYA AIRWAYS: 1.070.000 FCFA - ETHIOPIAN AIRLINES : 980.000 FCFA ; des compagnies comme la Turkish Airlines,  Tunis Air, la Royal Air Maroc, Ethiopian Airlines seraient dans le même ordre de prix. Il est vrai que, et à la décharge de la compagnie adjudicataire, les contraintes tarifaires et d’exploitation d’une ligne régulière (contrat de transport) ne sont pas les mêmes que celles d’un charter (contrat d’affrètement à temps occasionnel). Surtout dans le cas d’espèce (pèlerinage à la Mecque), avec des vols à vide dans un sens (aller) ou dans un autre (retour).

Mais, cela doit être pris en compte dans les TDR et le choix de la compagnie guidé par la seule préoccupation tendant à satisfaire le pèlerin dans le sens d’un abaissement des coûts. Au regard de ce qui précède, il serait donc envisageable d’avoir le billet d’avion à moins de 1.000.000 FCFA sans compter les avantages en nature que la compagnie adjudicataire devrait pouvoir mettre à la disposition du Commissariat général notamment en termes de billets d’avion gratuits au prorata du très grand nombre de pèlerins concernés. Et, ce ne serait pas une faveur que de permettre à chaque pèlerin de ramener quelques litres de zamzam car que serait le pèlerinage sans cette eau si précieuse ! De ce point de vue, aussi, les autres transporteurs aériens font, curieusement,  mieux que la compagnie nationale dont les passagers ne sont pas admis à embarquer avec du zamzam !

LE COUT DE LOCATION DU LIT A MEDINE ET A LA MECQUE : Sur ce sujet, tout dépend de l’option choisie. Le prix de location des maisons, comme le font beaucoup de voyagistes notamment nigériens, est beaucoup moins élevé que celui des hôtels. Concernant ces mêmes hôtels, le tarif n’est pas le même selon qu’on est plus ou moins proche des Saintes Mosquées. En tout état de cause, la location se fait par lit et non par chambre et dans une chambre, il peut y avoir plusieurs lits en fonction de la superficie. Et, aux alentours des Saintes Mosquées, à une distance raisonnable permettant au pèlerin de s’y rendre à pieds sans difficultés (un à deux km à Médine ; deux à trois km à la Mecque), on peut relever les tarifs approximatifs suivants couvrant tout le séjour et par lit : 1000 rials (150.000 FCFA) par lit  à Médine et 3000 rials (450.000 FCFA) par lit à la Mecque.

En conséquence, durant tout son séjour aux lieux Saints de l’islam, un pèlerin devrait payer pour son gite environ 4000 riyals soit 600.000 FCFA. Etant entendu que c’est une question de négociation, certains locataires pouvant être plus chanceux que d’autres, le moment de la négociation pouvant, aussi, influer sur le prix ; nos amis de l’AIDP (Impôts et Domaine) en savent quelque chose. Par contre, les tarifs actuels payés par le Commissariat général sont trop élevés que ce soit à Médine ou à la Mecque ! Mon Général, il suffit de quitter ces hôtels qui ne présentent pas des conditions de confort, de sécurité encore moins de salubrité meilleures que celles des hôtels où logent les voyagistes privés, pour que le coût total du pèlerinage chute bien en dessous de deux millions.

LA TAXE SAOUDIENNE : Beaucoup de choses inexactes ont été dites sur cette taxe saoudienne qui est, d’ailleurs, unique (il n y en a pas deux ou trois) contrairement à  ce qui a été véhiculé comme information. En effet, il s’agit d’une taxe dont le montant est de 941.5 riyals soit 141.225 FCFA au taux de 1 riyal pour 150 FCFA. Il n y a aucun autre prélèvement fait par les saoudiens car les visas sont gratuits. Et, cette taxe, ainsi fixée depuis de nombreuses années (elle n’a pas augmenté), couvre plusieurs prestations de services notamment : le transport de l’aéroport de Médine à l’hôtel, le jour de l’arrivée ; le transport de Médine à la Mecque ; le transport entre les différents lieux de culte c'est-à-dire de la Mecque à Mouna le 8e jour de Djoul Hijja ; de Mouna à Arafat le lendemain et de Arafat à Mouzdalifa, le surlendemain ; la mise à disposition des tentes à Mouna et à Arafat ; le transport de la Mecque à  l’aéroport de Djida pour le retour. Le montant de 1232 riyals (soit 184.800 FCFA), prélevé puis reversé au pèlerin au titre du pécule, ne peut être considéré comme une taxe du fait de l’effet de la ristourne.

1.4.2. D’AUTRES EXPERIENCES AFRICAINES : Il suffit de présenter les chiffres officiels pour l’édition 2013, sans commentaires ! - COTE D’IVOIRE : 2.000.000 FCFA (1.500.000 jusqu’en 2012) montant couvre tous les repas  et le logement dans un hôtel cinq (5) étoiles ; celui de la Mecque s’appelle  «Makkah Grand Coral International Hôtel» à 500m de la Kaaba et en face de la mosquée Ben Laden. - NIGER : 2.125.000 FCFA comprenant le logement durant tout le séjour et les repas à Mouna. - BURKINA FASO : 1.800.000 FCFA pour lequel il n y a ni versement de pécule ni prise en charge des repas.- MALI : 2.100.000 FCFA au pèlerin, sans ristourne de pécule ni repas. Au regard de ce qui précède, LE PELERIN SENEGALAIS DEVRAIT PAYER MOINS DE 2.000.000 FCFA SANS PECULE ET SANS REPAS.    SI LE COMMISSARIAT GENERAL DECIDE DE CHANGER D’HOTEL, A MEDINE ET A LA MECQUE !

2. LES RELATIONS AVEC LES VOYAGISTES

Ces relations sont à repenser entièrement pour une meilleure prise en charge des préoccupations effectives du pèlerin qui  ne doit pas être une vache à lait mais plutôt  la pièce maitresse du puzzle sans laquelle le système n’existe pas (voir l’article sur les voyagistes). Pour cela, il faut instituer un véritable agrément avec un cahier des charges à signer entre le voyagiste et le Commissariat général au pèlerinage aux lieux Saints de l’islam (cf. sur ces questions Elhadji Ibrahima Khalil DIALLO « LE VOYAGE SUBLIME » op.cit pages 62s).  Devront y figurer  en bonne place : des critères rigides d’octroi de l’agrément ; une caution à verser ; une assurance rapatriement ;  un contrôle à posteriori obligatoire avec une enquête de satisfaction impliquant le pèlerin ; des sanctions à infliger en cas de manquement etc.  Et, pourtant, ce contrôle est prévu par l’article 2.6  du décret précité, y compris « pendant le déroulement du pèlerinage » ! Il s’agit, en conséquence, d’un problème d’effectivité de la norme.

3. LA PROBLEMATIQUE DU DESENGAGEMENT DE L’ETAT

Cette question a été abordée par le dernier rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) qui envisage deux perspectives : soit maintenir le statut quo soit opérer un désengagement de l’Etat qui organiserait un système de contrôle et de régulation à travers une Agence. En vérité, si on convient que la seule question qui vaille est de savoir comment rendre l’organisation du pèlerinage plus efficace au profit des usagers, le désengagement de l’Etat ne doit pas être à l’ordre du jour quand son sait le traitement que les privés réservent aux pèlerins (lire l’article sur les voyagistes privés).

Le statut quo doit être maintenu avec un abaissement du tarif du pèlerinage bien en dessous des deux millions pour ceux qui choisissent de voyager avec le Commissariat général  et  une stricte régulation des opérations organisées par les voyagistes privés de manière à restituer au pèlerin la plénitude de ses droits. En comparaison avec les autres Etats voisins, la dualité est de mise comme chez nous sauf au Burkina Faso et au Niger. Mais, pour ce dernier pays, la création d’un Haut Commissariat chargé du pèlerinage à la Mecque, avec des pouvoirs très larges, serait l’antichambre d’un Commissariat à la sénégalaise.

Rabbana âtinâ mine la doune ka Rahma,  wa hayih lana mine ameri na rachadâ  (Seigneur ! Assiste-nous par un effet de Ta grâce et Fais que notre conduite soit conforme à la rectitude !) (Sourate 18,  Al – Kahf, âya 10). Alhamdoulillah !

Par Professeur Elhadji Ibrahima Khalil DIALLO,

Auteur du livre « LE VOYAGE SUBLIME »  

ibrahimakhalildiallo@ymail.com

 

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