Publié le 19 Mar 2015 - 03:27
PROCES D’AIDA NDIONGUE

Hissein Habré ‘’dessaisit’’ la 1ère chambre correctionnelle pour la 3ème 

 

A cause du procès en vue de Hissein Habré, le dossier Aïda Ndiongue est désormais confié à la 3ème chambre correctionnelle. Celle-ci devra se prononcer sur la demande de liberté provisoire d’Abdoul Aziz Diop et fixer une date pour la tenue du procès en audience spéciale.

 

Aïda Ndiongue et ses co-prévenus devront prendre leur mal en patience, avant de pouvoir connaître la date de leur procès. La première chambre correctionnelle, qui devait, hier, fixer une date pour la tenue du procès en audience spéciale n’a pas rendu sa décision. Le juge Moustapha Bâ, président de ladite chambre, s’est dessaisi au profit de son collègue de la 3ème chambre correctionnelle. Les raisons de ce dessaisissement s’expliquent par le procès en vue de Hissein Habré devant la Cour d’assisses des Chambres africaines extraordinaires (CAE). En fait, le juge Bâ devra siéger comme assesseur au sein de la juridiction chargée de juger l’ancien président tchadien. Par conséquent, il a finalement renvoyé le dossier d’Aïda Ndiongue au 26 mars prochain.

Demande de Lp d’Aboul Aziz Diop en suspens

A cette date, le juge Ndary Diop et ses assesseurs devront se prononcer également sur la demande de liberté provisoire introduite hier par Me Aliou Cissé, conseil d’Abdoul Aziz Diop. Une demande à laquelle s’est opposé le parquet, qui estime que le président de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) ne remplit aucune des conditions de mise en liberté provisoire, à savoir le cautionnement ou le remboursement, ainsi que les contestations sérieuses. L’agent judiciaire de l’Etat (AJE), Moussa Thiam, a été le premier à opposer son veto à la requête de l’avocat, en avançant les mêmes arguments que le parquet. L’AJE considère également que la requête devait plutôt être adressée à la 3ème chambre en charge désormais du dossier. Celle-ci va rendre son délibéré sur la liberté d’Abdoul Aziz Diop, le seul à en avoir formulé la demande, hier.

Il faut rappeler qu’Aïda Ndiongue et Abdoul Aziz Diop, ainsi qu’Amadou Ndiaye et Modou Sall ont été inculpés pour escroquerie portant sur des deniers publics, détournement de deniers publics, faux et usage de faux, exercice illégal du commerce et complicité. L’accusation évalue le préjudice à 20 milliards 688 millions 638 mille 917 francs CFA, issus des marchés de produits phytosanitaires destinés au Plan Jaxaay, qui avait été lancé par le régime d’Abdoulaye Wade en 2005 pour trouver des logements à des familles victimes des inondations. Un projet coordonné par Abdoul Aziz Diop, alors que les marchés revenaient à Aïda Ndiongue. Les deux sont en prison depuis décembre 2013, de même que l’agent comptable particulier Amadou Ndiaye. Seul Modou Sall, secrétaire général du ministère de l’Habitat au moment des faits, comparaît libre. 

Fatou SY

 
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