Publié le 19 Apr 2013 - 07:32
SANTÉ PUBLIQUE- EXCISION

 Les parlementaires en croisade contre les mutilations génitales féminines

Les parlementaires ont tenu hier, à l'Assemblée nationale, un atelier sur l'application de la loi 99-05 du 29 janvier 1999, portant sur l'interdiction de la pratique de l'excision. A cette occasion, il s'est agi de réfléchir sur les causes de l'immobilisme dans l'application de ladite loi et les moyens pour remédier aux mutilations génitales féminines (MGF).

 

''L'excision est un problème de santé publique et de développement''. Tels sont les mots prononcés hier par Amadou Baal, le Directeur de Cabinet du ministre de la Justice, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture de l'atelier sur l'application de l'excision. Elle représente 1% des dépenses en santé publique des femmes âgées de 15 à 49 ans. Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2010, entre 100 et 140 millions de femmes et de jeunes filles dans le monde auraient subi les mutilations génitales.

 

Plus répandues en Afrique, plus précisément en Afrique de l'Ouest, environ 92 millions de femmes ont été victimes de mutilation, avant l'âge de 10 ans. D'après les Enquêtes démographiques et de santé (EDS) de 2010, 26% des femmes au Sénégal sont excisées. Cependant, cette prévalence cache des disparités, selon l'ethnie, la région et le lieu de résidence. Selon les résultats de l'EDS, en 2005, les régions les plus touchées étaient Kédougou (92%), Matam (87%), Sédhiou (86,3%) et Tambacounda (85,3%).

 

Excision ou circoncision féminine, désigne une pratique traditionnelle qui consiste à enlever tout ou une partie des organes génitaux externes de la femme. Considérée comme une pratique sociale et culturelle, l'excision constitue un devoir sociétal dans certaines communautés. Aussi, les conséquences multiformes sanitaires de cette pratique varient selon les méthodes employées. Les MGF peuvent entraîner des infections, des hémorragies, des décès etc. Elles représentent une violation flagrante des droits de la femme. Cette atteinte à la dignité et les séquelles qu'elle génère dans la vie des victimes se révèle un problème de développement.

 

Malgré les différentes stratégies menées par les autorités étatiques et les ONG sur la connaissance de la loi 99, celle-ci reste malheureusement très peu appliquée. C'est pourquoi, les parlementaires se sont réunis hier à l'Assemblée, afin de dégager des orientations pour le renforcement de la loi et son application. Awa Guèye, vice-présidente de l'Assemblée nationale, affirme que pour arriver à l'abandon totale de cette pratique, il est important sensibiliser toutes les couches sociales. Et ce rôle incombe aussi aux parlementaires.

 

Djidi DIARRA

 

 

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