Au-delà des quatre secteurs prioritaires définis dans la loi 2006-03 portant sa création (logement social, politique de la ville, équipements des collectivités locales, PME), la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a concrétisé des projets. Notamment le programme de construction de 5 000 logements à Bambilor. Zoom sur… ses réalisations et projets.

A la Caisse des dépôts et consignations (CDC), au cœur de l’actualité au Sénégal, suite à la désignation d’Aliou Sall à la tête de cette structure, il n’est pas uniquement question de polémiques autour de gros sous. La structure a plusieurs réalisations à son actif. La CDC mène un projet de construction de 5 000 logements à Bambilor, sur une période de cinq ans. Ce programme, qui a démarré, s’étend sur une réserve foncière de 154 ha. Il sera réalisé en plusieurs phases dont la première porte sur 1 616 logements de type F3, F3 améliorée et F5. Initié par la CDC, en partenariat public-privé, il vise à appuyer la politique de l’Etat en matière d’habitat social. Il en est du projet Saraba de construction d’un village de vacances de type Club Med 4 à 5 tridents, d’une capacité de 620 lits. Il a été aussi lancé, dans le cadre d’un partenariat public-privé entre la CDC, le FONSIS, le Club Méditerranée et la société Vacap SA. Son coût global est de 41,3 milliards de francs CFA. Il a été érigé sur une superficie de 30 ha située sur la Petite Côte (Mbour).

Le projet Parenterus, estimé à 4,3 milliards de francs CFA, concerne la construction d’une unité industrielle pharmaceutique spécialisée dans la production et la commercialisation de solutés de perfusion au Sénégal et dans la sous-région. Aujourd’hui, renseigne le site de la CDC, le financement est bouclé. Il sera réalisé en partenariat public-privé entre la CDC, le FONSIS, un groupe de pharmaciens sénégalais et d’autres privés nationaux et étrangers. Il faut également signaler qu’elle a contribué, aux côtés d’investisseurs internationaux souhaitant tirer profit du potentiel du marché africain en matière de projets d’énergie solaire, dans le projet Greenwish Africa Ren. C’est un véhicule d’investissement en projets d’énergie renouvelable dédiés à l’Afrique subsaharienne. La CDC a aussi participé au financement de la centrale solaire de 20 mégawatts de Bokhol, à Dagana.

Hormis les quatre secteurs prioritaires définis (logement social, politique de la ville, équipements des collectivités locales, PME) dans la loi 2006-03 portant sa création, la Caisse des dépôts et consignations intervient dans plusieurs domaines. Cela va de l’agriculture au transport aérien, en passant par le tourisme, la santé, l’énergie, entre autres, sans oublier son rôle d’animation du marché financier national, voire régional, à travers la mobilisation des fonds qui lui sont confiés.

Au regard de ce tableau, on constate que son champ est vaste. Par rapport au financement de l’économie, rapporte toujours le site, elle a régulièrement participé aux appels publics à l’épargne (APE) émis par l’Etat du Sénégal sous forme de bons et obligations du Trésor. ‘’Le montant de ses participations aux APE, entre 2012 et 2014, dépasse les six milliards de francs CFA. Une importante activité de rachat de créances nées sur l’Etat a permis, par ailleurs, à certaines entreprises sénégalaises de faire face à leurs besoins de trésorerie. Depuis le démarrage de ses activités en juin 2008, elle a injecté plus de 60 milliards de francs CFA dans le financement de l’économie, à travers notamment ses interventions au profit des PME et des projets structurants’’, informe le document qui date de 2015.

Aliou Sall attendu sur les chantiers de son prédécesseur

En octobre de cette même année, Thierno Seydou Niane, Directeur général de cette institution, s’est vivement félicité des résultats engrangés par la CDC pour les exercices 2011, 2012, 2013 et 2014. ‘’Les clignotants sont au vert, car l’activité de la CDC est visible à travers la croissance de la taille de son bilan, avec un total de 109,7 milliards de francs CFA en 2014, contre 75,6 milliards de francs CFA en 2011. Ce chiffre résulte de la progression de l’encours des dépôts et consignations collectés, passant ainsi de 42 milliards de francs CFA en 2011 à environ 102 milliards de francs CFA à fin 2014’’, jubilait-il lors d’une conférence de presse. Avant de souligner que ‘’le cumul des encaissements en termes de dépôts et consignations s’élève à 89 milliards de francs CFA en fin 2011, contre 179 milliards de francs CFA en fin 2014, celui des restitutions en termes de dépôts et consignations est respectivement de 46 milliards de francs CFA, contre 77 milliards. Et le solde des dépôts et consignations, de 102 milliards de francs CFA en fin 2014, est composé de 79 milliards de francs de dépôts et de 23 milliards de francs CFA de consignations’’.

Une tendance haussière qu’il avait expliquée par l’amélioration de la sécurité des opérations et la qualité du service fourni aux tiers, de même que par les activités de sensibilisation et de communication menées. ‘’L’institution est au service de l’intérêt général. Elle s’est dotée, depuis juillet 2012, d’un nouveau cadre de référence stratégique qui guide ses investissements dans une parfaite maîtrise des risques. Notre credo reste, d’abord, la sécurisation des fonds confiés à la caisse. La CDC, investisseur de long terme, est un levier important pour la mobilisation des investissements nécessaires à la réalisation de projets structurants qui cadrent  parfaitement avec la vision du chef de l’Etat déclinée dans le Plan Sénégal Emergent’’, détaillait l’ancien directeur général de la CDC.

La semaine dernière, Thierno Seydou Niane a été remplacé à ce poste par Aliou Sall, frère du président Macky Sall.

Désormais, le maire de Guédiawaye aura en charge la manne financière dont dispose la CDC : ‘’130 milliards de francs CFA et 3,5 milliards de fonds propres’’, d’après son ex-boss. Et l’article 9 de la loi dispose que ‘’le directeur général est responsable de la gestion des fonds et valeurs de la caisse. Il est responsable de la politique d’intervention de la caisse et de la gestion de ses fonds et valeurs. Il présente, avant la fin de l’année, à la Commission de surveillance, le plan d’orientation stratégique, le plan d’actions annuel et le projet de budget de l’année suivante’’. Aliou Sall va donc poursuivre les nombreux projets déclinés, déjà enclenchés par son prédécesseur. 

PAPE NOUHA SOUANE