Publié le 7 Oct 2021 - 21:07
PROJET DE LOI DE FINANCE 2022

Macky Sall se félicite d’une hausse décennale du budget de plus de 147 %

 
 
5 150 milliards de FCFA. C’est le montant inédit du projet de loi de finance 2022 que le conseil des ministres a adopté, hier. Le président de la République se réjouit d’avoir plus que doubler le budget du Sénégal en 10 ans. 
 
 
Le chemin de la relance économique est en bonne voie pour le Sénégal. Les prévisions pessimistes des deux années marquées par les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus laissent désormais place, au sein du gouvernement, à l’optimisme. Hier, le conseil des ministres a adopté le projet de loi de finances pour l’année 2022 arrêté à plus de 5 150 milliards FCFA. Une hausse conséquente de 561 milliards le budget 2021 que n’a pas manqué de saluer le Chef de l’Etat. En effet, Macky Sall s’est félicité du dépassement du budget de la barre des 5 000 milliards FCFA. Un effort qui traduit, ‘’d’une part, les performances dans la mobilisation des recettes avec les perspectives favorables de la mise en œuvre de la Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT) et, d’autre part, l’orientation prioritaire des dépenses vers l’investissement public et la consolidation de l’inclusion sociale ».
 
L’occasion était trop belle pour ne pas faire un clin d’œil à l’histoire. A bientôt 10 années à la tête du Sénégal, le président de la République a réussi à doubler, ou « plus du double » même, le budget. Le projet de loi de finances 2011, dernière année passée au pouvoir par le président Abdoulaye Wade, était évalué à 2081,99 milliards FCFA. Rapporté au projet de loi de finance 2022, il a augmenté de plus de 147 %, sur les 10 ans.
 
Le budget supérieur à 5 000 milliards était annoncé en premier par le ministre des Finances et du Budget. Lors de l'examen du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2022-2024, en juillet dernier, Abdoulaye Daouda Diallo expliquait que cette performance a été rendue possible, grâce « à une mobilisation satisfaisante des recettes internes, laquelle sera amplifiée par la mise en œuvre de la stratégie de recettes à moyen terme fondée sur la modernisation des administrations fiscales et la rationalisation régulière des dépenses courantes. » A signaler que cette prévision inclut l'amortissement de la dette.
 
Macky félicite le travail de son gouvernement, malgré la crise
 
Le ministre des Finances et du Budget a reçu les félicitations du président de la République. Macky Sall a demandé au Gouvernement, en perspective de la prochaine session budgétaire, « de poursuivre les efforts de rationalisation des charges de fonctionnement de l’Etat et de promotion de l’investissement productif et du secteur privé ; et d’améliorer l’efficacité et la performance des politiques publiques dans le but d’asseoir la culture de résultat ».
 
Cette gestion a été bien appréciée, il y a une semaine, par la première notation financière en monnaie locale de l’Etat du Sénégal, effectuée par le Cabinet Bloomfield Investissement. Cette étude a fait ressortir une flexibilité financière à satisfaire ses besoins de financement à court terme avec la note A2 et une capacité à être résilient et à absorber les chocs externes. Cette résilience de l’économie sénégalaise est attestée par la note A- à long terme avec des perspectives jugées stables par le cabinet Bloomfield Investment.
 
Toujours dans l’action gouvernementale, le Chef de l’Etat est revenu sur le rapport 2020 du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération relatif à la performance des projets et programmes pilotés par les ministères sectoriels. Macky Sall demande, au Gouvernement, une exploitation dudit rapport, en prenant compte les recommandations pour une meilleure efficacité de l’action gouvernementale. Ce faisant, il invite le Ministre des Finances et du Budget, de même que celui de l’Economie, du Plan et de la Coopération, à lui proposer un Cadre innovant de suivi-évaluation technique et budgétaire des projets et programmes financés sur ressources externes.
 
Révision des codes de l’urbanisme et code de la route
 
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, un immeuble de deux bâtiments contigus, localisé à la Rocade Hann-Belair, près de Colobane, s’est effondré provoquant la mort de six personnes et de nombreux blessés. Le Chef de l’Etat s’est incliné devant la mémoire des personnes décédées, et présenté ses condoléances aux familles des victimes, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.
 
Macky Sall en a profité pour demander au Ministre en charge de l’Urbanisme, d’accentuer les inspections régulières des constructions, bâtiments, en mettant l’accent sur les Etablissements recevant du public (ERP), en relation avec les autorités administratives, les services de la protection civile et les maires. L’accent devra être mis sur l’identification des chantiers et à la délivrance systématique des certificats de conformité aux plans de construction déclarés et autorisés par les services compétents de l’Etat.
 
Ce fait dramatique est un prétexte pour « accélérer la révision du Code de l’Urbanisme et du Code de la Construction, afin de mieux encadrer le développement des constructions et habitations en hauteur, en particulier, dans la capitale, Dakar. »
 
Un autre code sera bientôt révisé, dès son adoption par l’Assemblée nationale : le code de la route. Le président de la République a invité son gouvernement à se préparer à l’application immédiate des nouvelles dispositions qu’il contient. Ceci entre dans la nécessaire régulation du fonctionnement des transports interurbains et de la gestion préventive des accidents de la route. Autres mesures préventives visant à renforcer la sécurité routière et applicables, dès à présent : « la régulation des horaires de fonctionnement des transports interurbains et l’accélération du renouvellement de parcs de transport ». Une tâche confiée par Macky Sall au Ministre en charge des Transports terrestres.
 
Lors de ce conseil des ministres, le président de la République a exhorté le gouvernement à accompagner la bonne organisation du Gamou.
 

LOI DES FINANCES 2022

Les grands axes du budget  

Hier, en conseil des ministres, hier, avec la présentation de la loi des finances initiale 2022, l’argentier de l’Etat, Abdoulaye Daouda Diallo, est largement revenu sur les grands axes du Budget.  

MOR AMAR

Présentant le projet de loi des finances initiale 2022 à ses collègues, en Conseil des ministres, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo affirme avec forces conditions : ‘’Il est utile de rappeler qu’en 2012, la LFI avait été adoptée pour un montant de 2 344,8 milliards FCFA, mais, c’est un chiffre qui, en vertu de la méthode comptable utilisée à l’époque, incluait l’amortissement de la dette publique. Si on devait le comparer à la présente LFI 2022, cela ne pourrait donc se faire qu’à méthode constante, ce qui reviendrait à rajouter l’amortissement de la dette. On se retrouverait ainsi avec un budget de 5 091 milliards de FCFA auxquels s’ajouteraient les recettes de la Taxe d’Usage de la Route (TUR) (plus de 40 milliards de FCFA) et de la CFCE (environ 30 milliards FCFA)soit un montant additionnel de 70 milliards FCFA’’. Et d’ajouter triomphant devant le Président de la République : ‘’Autrement dit, le budget 2022 serait arrêté à plus de 5 160 milliards de FCFA et ferait plus du double du budget de 2012’’.

Il explique que les recettes du projet de loi de finances pour 2022, arrêtées à 3 510,7 milliards de FCFA, contre des dépenses projetées à 4 294,7 milliards de FCFA ne traduisent pas un ralentissement, encore moins un recul par rapport aux bilans des régimes précédents. ‘’Comparé à la LFI de 2021, le budget 2022 connait une hausse des recettes de 284,8 milliards FCFA (+9%) et des dépenses à 324,9 milliards de FCFA (+8%)’’, lit-on dans le document. Sur la base de ces recettes, Abdoulaye Daouda Diallo a accordé une attention particulière aux projets initiés par le président de la République.

Ainsi, le Programme d’urgence pour l’Emploi des jeunes se voit alloué une enveloppe de 150 milliards de FCFA ; 35 milliards pour le Programme Bourses de sécurité familiale ; 20,1 milliards pour la Couverture maladie universelle ; 5,2 milliards pour le PUMA ; 18,4 milliards pour le PUDC ; 18,3 milliards pour le PROMOVILLES ; 25 milliards pour le programme de modernisation de la justice ; 20,8 milliards FCFA pour le Programme d’acquisition d’équipements scientifiques et informatiques destinés aux universités et établissements d’enseignement supérieur.

De manière opérationnelle, informe le document, ce budget 2022 met en œuvre les politiques initiées par le Président de la République pour : ‘’améliorer le bien-être des femmes et des jeunes’’, ‘’développer les productions agropastorales’’, ‘’faciliter l’accès aux services sociaux de base’’ et ‘’asseoir une industrie forte et compétitive’’. Il s’agira, selon le ministre des Finances et du Budget, ‘’d’offrir à la jeunesse davantage de perspectives d’emploi, en poursuivant le déroulement du programme XËYU NDAW ÑI ; de promouvoir l’équité et l’égalité hommes-femmes ; de mettre l’accent sur la souveraineté alimentaire et le développement des exportations de fruits et légumes, ainsi que celle des graines d’arachides, en s’appuyant sur les projets de développement et de valorisation de la production agricole ; de faciliter l’accès aux services sociaux de base ; d’asseoir une industrie compétitive portée par un secteur privé national fort, qui s’articule autour de la transformation des matières premières et du développement de l’industrie pharmaceutique et à forte intensité technologique’’. 

Sur le plan macroéconomique, le projet de loi de finances, selon les services de Daouda Diallo, est bâti sur une prévision de croissance de 5,5%, contre 3,7% en 2021. ‘’Pour le déficit budgétaire, nous prévoyons de le contenir à 4,8%, après les pics de 2020 (-6,4%) et 2021 (-5,4%), lorsque nous nous trouvions à l’épicentre de la pandémie. Mais, notre objectif est de ramener et maintenir le déficit budgétaire à 3% à compter de 2024, à la faveur des réformes engagées sur la fiscalité et la gestion budgétaire’’.

LAMINE DIOUF

 

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