Publié le 22 Jun 2015 - 19:11
RETARDS RECURRENTS DE PAIEMENT DE SALAIRES

Crise dans l’enseignement catholique de Ziguinchor 

 

Ne sachant plus à quel saint se vouer, le Bureau Exécutif Diocésain de Ziguinchor du Syndicat National des Enseignants des Ecoles Catholiques de Sénégal, las de subir les affres du retard récurrent de paiement de salaires, a décidé,  samedi dernier,  de paralyser dès ce lundi le système éducatif catholique dans la région sud du pays jusqu’à ce que des solutions soient trouvées à leurs revendications. 

 

Retentions de notes, pas de conseil de classes ni d’enseignements, encore moins  de surveillance pour un quelconque examen et grève totale. Telles sont les décisions prises, samedi dernier, à Ziguinchor, par le Bureau Exécutif Diocésain de Ziguinchor (BEDZ), à l’issue d’une Assemblée Générale Extraordinaire du Syndicat National des Enseignants des Ecoles Catholiques du Sénégal (SNECS), provoquée par la situation financière catastrophique qui prévaut dans les écoles catholiques de la région méridionale du pays, a informé Elie Joseph Diatta, le secrétaire général du BEDZ.

Une situation financière qui résulte, de l’avis de Madame Ivette Keita Diop, Secrétaire national du SNECS, d’une forme de gestion qui n’est pas adaptée à une gestion d’entreprise. « L’enseignement Catholique ne doit pas être géré par des mains inexpertes. Il faut chercher les compétences pour changer le diocèse. Il faut crever l’abcès,  procéder à des audits et exiger la reddition des comptes », a-t-elle  soutenu, en substance, non sans rappeler que depuis 1982, l’enseignement catholique dans la région de Ziguinchor souffre d’une situation financière catastrophique, conséquence d’une mauvaise gestion.

Décidés à porter le combat jusqu’au bout, les enseignants du système  éducatif catholique de Ziguinchor exigent le paiement régulier et à date échue des salaires, le versement régulier des charges sociales à l’IPRES à la Caisse de Sécurité Sociale (CSS), le remboursement des pénalités bancaires dues aux retards de paiement de salaires mais également le reversement régulier des cotisations syndicales qui ne sont pas des charges pour l’entreprise. « Nous ne vivons pas de l’apostolat (…) Nous ne faisons pas du bénévolat (...) L’Eglise doit être équité, justice, transparence (…) Nous avons épuisé toutes les voies de recours, personne n’a appelé au dialogue (…) Nous n’allons plus courber l’échine (…) On ne peut plus être traités comme des guignols (…) On ne va plus accepter d’avaler des couleuvres,  il faut éradiquer le problème une bonne fois pour toutes (…) », a clamé Madame Keita sous un tonnerre d’applaudissements. Toutefois, elle souligne que le syndicat reste ouvert au dialogue.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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