Publié le 6 Mar 2014 - 16:19
PERQUISITION DANS LES DEUX RÉSIDENCES DE HISSEIN HABRÉ

La moisson des enquêteurs

 

Les autorités judiciaires ont procédé hier à la perquisition des deux résidences de l'ancien président tchadien, Hissein Habré. Son avocat Me El Hadji Diouf dénonce un acharnement.

 

L'information a circulé comme une traînée de poudre. Car, la perquisition hier des deux domiciles de l'ancien président tchadien Hissein Habré a pris au dépourvu plus d'un. Y compris les avocats de Habré, si on en croit Me El Hadji Diouf interrogé par EnQuête. ''Ils ont procédé à une perquisition, sans contacter les avocats d'Hissein Habré.

Ce qui n'est pas normal. Ils ont mis un dispositif de sécurité important pour bloquer le quartier. Personne ne pouvait circuler'', a fustigé l'avocat, avant de porter des accusations. ''Ils ont tout saccagé sur leur passage''. Le célèbre avocat n'a pas été avare en récriminations puisque, selon ses dires, ''cette perquisition n'a pas sa raison d'être, vu qu'elle est liée à l'enquête sur la mort de 40 000 personnes imputée à Habré''. ''Quelle preuve pouvaient-ils trouver chez Habré dans ce cadre' ?'' s'est-il interrogé.

Documents et appareils électroniques saisis

À cette question, le Procureur spécial près les Chambres africaines extraordinaires Mbacké Fall a apporté une réponse. Joint par EnQuête, il a révélé que la perquisition effectuée chez l'ancien président tchadien Hissein Habré s'inscrit dans le cadre de l'enquête sur les crimes qui lui sont reprochés. Elle a pour objectif d'accélérer la machine judiciaire enclenchée contre Habré.

Le procureur Mbacké Fall a renseigné que la perquisition a démarré vers 8 heures, dans la résidence sise à Ouakam. Mais, elle a tiré en longueur. En effet, il fallait procéder à une fouille minutieuse, d'autant que, dit-il, cette opération  s'inscrit dans le cours normal des choses. ''Dans le cadre de ce type d'enquête, on a toujours besoin de documents.

C'est important. Il faut souligner que  l'enquête a pu être enclenchée grâce aux archives. Nous avons toujours besoin d'écrits. Pour vérifier toutes les écritures, il nous faut des éléments de comparaison. Grâce au matériel saisi que sont les documents et autres appareils électroniques (téléphones), nous serons davantage édifiés sur ce dossier'', a-t-il ajouté.

Précautions

Il faut dire que les autorités judiciaires n'ont pas lésiné sur les moyens, en prenant toutes les dispositions pour que les opérations se déroulent sans heurts. D'impressionnants dispositifs des éléments de la police et du Groupement d’intervention de la gendarmerie (GIGN) ont quadrillé les endroits où ont eu lieu les perquisitions, en la présence de Hissein Habré.

L'ancien président a été extrait du pavillon spécial de l’hôpital Principal de Dakar, pour un tour dans ses deux résidences, sous forte surveillance policière. Les forces de l'ordre se sont déployées  près de sa résidence de Ouakam, avant de reproduire le même dispositif aux Almadies où loge sa première épouse.

''Ils m'ont malmené, humilié, maltraité...''

Même l'avocat de l'ancien président tchadien, qui s'est déporté très tôt sur les lieux de la perquisition, n'a pas pu franchir le cordon de sécurité. Il souligne à ce propos qu'il a dû affronter presque ''mille policiers. ''Ils m'ont malmené, humilié, maltraité...'', a-t-il vitupéré. ''Ils cherchent uniquement à humilier Habré, sur instruction d'Idriss Déby. Celui qui paie les juges commande. C'est  Deby le criminel.

C'est lui qui devait être arrêté. Ils ont violé les droits de la défense. Nous allons continuer à dénoncer cette forfaiture. Nous comptons saisir le chef de l'État Macky Sall. Le ministre de la justice, qui a eu à traiter Habré de gourou, ne peut pas être impartial dans ce dossier'', a dénoncé Me El Hadji Diouf.

Hissein Habré est poursuivi pour de nombreux crimes commis sous son régime, de 1982 à 1990. Il a été placé sous mandat de dépôt depuis juillet pour trois chefs d’inculpation : crime de guerre, crime contre l’humanité et actes de torture.

Matel BOCOUM

 

 

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