Le garde des Sceaux attend la contribution de tous

Le projet de loi modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965, relative au Code pénal criminalisant le viol et la pédophilie, qui a été soumis à l’Assemblée nationale, sera un signal fort à l’endroit des prédateurs sexuels, mais aussi une lueur d’espoir pour les victimes. C’est l’avis du ministre de la Justice qui appelle tous les acteurs à se mobiliser.
L’année 2019 qui s’achève pourrait être rebaptisée ‘’Année des agressions sexuelles’’ et des violences en tous genres faites aux femmes. Outre la prise de conscience collective qui s’est traduite par une demande forte et légitime des populations de les criminaliser, l’Etat a décidé de prendre les choses en main, à travers le projet de loi modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 relative au Code pénal, criminalisant le viol et la pédophilie.
Le Collectif des femmes parlementaires, en collaboration avec le ministère de la Justice, a initié un atelier sur ledit projet de loi, pour réfléchir sur l’ébauche et harmoniser les positions.
Le ministre de la Justice, qui a présidé la rencontre, déclare que le viol et la pédophilie sont entièrement criminalisés dans la dernière version du projet de loi qu’il a introduit et défendu, avant-hier, devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale. ‘’La dernière réforme relative à la répression des infractions à caractère sexuel remonte à vingt ans. Depuis, les victimes se multiplient, d’année en année. Les auteurs deviennent de plus en plus violents et les peines s’avèrent inadaptées. C’est dans ce contexte qu’est intervenue la décision salutaire du président de la République, pour insuffler une nouvelle dynamique à la réponse judiciaire aux infractions relatives aux agressions sexuelles’’.
Selon le ministre, ‘’le projet de loi, qui vient d’être soumis à l’Assemblée nationale, constitue un changement de paradigme dans la répression du viol et de la pédophilie. Il constitue un signal fort à l’endroit des prédateurs sexuels et une lueur d’espoir immense pour les nombreuses victimes apparentes, mais aussi cachées, parce qu’ayant peur d’être stigmatisées et souvent atteintes dans le tréfonds de leur être par la honte et la souillure’’.
C’est pourquoi, ajoute Me Sall, l’atelier d’hier offre l’occasion, à l’ensemble des participants, notamment aux femmes parlementaires, actrices majeures de la procédure législative, de se familiariser avec le projet de loi qui leur sera présenté. Il espère qu’il va contribuer grandement à son amélioration, avant d’être également une excellente tribune, pour les autres acteurs présents, de faire toutes les observations qu’ils jugeront utiles pour aider à enrichir le texte et faciliter sa mise en œuvre.
‘’Il est vrai que la répression ne peut réparer cette souffrance profonde des victimes. J’exhorte tout le monde à rester mobilisé pour accompagner les parlementaires vers l’adoption du texte et aider ensuite à sa mise en œuvre effective’’, a conclu le garde des Sceaux.
CHEIKH THIAM